En 1790 M. Amans Dominique Félix Garrigues, curé de Panat, a fit la déclaration suivante:
Je soussigné, Amans Dominique Félix Garrigues, prêtre, curé congruiste de Panat, au diocèse de Rodez, déclare en exécution des décrets de l'assemblée nationale de France, du mois de novembre 1789, que je jouïs en représentation de la dite congrue, savoir: de la pension annuelle que les fermiers du chapitre cathédrale de Rodez, gros décimateur de la dite paroisse, sont chargés de me payer, qui consiste en vingt six sétiers deux quartes froment, seize sétiers deux quartes orge, deux sétiers deux quartes avoine, grosse mesure de Panat, qui est d'un vingt huitième plus petite que celle de Rodez, où l'on compte le sétier de quatre quartes, et la quarte de huit punières, observant que la dite mesure de Rodez (la quarte froment) pèse vingt huit livres poids de Montpellier de seize onces la livre.
Plus quatre pipes vin, mesure de Panat, pesant neuf cents cinquante quatre livres.
Plus ils me payent la somme de douze livres la paille de quatre cents gerbes froment.
De plus, il m'appartient à raison de la dite congrue la moité de la dîme carnenq [lire: carnelage] des agneaux et laine que je fait lever en régie à la côte vingt quatre pour ma moitié, la quelle moitié me produit, années communes, la somme de cent cinquante livres.
De ma di[te] congrue dépend encore le temporel suivant, qui est une maison et patus à Panat, contenant la maison vingt cannes et demi, le patus joignant, un boisseau.
Plus un jardin contenant une quarte.
Plus une chenevière à Prat de Mis au dit Panat, de contenance de deux quartes environ, pré joignant contenant environ une quarte.
Autre pré joignant le précédent, séparé seulement par un viol [sic],
contenant trois boisseaux et demie; les deux prés ne donnant, années
communes, que dix ou douze quintaux de foin.
Plus une terre, dit La
Juliette, ès appartenances de Panat, contenant deux boisseaux et demi,
et un lopin de terre y joignant.
Plus une vigne dite Laspeyrières, au dit Panat, contenant deux journées et demi. De tous les quels biens il faut payer la taille et les impositions royales, plus pour les décimes 52 fr 7 sols 4 deniers.
Plus en la dite cure de Panat, comme seul prêtre fraternisant de la paroisse, je perçois cinquante deux livres un sol, rentes constituées, à la charge de faire le service des obits, savoir:
Sur Antoine Palayret de Panat ...........................5 livres
Sur Antoine Boutonnet de La Bouriote .................7 livres 12 sols
Sur le clergé de France .................................... 4
livres 2 sols
Sur Dauny
..................................................... 1
livre
Sur Madame de Pruines ....................................3
livres 9 sols
Sur Antoine Galy
............................................. 1 livre 18 sols
Sur Gaillac de La Rivière ............................................10
sols
Sur Jean Pouderoux de Panat ............................ 2
livres 10 sols
Plus obits rachetés
........................................... 6 livres
Sur le sieur
Bessière de Valady qui conteste ........21 livres
Le service qu'il y a à faire pour les obits sus énoncés consiste en trente cinq messes hautes et vêpres des morts tous les premiers dimanches du mois, et en vingt deux messes basses et l'adoration de la Croix tous les premiers vendredis de chaque mois de l'année.
Plus je lève la rente sèche de 1 émine 9 pauques vin sur le sieur Cabantous et Julien Contour, et sur François Junelles, une quarte et demi froment.
Le mobilier consiste en une tine et un tonneau, le tout cerclé en bois, contenant environ trois pipes chacun.
Plus un petit mobilier que les héritiers des précédents titulaires ont laissé à concurrence de trente livres.
Pour l'établissement du quel revenu de la dite portion congrue, je crois que les actes de la datation sont entre les mains du chapitre de Rodez, comme prieur de Panat, et que la propriété des biens fonds est établie par le cadastre de la communauté. Les sus dites rentes en argent formant les dits obits sont établies par les actes constitutifs en liasse.
L'église est fournie des vases sacrés et ornemens nécessaires pour le culte divin.
Tout ce dessus j'affirme véritable et déclare ne connaître aucun autre titre établissant de plus grands droits, et que je n'ai aucune connaissance qu'il ait été fait directement ou indirectement aucune soustraction des titres, papiers, ou mobilier du dit bénéfice.
Je déclare en outre que je suis titulaire d'une des six chapelles des Cinq Plaies, fondées en l'église cathédrale de Rodez, avec habit et entrée au chœur, dont le syndic est chargé de faire la déclaration.
De plus, je suis titulaire du prieuré simple de Saint-Jean de la léproserie de Salles-Comtaux et chapelle de St. Joseph y annexées, fondée dans l'église du dit Salles, dont j'ai déjà fait séparément la déclaration plus d'une prestimonie (1) ou chapelle laïque, dite de cassette, fondée en l'église collégiale de Villefranche du Rouergue dont j'ai fait la déclaration séparément.
Fait à Panat le 29 janvier 1790 Garrigue, curé
(Source: Livre de la paroisse de Panat, pp. 14-17)
Note:
1. Revenu affecté par un fondateur à l'entretien d'un ecclésiastique, sans qu'il y ait érection en titre de bénéfice.
First published in Volume 1 with the URL http://ranumspanat.com/cure_biens.htm