Parmi les papiers dans les archives de la paroisse de Panat qu’Amans Besse, curé de Panat, a consultés en 1837 pour son Livre de la paroisse de Panat, est le récit de Guillaume Boëry, vicaire de Panat, originaire de Clairvaux, qui a reçu quatre fois la visite d’un revenant. Sceptique au début, pour chasser le revenant, Boëry a fini par faire une neuvaine. Voici le narration de Boëry:
"En l’année 1691, Catherine Palayret, dit Pistoulet, du village de La Rivière, paroisse de Panat, mariée à Bournazel et âgée de trente cinq ans, disait voir feu son père qui était mort le vingt deux décembre 1678. M’ayant fait prier par son frère Guillaume Palayret, et par sa mère, par diverses fois, de leur faire une neuvaine pour l’âme de leur père, je n’ajoutai pas foi à ce qu’elle disait avoir vu souvent son père en figure de chien, en forme d’homme et qu’il lui avait parlé; de sorte que son mari, cordonnier de Bournazel, m’étant venu trouver et me priant de vouloir faire une neuvaine, je dis que je ne croyais rien de tout ce que sa femme disait; mais qu’on me donnât des marques si on avait besoin de prières, ce qui arriva. Le premier jour de mars 1691, je trouvai sur la table de ma chambre, à mon lever, la marque d’un pied d’homme au quel pied il n’y avait que quatre doigts; ainsi qu’était le pied de Guillaume Palayret, dit Pistoulet, étant en vie. Le second jour de mars je dis, avant de me coucher, que la marque que j’avais trouvée sur ma table n’était pas suffisante, et que je ne croyais encore rien; mais qu’on m’en donnât une seconde. Je trouvai la marque du pied gauche sur la même table à l’opposée de celle du jour précédent que j’avais effacée, de sorte que j’appelle Mr. Albouy, Madame sa femme, Blaise Roux et plusieurs autres habitans; et leur faisant voir cette marque, je leur fit le récit de ce qui m’était arrivé le jour précédent. En présence de tous ces habitans je dis que je ne croyais encore rien, que je voulais une troisième marque, à quoi ils s’opposaient, disant que j’en avais assez. Le troisième mars, je trouvai [13] sur la même table la marque de deux pieds, manquant au pied droit le gros doigt, tout comme il avait paru la première fois, et comme Pistoulet l’avoit, disait-on, de son vivant. Le lundi suivant, je priai messieurs les curés du voisinage de m’assister, je fis la neuvaine avec tout l’exactitude possible, et écrivis à M. le curé de Bournazel de m’informer si la dite Catherine Palayret avait rien vu depuis que j’avais les marques. Il me répondit qu’elle n’avait plus vu son père, ni sa figure depuis le premier mars, jour au quel j’avais trouvé une marque du pied droit sur ma table. Ceci arriva après plusieurs sollicitations des parens de vouloir faire la neuvaine, à quoi je résistai fort. Mais ayant vu les marques trois jours de suite comme je le demandais, je n’ai plus douté qu’il n’y eut quelque chose d’extraordinaire. Boëry, curé de Panat, signé."
Source: Livre de la paroisse de Panat, pp. 12-13
First published in Volume 1 with the URL http://ranumspanat.com/cure_revenant.htm