Panat in postcardThe Ranums'

Panat Times

Volume 1, redone Dec. 2014

Contents

Volume 1

Panat

Orest's Pages

Patricia's Musings

Marc-Antoine

Charpentier

Musical Rhetoric

Transcribed Sources


 

The articles on Marc-Antoine Charpentier
written by Titon du Tillet, the Parfaicts, and Fétis

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Titon du Tillet, Parnasse François, Paris, 1727:

CHARPENTIER, Musicien

Marc-Antoine, Parisien, Maître de Musique de la Sainte Chapelle de Paris, où il a été enterré, étant mort au mois de Mars 1702, âgé de 68 ans.

Charpentier alla dans sa jeunesse à Rome, il y passa quelques années & s'y perfectionna dans la Musique sous le Carissimi, Musicien de grande reputation; étant de retour à Paris, Mademoiselle de Guise lui donna un Appartement dans son Hôtel: il fut Maître de Musique de l'Eglise du College des Jesuites, puis de celle de l'Eglise de la Maison Professe de ces Peres.

Monseigneur le Duc d'Orleans petit-fils de France apprit la composition de lui, & le fit Intendant de sa Musique.

Il fut nommé enfin Maître de Musique de la Sainte-Chapelle de Paris.

Charpentier a été un des plus sçavans, & des plus laborieux Musiciens de son tems, comme on peut le voir par la quantité de bon ouvrages qu'il a laissés.

On a gravé un livre de ses Motets en 1709, son Opera Médée qui eut un grand succès, a été representé la premiére fois en 1694, & imprimé la même année chez Christophe Ballard.

Il a composé aussi un Opera intitulé Philomele qui a été chanté trois fois aux Palais Royal: Monseigneur le Duc d'Orleans qui avoit quelque part à la composition de cet ouvrage, a voulut le garder.

Voici un Catalogue de ses autres Piéces & Concerts de Musique: les Plaisirs de Versailles; la Fête de Ruelle, les Arts florissans; le Jugement de Pan; la Couronne de Fleurs; la Serenade; Dialogue de Venus & de Medor; Musique du Malade Imaginaire; Celle de Circée; Tragedies Spirituelles; Pastorales sur differens sujets; Plusieurs Airs à boire, & sur des sujets plaisans à deux, trois & quatre Parties. La plûpart de toutes ces pieces de Musique n'ont point été encore imprimées, quoiqu'elles ayent été exécutées avec beaucoup de réussite: elles sont entre les mains du Sieur Edouard son neveu, Libraire à Paris, qui cherche l'occasion de les donner au Public, en aidant pour la dépense de l'impression, ou de la gravure.

The Parfaict brothers, (BNF, ms. n.a.fr 6532, pp. 79-80):

Marc-Antoine Charpentier

Né à Paris en 1624: s'attacha dès sa tendre jeunesse à la peinture, & à l'âge de quinze ans il quitta sa patrie, pour aller à Rome se perfectionner dans cet art. Mais à peine fut-il arrivé, qu'au lieu de continuer le talent qu'il avoit embrassé, il y renonça pour s'attacher à la musique, enchanté de celle de Carissimi: le musicien qui luy trouva beaucoup de disposition, s'attacha à luy montrer toute sa science, & Charpentier égala bientôt son maître, & aquit le titre de Phenix de la France. De retour à Paris il entra chez Made de Guise, en qualité de maître de sa musique, où il composa des pièces excellentes: mais piqué contre Lully, qui réunissoit tous les suffrages, il changea son goût de musique naturelle, afin de ne point rassembler au simple de Lully, & ne voulut plus faire que de la musique très difficile, mais en même temps d'une harmonie, & d'une science jusqu'alors inconnue aux François: [marginalia: Nous ne parlons ici de Ch qu'après les discours de quelques admirateurs de ce Musicien.] ce qui luy attira le titre de compositeur barbare. Rempli de ces sçavans idées, il mit en musique l'Opera Médée qui fut representée en 1693: Cet ouvrage que les étrangers ont regardé comme un chef d'oeuvre, n'eût aucune réussite en France. On ajoute que ce fut par la négligence des Musiciens de l'Orchestre: & que pour punir, ou leur incapacité, ou leur malice, on leur retrancha pendant dix années cinquante francs par an, de leurs appointemens.

Charpentier abandonna absolument le françois pour composer en Latin: il fut choisi pour remplir la place de Maître de Musique ce la Maison Professe des Jésuites, rue St Antoine, ce qu'il continua très longtems: Enfin il merita sur la fin de ses jours, une pareille place à la Sainte Chapelle de Paris, où il mourut au mois de mars 1702: agé de 78 ans.

Charpentier a composé la Musique de Circé Tragédie de Thomas Corneille, & celle du Malade Imaginaire de Molière.

Roquefort, Biographie universelle, first published in Paris by Michaud, 1811 (vol. 7 of the 1854- 65 edition):

CHARPENTIER (Marc-Antoine), savant compositeur, naquit à Paris, en 1634. A l'âge de quinze ans, il alla à Rome dans le dessein d'étudier la peinture. Comme il avait quelques principes de musique, en arrivant en Italie, il entra dans une église, où il entendit un motet de la composition du célèbre Carissimi. Dès ce moment Charpentier abandonna la peinture pour se livrer entièrement à la musique. Carissimi, qui lui donna des leçons, trouvant en lui toute la disposition qu'il fallait pour s'attacher à un tel sujet, le mit en peu de temps en état d'être l'un des plus habiles de son temps. Les morceaux que Charpentier composa en Italie lui attirèrent une si grande réputation que les Italiens le surnommèrent le phénix de la France. Revenue dans sa patrie, le roi le nomma maître de la chapelle de Monseigneur; mais la jalousie de Lulli lui fit ôter cette place, qu'il joignait à celles qu'il avait déjà. Charpentier entra chez mademoiselle de Guise pour être maître de sa musique, et composa un grand nombre d'excellents morceaux; mais ensuite, piqué contre Lulli, il changea sa manière pour ne point lui ressembler, et ne s'attacha qu'à composer de la musique très-difficile, mais en même temps d'une harmonie et d'une richesse d'effet jusqu'alors inconnues en France, ce qui lui attira de la part des ignorants le titre de compositeur dur et barbare. Le duc d'Orléans, qui fut depuis régent, apprit de lui la composition, et lui accorda l'intendance de sa musique. Charpentier a été un des plus habiles maîtres de son temps; il a composé la musique d'un grand nombre d'opéras, de ballets et de divertissements. C'est lui qui est l'auteur des airs du Malade imaginaire, qu'on attribue à tort à Lulli. Le nombre des ouvrages dramatiques qu'il a mis en musique s'élève à plus de vingt-cinq. Les dégoûts qu'il avait éprouvés par la jalousie de Lulli lui firent abandonner la scène, et il ne s'exerça plus que sur des paroles latines. Il fut nommé maître de musique de l'église du collége et de la maison professe des jésuites à Paris, où tous les amateurs se rendaient en foule pour l'entendre. Il devint ensuite maître de la Ste-Chapelle, où il a été inhumé. Charpentier mourut au mois de mars 1702, dans la 68e année de son âge, après avoir professé pendant quarante ans. Il avait coutume de dire qu'il ne connaissait pour son égal que Lalouette, maître de musique de la cathédrale. Quand un jeune homme voulait se destiner à la composition, il lui disait: "Allez en Italie, c'est la véritable source; cepandant je ne désespère pas que quelque jour les Italiens ne viennent apprendre chez nous; mais je n'y serai plus." On doit encore à Charpentier plusieurs recueils d'airs à boire, à deux, trois et quatre parties, des messes, des motets, etc. R­t.

Fétis, Biographie universelle des musiciens (Brussels, 1837), vol. 3, p. 103-04

CHARPENTIER (Marc-Antoine), compositeur, naquit à Paris, en 1634. Dès sa jeunesse il avait appris les premiers principes de la peinture et de la musique. A l'âge de quinze ans, il se rendit à Rome, pour y étudier avec soin le premier de ces arts; mais à son arrivée en Italie, ayant entendu un motet de Carissimi, ce morceau excita en lui une sensation assez vive pour lui faire abandonner la peinture et se livrer exclusivement à la musique. Arrivé à Rome, il entra dans l'école de Carissimi, et travailla pendant quelques années sous ce maître célèbre. Revenu en France, il obtint de Louis XIV la place de maître de chapelle du Dauphin, mais la jalousie de Lulli lui fit ôter cet emploi. Peu de temps après, Charpentier entra chez Mademoiselle de Guise, en qualité de maître de sa musique, et dès ce moment il se livra avec ardeur à la composition, et principalement au théâtre. On remarque que par la suite du dépit qu'il avait conçu contre Lulli, il affectait de s'éloigner de sa manière dans tous ses ouvrages, ce qui nuisit beaucoup à ses succès. Le duc d'Orléans, qui fut depuis régent du royaume, prit de lui des leçons de composition, et lui accorda l'intendance de sa musique. Les dégoûts qu'il éprouvait au théâtre, lui firent abandonner cette carrière, et ses travaux n'eurent plus d'autre but que l'église. Nommé maître de musique de l'église du Collège et de la maison professe des Jésuites, à Paris, il fut bientôt appelé à la maîtrise de la Sainte-Chapelle, et il occupa cette place jusqu'à sa mort, qui eut lieu au mois de mars 1702, dans la soixante-huitième année de son âge. Les ouvrages donnés à la scène, par Charpentier, sont les suivans: Circé; La musique du malade imaginaire; Les plaisirs de Versailles; la fête de Ruel; Les arts florissans; Le sort d'Andromède; Les fous divertissans; Actéon; Le jugement de Pan; La Couronne de fleurs; La Sérénade; Le retour du printemps; Les amours d'Acis et Galatée, opéra représenté chez M. de Rians, procureur du roi au Châtelet, au mois de janvier 1678; les airs de danse et les divertissemens de La Pierre philosophale, comédie en cinq actes, jouée le 13 février 1681, et qui n'eut que trois représentations; Les amours de Vénus et Adonis, tragédie de Visé. A la reprise de cette pièce, qui eut lieu le 3 septembre 1685, on y ajouta des divertissements et des danses, dont Charpentier composa la musique. En cet état, cette pièce n'eut que six représentations; Médée, en 1693; Quelques tragédies spirituelles pour le collége des jésuites; Pastorales sur différens sujets; etc. On a aussi de ce compositeur des airs à boire, à deux, trois et quatre parties, Paris, Ballard; des messes, des motets, etc. Charpentier, très inférieur à Lulli sous le rapport de l'invention, avait plus d'instruction musicale que lui. Il était vain de ce savoir, et ne reconnaissait pour égal que Lalouette, maître de musique de la cathédrale. Quand un jeune homme voulait se faire compositeur, il lui disait: 'Allez en Italie, c'est la véritable source; cepandant, je ne désespère pas que quelque jour les Italiens ne viennent apprendre chez nous; mais je ne serai plus.'