Panat in postcardThe Ranums'

Panat Times

Volume 1, redone Dec. 2014

Contents

Volume 1

Panat

Orest's Pages

Patricia's Musings

Marc-Antoine

Charpentier

Musical Rhetoric

Transcribed Sources


 

Excerpts from C.G. Franckenstein's Histoire des Intrigues galantes de la Reine Christine de Suède
et de sa cour pendant son séjour à Rome

 (Amsterdam: J. Henri, 1697)

This transcription is that of my old notes. I recall being quite careful about respecting the capitalization, punctuation, and accentuation of the original, but I cannot guarantee that a modernization did not creep in, or an accent mark be added or omitted during the copying process. I have made one editorial modification: to facilitate reading, I have italicized conversations and a few terms that we would surround with quotes today.

I have also played with the typefaces in my transcription: Bold type calls attention to statements about Dalibert that are supported by fact. Green type calls attention to a few passing allusions to Dalibert in other sections of the Histoire.

Footnotes provide evidence that either corroborates the Histoire or that obliges us to weigh the reliability of certain assertions.

The Histoire

The Histoire purportedly was acquired by a "French abbé" and passed on to Franckenstein himself: "Un abbé françois de grand merite et de bon goût, retournant de Rome où il avoit accompagné Messieurs les Cardinaux François [for the election of Innocent XII in July 1691], me fit voir quelques manuscrits précieux qu'il avoit acquis dans son voyage d'Italie," recounted Franckenstein. Among these manuscripts was the Histoire, penned by an Italian who died shortly before the Abbé's return to France. This Italian "étoit officier de la Reine Christine." Insulted by the small legacy he received upon Christina's death in 1689, this householder decided to tell all: the result was the manuscript that ended up in Franckenstein's hands during the 1690s.

Is the Histoire based on fact? On even a little bit of fact? For example, did Christina really have an affair with Henri Duke of Guise? (p. 10). That is probably a myth based on the fact that Guise, who was representing Louis XIV, was constantly at Christina's side during her visit to the French court in 1656. Despite assertions of the sort, there proves to be quite a bit of truth in the book ­ enough to merit transcribing sections of it that shed light on Jacques II Dalibert's activities in Rome, and on what his life must have been like during the years he served La Sacra Real Maestas, Christina of Sweden.

Cardinal Decio Azzolino

Azzolino played a major role in the election of popes Alexander VII, Clement IX, Clement X, and Innocent XI. He was Christina's closest confident, her executor and, some said, her lover(1):

Il étoit bel homme, grand & gras, il avoit le poil noir, les yeux vifs, & brillans, mais le nez un peu camus, cependant on peut dire qu'il avoit la physionomie Heureuse. Les qualitez de son esprit étoient extraordinaires; il avoit autant de connoissance des belles lettres qu'en ait jamais eu aucun de sa Nation, & de l'esprit plus qu'aucun autre pour approfondir les sciences. La Sphere du Cardinal Azolin étoit fort etendue, & il avoit donné une grande carriere à son Esprit. Il avoit de la gayeté, & de l'enjouement, de la délicatesse & de la force d'Esprit; il parloit sur toutes les matieres assez bien, il ecrivoit juste, il brilloit dans la conversation, & ce caractere enjoué qui a fait l'agrément de ses belles années, bien qu'il ne fût pas tout à fait du personnage qu'il jouoit, lui fut néantmoins d'un grand secours pour s'insinuer dans l'esprit de la Reine. Il n'étoit pas exempt de tous defauts, son esprit étoit fourbe & déffiant, il étoit souple, & patient jusqu'à l'excès quand ses affaires le demandoient; avare & interessé, mais habile à manier les affaires les plus difficiles & à decouvrir les intrigues les plus secrétes. Il devoit son chapeau à cette habilité. ... [Il] étoit un des Cardinaux les plus estimés de sa faction qu'on appelloit l'escadron volant, mais la plus haute Fortune qui lui soit arrivée est d'avoir sçû d'abord gagner les bonnes graces de la R.C. [Reine Christine]. (pp. 16-22)

After Christina's death, Azzolino talked with the author of the Histoire and proposed that some of the things he had inherited from her be passed on to Louis XIV, saying:

Vous êtes un bon François affectionné à la patrie. Je me fie en vous ... Vous sçavez que si je m'ouvris de ce dessein à Monsieur d'Alibert, il seroit ravi que cela se fît par son moyen. (pp. 296-97)

Azzolino died two months after the Queen, whose will had prompted this statement about the Cardinal from the anonymous author of the Histoire:

Il n'étoit pas jute qu'il jouît seul des depouilles d'une si grande Reine, pendant que ses Domestiques, qui l'avoient servie si long tems, sont dans la Misere. (p. 300)

Some insights into Christina's conduct, especially relating to her householders

Abbé Santini, one of her householders, was stirring up so much trouble in the Queen's household that Cardinal Farnese, the governor of Rome, chastised him. "Elle [Christina] qui vouloit faire la souveraine dans les pays des autres, le trouva fort mauvais, mais elle ne pût avoir satisfaction du Pape; il avoit même resolu de retrancher la plupart des immunités, exemptions & privilèges dont il l'avoit gratifiée.... (pp. 23-24)

About the shortage of money that Jacques II Dalibert and her other householders in Rome experienced while the Queen was in Hamburg, 1666-68: to save money, the Queen "reformed" the list of employees and their wages:

Quoy que la Reine eût reformé à Rome une partie de sa maison comme les pages, les gentilshommes, & autres officiers, neantmoins pour marque de grandeur, on payoit toûjours les appointemens du Duc de Poli [an upright and respected household officer] & de plusieurs grands Officiers de sa chambre. Le Cardinal Azolin qui ne s'étoit pas trop opposé au voyage de la Reine, croyant qu'elle modéreroit par là ses dépenses pour s'aquitter, fut fort surpris d'apprendre ses profusions, & ne pût s'empêcher d'en écrire à sa Majesté en lui faisant connoître qu'il ne pouvoit plus faire subsister sa maison à Rome, où elle n'envoyoit plus rien, qu'il avoit emprunté ce qu'il avoit pû, mais qu'il n'avoit plus de credit et qu'on devoit dejà quelque quartiers aux domestiques. ... (p. 44)

Christina could be bilked by her householders, and Horace de Bourbon, marquis Delmonte, was especially skilled at this courtly art. But:

Le Marquis n'étoit pas le seul des Officiers de la Reine qui se divertissoit, mais au moins les autres conduisoient leurs intrigues avec plus de secret, & ne causoient point de scandals. (p. 114)

Toward the end of her life, Christina's conduct toward her householders sometimes became abusive:

Il est constant que la maison de la Reine avoit de la joye de ce qu'il [Azzolino] modéroit les transports violens de leur Maîtresse, laquelle étoit devenue si fâcheuse, que personne ne l'osoit aborder; Elle traitoit sa maison avec des manieres si rudes, & faisoit des extravagances si insupportables, qu'il n'y avoit que la pure necessité qui fît qu'elle n'étoit pas abandonnée, car la plûpart des Domestiques ne servent leurs Maîtres que par interest, & il y en a fort peu qui les servent par devoir, & qui les honore[nt] par un motif de conscience, ainsi elle étoit devenue le mepris des uns, & la risée des autres. Le Comte d'Alibert qui s'étoit étudiée à la bien connoître, devint le plus empêché des hommes, car quand il l'abordoit avec ses manieres flateuses, & complaisantes, & qu'il croyoit avoir trouvé l'heure du Berger, c'étoit alors qu'il étoit le plus rabroué. Je me souviens qu'un jour il aborda la Reine avec un air content en lui disant, Madame, Votre Majesté sçaura que ce matin le Cardinal d'Estrées a été fort mal-satisfait du Pape, & que les affaires de France sont plus embrouillées que jamais. Aprés il lui fit une narration emminante, disant ce qu'il avoit appris ou inventé à son ordinaire, mais il n'avoit pas toûjours le bonheur de reussir, & particulierement cette fois-là, car la Reine qui n'avoit pas plus de sujet que les autres d'être satisfaite, le traita de sot & de beste qui lui en vouloit faire accroire, qu'il ne faisoit qu'etudier des menteries pour l'amuser; Enfin le pauvre flatteur perpetuel se vit repoussé d'une si terrible maniere que je le vis sortir les larmes aux yeux. (pp. 248-50)

On Jacques II Dalibert and the Tor di nona theater

Le Comte d'Alibert, fils d'un Intendant de la maison de Monsieur, Gaston Duc d'Orléans, oncle du Roy de France, est originaire d'Orléans,(2) quoy que né à Paris. Après la mort de son pere, il fût recherché pour les malversations qu'il avoit faites dans sa charge, mais il eut l'adresse de se sauver à Rome, avec plus de cinquante mille livres en argent comptant.(3) Il s'y fit d'abord un équipage magnifique, il prit Carosse, quatre laquais, & un valet de chambre(4); enfin cela alloit du bel air, il eut même l'ambition de jouer avec de grands seigneurs, entre autres avec les Prince de Brunswick,(5) chez le Connêtable Colonne,(6) & avec des Dames & des Cavaliers qui le plumerent le plus souvent, neantmoins il se sçavoit assez bien soûtenir. Durant un Carnaval il fit un char des plus superbes, qui représentoit le mont Parnasse avec Apollon & les neuf Muses qui chantoient en Musique, tout cela joint à un concert d'instrumens, faisoit une belle symphonie. Il passa avec ce train magnifique devant le Palais de la Reine, à laquelle il se fit connoître par ce moyen.(7) Elle le souffrit depuis dans son antichambre, & eut même quelque consideration pour lui, jusques là qu'elle le prit enfin à son service, en qualité de secretaire d'Ambassade.(8) Il est de taille mediocre, ni bien ni mal fait de sa personne, excepté qu'il est un peu camus, c'est un grand parleur & diseur de rien, il a assez de brillant, mais rien de solide, intriguant & curieux, mais un peu timide, au reste plein de souplesse, il se donne beaucoup de mouvemens qui souvent ne tendent à rien. Quand il veut composer une lettre, il y reussit quelquesfois, mais c'est aprés avoir pillé Balzac, & Voiture. Il affecte en parlant de declamer et gesticuler comme un Comedien, & avec toutes ces belles qualitez il entretenoit tous les jours la Reine deux heures entiéres apres le repas. Elle l'a souvent redressé, mais il a souffert le tout fort patiemment,(9) sur tout quand il lui apportoit des nouvelles du Palais du Pape, ou de la ville, qui étoient le plus souvent inventées, ne sachant quelquefois que dire. Je me souviens qu'un jour, la Reine lui demandoit son sentiment sur la couleur de certaines dentelles noires lustrées qu'elle avoit entre les mains, elle lui demanda si elles n'étoient pas violettes, Ouy Madame, elles sont violettes, repondit il, vous êtes un sot, dit la Reine, elles sont gris de more. Il est vray Madame, repondit le Comte, vous êtes une bête repliqua la Reine, elles sont d'un bleu obscur, voilà le terme, dit il, que je ne pouvois trouver, enfin il dit tout ce qu'elle voulut, puis quand elle avoit le dos tourné, il dit à un valet de chambre ah ciel qu'elle [est] folle, il faut dire comme elle. Une autre fois voulant flatter la Reine sur son teint, pendant qu'elle se lavoit les mains dans de l'eau claire, & qu'elle avoit les bras nuds jusqu'au coude, Il faut avouer dit il, Madame, que voilà des chairs parfaitement unies, & d'une grande blancheur, cela est admirable, car c'est la nature toute pure, & l'art n'y a aucune part; Tu es un plaisant, Jean F., dit elle, de me parler de la sorte, crois tu que je sois comme ta femme, qui se met du fard jusqu'aux fesses. Il avaloit toutes ces epithetes sans peine, elle lui a même souvent fait dire le qui vive, & elle prenoit plaisir à lui faire renier sa patrie, & à dire pis que prendre de la France, quoy que dans son coeur il ait été toûjours bon François.(10) Un jour il eut la lâcheté de quitter son manteau, & de prendre un marteau avec des clouds pour detacher & ratacher un tableau contre la muraille, où étant monté sur une chaise à bras qui se renversa, il pensa se rompre le cou. Toutes ces bassesses faisoient que les autres Gentilhommes de la chambre de la Reine n'avoient pas beaucoup d'estime pour lui, jusques là qu'un jour dans l'antichambre de sa Majesté, parlant des nouvelles de la guerre, avec le Comte Caprara qui avoit un frere au service de l'Empereur, lequel s'étoit trouvé dans un combat contre le Vicomte de Turenne, Caprara voulu metre ce frere au dessus de ce grand Capitaine, ce que d'Alibert ne put souffir avec raison, mais d'une parole à l'autre ils en vinrent aux grosses injures, & le Comte Caprara sans respect pour le Palais de la Reine, & pour des Domestiques de sa Majesté, menaça le Comte d'Alibert de coups de bâton, il but cela comme du lait, & le bruit en étant venu aux oreilles de la Reine, au lieu de prendre le parti du pauvre d'Alibert, pour lui faire enrager elle applaudit au Comte Caprara, & lui dit qu'il devoit l'avoir fait bâtonner. Un jour que le Conte d'Alibert, ou soy disant tel,(11) raisonnoit devant la Reine, en presence de Messieurs de Vendôme qui étoient alors à Rome, il dit tant de pauvretez que ces Princes en sortant dirent à leur gouverneur, est il possible que la Reine de Suede qui a tant d'esprit écoute de sang froid toutes les sottises que d'Alibert debite tous les jours d'une maniere si ennuieuse? Ah Messieurs, répondit ce Gentilhomme, La Reine sçait bien qu'il ne dit que les fadaises, mais elle le fait jaser expres pour son divertissement, & il est impossible qu'un homme qui parle tous les jours deux heures durant sans sujet, n'y mesle beaucoup du sien. Cependant le Comte d'Alibert aprés avoir demeuré quelques années au service de la Reine,(12) voulu se marier, & fit choix de la Niece du Colonel Ornano,(13) qui avoit commandé la milice Corse, avant qu'elle eût été supprimée pour l'insulte qu'elle fit à la famille du Duc de Crequi. Le Baron d'Ornano Pere de la Dame s'empressa fort à faire conclure ce Mariage, croyoit que son gendre futur étoit bien riche, pour avoir été elevé chez Monsieur le Duc d'Orleans, où un Ornano avoit aussi fait fortune, jusqu'à devenir Maal de France.(14) Mais quand l'affaire fut faite, le Comte d'Alibert ne put avoir la dote considerable qu'on lui avoit promise; & comme par son faste il avoit imposé aux parens de sa femme, de même il s'étoit repû de certaines possessions imaginaires qu'on lui avoit promises dans l'Isle de Corse,(15) ce qui fit dire à la Reine que les deux partis s'étoient egalement trompez, l'un l'autre. Pour comble de malheur le Comte d'Alibert perdit beaucoup d'argent au jeu, & à faire de la dépense au dessus de sa portée, alors il falloit avoir recours aux inventions. Sous le Pontificat de Clement X il fit une loterie(16) dans les sales du College de la sapience, où aidé de quelques amis il mit quantité de colifichets, avec quelques miroirs & lustres de Cristal & autres galanteries. Il obligea plusieurs artisans à qui il devoit, de prendre des billets de sa lotterie en payement, mais presque tous ces malheureux perdirent leurs dettes, & il les paya avec un peu de papier, car en tirant les billets, on ne voyoit autre chose que blanque. Aprés cela il entreprit avec les Altieri de faire le Theatre pour les Comediens à Tour de Nonne, qui étoit autrefois la prison de Rome, en cela il eut l'adresse de tirer de la Reine une somme considerable pour aider à en faire la depense. Les Altieri y contribuérent aussi, & le Chevalier [Filippo] Acciaioli(17) qui est admirable pour les belles decorations, & pour rectifier l'ordre du theatre, eut la conduite de l'entreprise qui auroit toûjours bien reussi, si le Conte d'Alibert se fut abstenu de jouer. Ce n'est pas qu'il prenne beaucoup de plaisir au jeu, mais quand il s'y embarque, c'est par une vaine espérance de gagner qui la [sic: l'a] toûjours trompé, car il n'y a jamais été heureux, & il n'est pas assez habile pour en faire un metier; ainsi il ne faut pas s'etonner s'il eut bien-tôt du bruict avec le Chevalier Acciaioli,(18) pour fournir à la dépense des habits & au salaire des Acteurs & Musiciens. Acciaioli en fit ses plaintes à la Reine qui maltraita le Comte d'Alibert, mais cela ne faisoit pas revenir l'argent perdu au jeu. Il fallut donc avoir patience, & attendre que le Carnaval fût passé, pour s'aquiter avec l'argent qu'on recueillit du louage des loges, & du parterre. Il a continué depuis à faire le même métier; mais il n'en est pas plus riche pour cela. Il trouva aussi l'invention de faire jouer les Marionnettes chez lui, & d'en faire un trafic. Il donna même pendant quelques jours à jouer dans sa maison, sous la protection de la Reine, autrement il ne l'auroit pû faire, parce que cela est defendu à Rome.(19) Et pour entretenir agreablement les joueurs, il leur faisoit entendre de fois à autre, des concerts de musique, & des instrumens dont la simphonie charmoit l'oreille pendant qu'on vidoit la bourse. Il a toujours maintenu un jeu de paume proche la place d'Espagne vers l'horto di Napoli; & il a été un tems qu'il louoit des appartemens meublez, au chambres garnies,(20) par le moyen de tierces personnes.(21) Quand il vouloit habiller ses gens de livrée, il avoit mille inventions pour cela avec les Juifs, sans jamais debourcer de l'argent comptant; tantôt il troquoit une chose, & tantôt l'autre, enfin le Chevalier de l'industrie n'en sçavoit pas plus que lui, & qui voudroit donner le detail de sa vie, feroit un gros volume. Durant la guerre de Pomeranie [1675-79], la Reine ne recevant plus ses rentes, fut obligée de reformer sa maison, & de congédier la plûpart de ses Domestiques. Le Comte d'Alibert ayant perdu ses apointemens, aussi bien que plusieurs autres, voulut tenter fortune dans une autre Cour, & s'avisa d'aller à Turin offrir ses services à madame Royale(22) qui gouvernoit l'Etat, durant la minorité du Duc à present regnant. Il y fut assez consideré dans les commencemens, mais quand il fut connu à fonds, on n'en fit pas un grand compte, & lui qui croyoit avoir affaire à des Allobroges, trouva dans cette petite Cour des gens si spirituels & de si bon sens, qu'elle ne le cedoit à la Cour de France, que pour le nombre. Enfin le Comte d'Alibert étant envoyé de la Cour de Savoye, où la Cour de Savoye étant ennuyée de lui, il revint à Rome [vers la fin de 1678] où il trouva la Comtesse sa femme qui l'attendoit avec fort peu d'impatience. Cette Dame avoit trouvé l'occasion de s'amuser en l'absence de son mari, avec un jouvenceau qui demeuroit au dessus de son appartement dans la même maison. C'étoit un jeune Gentilhomme Romain, beau & galant, qui voyant la commodité que lui fournissoit le voisinage, s'en prevalut si l'on veut croire la Chronique scandaleuse. Quant à la Comtesse ce n'étoit pas une de ces beautez qui engagent malgré qu'on en ait, mais la facilité qu'ils avoient de se voir tous les jours, au moins à la fenêtre les embarqua dans un commerce de galanterie, autant que la contrainte Italienne le peut permettre. Elle a la taille grossiere, defaut assez ordinaire au Romaines, le tour de visage irregulier, les yeux noirs, mais bien fendus, elle n'a jamais été satisfaite de son teint, empruntant de l'art ce que la nature lui avoit refusé, elle a toûjours plâtré son visage, comme la Reine le reprocha au Comte son mari, ce qui fait qu'on lui voit toûjours la face luisante comme une glace de miroir, ou comme une bouteille d'huile, cela lui a fait perdre toutes ses dents à quarante ans. Son esprit est assez mal fait que le corps; avec tout cela on pretend, sans fondement, qu'elle n'a pas manqué de soupirans. Aprés la paix de Nimegue [1678] la Reine jouissant de nouveau de ses revenus, remit sa Cour dans sa premiere splendeur, & rétablit le Comte d'Alibert dans sa charge,(23) cela le consola facilement de ses disgraces passées, & pour adoucir ses chagrins, il se mit à faire les doux yeux à Madame de Beauregard,(24) fille d'un partisan de France, qui avoit fait fortune avec Mazarin, & qui s'en étoit fuie en Italie, aprés la disgrace de Monsieur Fouquet, ayant emporté le plus clair de ses effets, parce qu'il avoit été taxé à la chambre de Justice; il étoit originaire de Luques, & s'appelloit Diodati(25): S'étant refugié à Rome il se mit sous la protection du Connetable Colonne, mais il ne vécut pas long tems. Sa veuve s'introduisoit peu à peu chez la Reine, avec une fille unique qu'elle avoit appellée alors Mademoiselle Diodati. (pp. 153-62)

[After the death of Madame de Beauregard's husband] le Comte d'Alibert entreprit de la consoler, la compassion ayant bientôt fait place à l'amour, il étudia les plus beaux endroits des Romans, pour y trouver une declaration d'Amour à sa fantaisie, mais aucune ne lui ayant plû, il prit le parti de lui écrire une des lettres les plus élegantes qu'il y ait dans le Secretaire à la mode qu'il sçavoit pas [sic: par] coeur. Ce fut alors que Monsieur de Comte d'Alibert se remit sur le bel air, on voyoit sa perruque mieux peignée qu'à l'ordinaire, ses bas bien mieux tirés sur les jambes que de coûtume, son manteau ne pendoit trop du côté gauche, comme autrefois. Il fit une livrée neuve à chausses de serge rouge, & pourpoint de futaine blanche, garni d'un beau galon. Madame de Beauregard qui n'avoit jamais eu un amant si magnifique, respondit aux feux du Comte, avec toute l'ardeur qu'il pouvoit souhaiter. Ce qui le chagrina un peu, fut qu'elle faisoit trop d'avances, il auroit voulu conduire ses amours comme un Roman d'aventure en aventure; mais Madame de Beauregard qui avoit bon appetit, n'aimoit pas toutes ces longueurs. Le Comte d'Alibert étoit aparemment epuisé, puisque par bienseance il falloit fournir aux appointemens de la Comtesse qui vivoit alors dans une grande retenue, pour ne pas donner de mechantes impressions de sa personne, tant les Satyres de la Reine la rendoient vertueuse. Madame de Beauregard qui avoit ses fins, qui ne vouloit point faire parler d'elle, & se vouloit donner entierement à son amant, enrageoit de ce qu'il étoit si froid, mais si le Comte ne lui donna pas satisfaction là dessus, il trouva moyen de la contenter d'un autre côté, car il sceut si bien prendre la Reine en sa bonne humeur qu'il procura à Madame de Beauregard une pension de dix écus tous les mois, que sa Majesté lui a continue par son testament,(26) pour tout le tems qu'elle vivra, & aprés la mort de sa Majesté elle s'est retirée à Luques(27) auprés des ses parens. Quant au Comte d'Alibert la Reine ne lui a rien laissé, non plus qu'à ses autres Domestiques,(28) quoy qu'il meritât mieux qu'aucun d'eux les effets de sa reconnoissance. Monsieur le Duc de Chaulnes lui avoit fait avoir la Charge de Secretaire de la chambre de l'Ambassade de France,(29) mais il n'en fait aucune fonction depuis que Monsieur le Cardinal de Janson est chargé du soin des affaires de France en Cour de Rome, Cette eminence se faisant servir par ses prêtres & Domestiques, Le Comte n'en jouit point non plus que des appointemens dans ces tems de guerre, où des gens bien plus necessaires à l'Etat que lui, ont bien de la peine à être payez. Il s'exerce cependant [post-1689] à son ordinaire à entreprendre toujours des choses nouvelles, sans venir à bout d'aucunes. Sa grande occupation est le theatre de Torre di Nona, où il donne tous ses soins à l'embellir,(30) & il subsiste le mieux qu'il peut de l'utilité qu'il en tire. (pp. 163-66)

the Tor di Nona theater

Shortly after the arrival of Ambassador d'Estrées in Rome, that is, circa 1672:

Jacques I Dalibert: his children and his career On introduisit alors les Comédies publiq [sic]; durant le Carnaval, à Torra di Nona, par les soins du Comte d'Alibert & de ses Associés; on y pratiqua une somptueuse loge pour la Reine d'une magnificence extraordinaire, où les dorures & les autres ornemens n'étoient pas épargnez, tapissé de damas & autres riches étoffes à dentelles & franges d'or. Cette loge pouvoit contenir 15 ou 16 personnes, & il y avoit toujours dix ou douze Cardinaux qui venoient à la Comedie pour faire honneur, & Compagnie à la Reine, aussi bien en la place St Marc, au coin de la rue St Romuald, où elle avoit loué un petit palais, pour voir les mascarades dont tout le cours est rempli durant le Carneval.(31) La Reine quoy qu'elle eût en ce tems-là passé sa quarantiéme année, conservoit encore beaucoup de brillant. Enfin l'ouverture du Theatre se fit [January 1671], & les comediens reussirent au gré de tout le monde, d'autant plus que sa Majesté y fit introduire de belles chanteuses, qui charmoient les oreilles par la douceur de leurs voix, & les yeux par les agrémens de leurs personnes. Entre les Cardinaux qui frequentoient la loge de la Reine, le Cardinal Benoit Odescalchi n'y manqua jamais un soir, durant les cinq années que la Reine maintint sa loge au theatre, mais aprés l'erection du même Cardinal au Pontificat, changeant d'humeur et de conduite tout d'un coup, il entreprit de détruire le theatre(33) où il avoit coûtume de prendre tant de plaisir, & pour en venir plus facilement à bout, il fit un edit rigoureux qui subsiste encore, par lequel il defendit aux femmes de reciter sur le theatre, aimant mieux que ces jeunes musiciens jouassent leurs roles, revetus de leurs habits, contre l'expresse defense de la Sainte Ecriture, qui defend aux hommes de porter des habits de femmes. Le nouveauté de ce spectacle y attiroit tout le monde, & on avoit peine à y entrer pour son argent, car il y avoit pour lors un grand concours d'étrangers de marque, & ils avoient apporté les modes les plus nouvelles. (pp. 60-61).

Music and fêtes at the Riario

When Christina received illustrious guests:

Elle venoit au haut de l'escalier recevoir & reconduire les Ambassadeurs & Cardinaux, les princesses & les Ambassadrices, & envoyoit ses Gentilshommes les accompagner jusqu'à leur carosse, mais elle descendoit jusqu'au bas de l'escalier pour recevoir le Pape, & le reconduisoit de même." (p. 150)

Dans le temps où la Reine s'unissoit d'interests avec le Marquis de Lavardin, Ambassadeur de France [1687-89], pour pouvoir obtenir la satisfaction du Pape des violences de ses Ministres, au sujet de l'affaire des Quartiers, ... [Delmonte] persuada la Reine de faire une serenade en dépit des chagrins qu'elle recevoit du Pontife, d'autant plus que la belle saison le permettoit. On fit des couplets de chansons, & des recits qu'on devoit chanter, avec des coeurs [choeurs] d'instrumens: les plus fameux musiciens de Rome furent de la partie, avec deux des meilleures chanteuses de la Reine, la Georgina, ou Angelique, & Manouche ou Marote.(34) ... On dressa un amphitheatre dans un petit Jardin de Jasmin, de l'appartement du Marquis Delmonte, qui donnoit sur la rue, vis à vis le Palais de la Reine. On n'a jamais vû tant d'apprets, car on fit quantité d'echaufauts pour les Dames ...; on fit aussi plusieurs repetitions dans le grand Salon de la Reine, dont le dernier fut extraordinaires par cent sortes d'instrumens, & de belles voix, les Illuminations respondoient à la Simphonie, qui étoit charmante. ... La reine contente au dernier point de la reussite de son opera [sic] fit l'eloge du Marquis en sa presence. (pp. 203-05)

[La Georgina] chante à ravoir ceux qui l'écoutent, & touche des instrumens à merveille. ... Comme elle a naturellement une voix admirable, & qu'elle avoit de l'inclination pour la Musique, on lui donna les premiers Maîtres de Rome pour lui apprendre à chanter, & à toucher toutes sortes d'instrumens, ce qu'elle apprit si facilement, qu'elle surpasse ses Maîtres sans peine, & encore aujourd'huy [circa 1690] elle n'a pas son pareil à pincer un Luth ou un tuorbe, & à toucher un clavecin, & une epinette. Elle est encore la plus belle voix d'Italie. (pp. 252-54)

Circa 1688 Christina borrowed the French Ambassador's trumpeters:

Je [the anonymous author, who was the Queen's householder] fis venir ensuite les trompetes de Monsieur l'Ambassadeur [Lavardin] dans le jardin de la Reine, ils y jouérent par excellence, & apres plusieurs fanfares ils furent regalez de dix pistolles. Monsieur l'Ambassadeur exagera cette liberalité jusqu'au Ciel. (pp. 237-38)

She also was fond of académies de musique, that is, operas:

Un jour que la Reine tenoit une Academie de Musique dans le jardin, où elle étoit avec toutes ses filles, il y avoit une grande compagnie de Dames & de Cavaliers qui étoient assis au frais à l'ombre d'un bosquet, écoutant une belle symphonie. Apres qu'Angelique eut chanté son rolle [the guests were given a "collation" in a cabinet de verdure]. On avoit posté sur une Colline dans l'enceinte du jardin les Trompettes du Marquis de Lavardin [the French Ambassador], qui faisoient de tems en tems des fanfares ... Les Echos repétoient les derniers paroles, tout le monde les chantoit, & la Reine comme les autres chantoit aussi, Flon, Flon. (pp. 266-67)

Christina fell ill in 1689, Services of thanksgiving were held after a fleeting amelioration in her health:
Tout le monde se rejouit de sa convalescence, car elle étoit bien aimée dans Rome outre qu'elle y faisoit une grosse depense qui faisoit subsister bien des gens. [Some of Azzolino's friends organized a service for her] et le même jour il y eut de belles illuminations dans la Rue des Coronari ... avec des feux d'artifices, & autres rejouissances, au son des Trompetes & des Tambours. Le Conte d'Alibert fit aussi une fête au Jesus [the Jesuit church, Il Gesu], fort magnifique; où l'on chanta une Messe votive de la Vierge, en actions de grace, de la Convalescence de la Reine. Il y avoit fait venir les meilleurs Musiciens de Rome, & l'Eglise étoit parée des plus belles tentures de haute lice de sa Majesté.(35) (pp. 271-72)


Footnotes
1. For insights into Azzolino's relations with Christina, and his personality, see Bildt.
2. I found nothing to suggest that the Daliberts came from the city of Orléans or the Orléanais region. (Rather, they came from the southern province of Languedoc.) Any connection with that city or duchy appears to be related to their service to Gaston d'Orléans: e.g., AN, Y, fol. 468, where Jacques I Dalibert, as financial secretary for Gaston, joins the marguilliers of a church at Orléans to create a rente for a charitable donor. This is the only Dalibert act I found that involved Orléans.
3. This statement is based on fact, but the facts are strung together out of context and in an incorrect order. It was not Jacques II, but Jacques I who was being prosecuted for peculation; Jacques II was already in Rome when this happened, and his father was still alive. And it was thanks to Queen Christina — who sent him on a diplomatic mission to Paris in November 1662 — that Jacques II managed to take an unspecified amount of family money out of France.
4. Perhaps he rented a coach and a liveried valet during his first stay in Rome, as diplomats were wont to do when conducting business. This seems unlikely, however, because his stays in that city were very brief and he seems to have been lodging modestly on the Via dei Greci. Is this statement based, instead, on the subsequent perquisites that Christina provided for him, so that he could deliver messages for her in the most magnificent manner possible? We know that the Queen "me donne 200 pistolles d'appointement et un carosse entretenu comme elle me donnoit auparavant," Turin, AdiS, Roma, Lettere ministri, mazzo 95, no. 29, May 25, 1678.
5. If this happened, it doubtlessly was in late 1664, when Georg Wilhelm, Duke of Brunswick-Zell, was soaking up the pleasures Rome. See Charles Le Maistre, Voyage en Allemagne, Hongrie et Italie, 1664-1665, ed. P. and O. Ranum (Paris, 2003), pp. 462-63. In short, the chronology of cause and effect is probably unreliable, but the encounter may well have taken place.
6. Cametti, "D'Alibert," p. 343, interprets this ­ and a statement in one of Dalibert's letters to the effect that he had known her "for half my life" ­ as representing a long-standing personal link to Marie Mancini. I have found nothing to support Cametti's undocumented assertion that Dalibert (or any of his relations) "era già in Parigi tra i famigliairi delle Mancini e continuò a frequentare assiduamente la casa a Roma ...."
7. This cannot be ruled out: but we know that Dalibert was recommended to Christina by Azzolino and by Hugues de Lionne in April 1662: Bildt, p. 122.
8. A letter from Christina to Savoy dated April 13, 1677, refers to the "Cont d'Alibert mio segro dell'Ambasciata ...," Montpellier, VI, fol. 22; and VII, fol. 238, Nov. 1665, gives him the same title. See also Vatican, ms. lat. 1407, fols. 170-71: "Sr Conte d'Aribert, segretario di imbasciata ...," Jan. 12, 1683.
9. Dalibert was continually in the verge of disgrace, and the Queen would threaten him physically. For example, AAE, Rome, 168, fol. 160: "La Royne luy ayant dit des paroles fascheuses jusqu'à le menacer de le faire jetter par les fenestres."
10. This is exactly how Dalibert described himself: in a letter to Lionne he referred to his "calité de serviteur de la reine," to which he wished to add "celle du bon François," AAE, Rome, 171, fol. 323, Oct. 26, 1665.
11. Neither Jean Charpentier nor Jacques I Dalibert were called "count" in the Parisian notarial archives I consulted. However, off in Rome Jacques II called himself "Count of Clignancourt and Beauregard." The former title clearly was inspired by the fact that the Daliberts owned land north of Paris at Clignancourt; and the latter title is an inflated version of the "sieur de Beauregard" used by his uncle, Gilbert Charpentier. Jacques II's wedding contract makes a similar assertion, and adds that he was a "Maggiordomo mage dell'Altezze Reali di Francia." It is not clear whether, as an adolescent, Jacques II had been granted the survivance of his father's position as "surintendant" of Gaston's household and finances ­ which was rendered here as "majordomo." For the full text, see Cametti, "D'Alibert," p. 346. By 1697, Dalibert's ancestry became still more lofty: a notarial document referred to him as "Jacobus d'Alibert, [son of] alterius comitis Jacobi Parisinus, Rome, AdiS, Camerale III, teatri, busta 2126, folder 46, while document 47 calls him the son of a Parisian "nobilis."
12. He entered Christina's service in early 1662; his marriage took place on May 10, 1663: Rome, AdiS, Camerale III, teatri, busta 2126, doc. 52— a summary of the wedding contract, which provided for a dowry of 40,000 scudi.
13. She was Maria Vittoria Cenci, the only daughter of Baron Lorenzo di Pietre Battista Cenci, who owned lands in Corsica and who was indeed a captain of the Corsican guards. I did not attempt to learn anything about her purported relationship to the Ornanos. Elsewhere in the Histoire Maria Vittoria Cenci is presented as the daughter of an Ornano, a clear error.
14. Moréri's Grand Dictionnaire historique shows that four Ornanos held positions in Gaston's household.
15. This assertion is inaccurate. Upon the death of Lorenzo Cenci or his wife, the couple would receive lands in the peninsula of Cap Corse — specifically, Oligiastro and Canari (Cametti, "D'Alibert," pp. 346-47). See Rome, AdiS, archivio dei secretari e concilliere della RCA, vol. 1285, Moninus, fol. 252, dated May 10, 1663: "... 20,000 scudi di moneta romano" and the lands at Canari and Ogliastro in Corsica; and also Rome, AdiS, Camerale III, teatri, busta 2126, doc. 52. In 1669 Cenci agreed to put up part of the 250 scudi per year rental for the site of the Tor di Nona theater, Rome, AdiS, Camerale III, teatri, busta 2126, doc. 52, no. 5. Shortly after Lorenzo Cenci's death, Dalibert went to visit these properties (April 1686): see Montpellier, X, fol. 172, a letter from Christina stating that he had received her permission to "aller vacquer à ses affaires particulières en Corse."
16. Dalibert began planning this "mont de fortune" in 1664, Turin, AdiS, Roma, Lettere ministri, mazzo 80. The lottery was still in the planning stage as late as August 1, 1668 (mazzo 86), so the project may well not have been brought to fruition until the reign of Clement X, who became pope in 1670.
17. For Acciaoli's activities at the Tor di Nona and his financial contributions, see Cametti, Tordinona, pp. 46-48, 57-60.
18. The fuss, which began in 1672, is summarized by Cametti, Tordinona, pp. 64-69.
19. Cametti, "D'Alibert," p. 357, found proof that these performances did in fact exist: A letter dated June 25, 1681, describes a performance and states that they had been going on for "two years."
20. As my biographical sketch of Dalibert's life and career will show, the tennis court and the apartments did indeed exist: the building was completed in 1666 and the tennis court itself was managed by Frenchmen.
21. Just as his late father had used third parties for his financial deals.
22. My biographical sketch shows that Dalibert began making overtures to Turin in early 1676, moved to Turin in 1677, was preparing operas there in 1678, and left Turin by the end of 1678.
23. She did indeed.
24. Abbé Santini, one of Christina's householders, wrote an attestation about the Diodati-Beauregard marriage: "M. de Bauregard plusieurs foi me vint trouver chez moy et me pria tres instamment de le introduire [illegible] Alte et de l'aider à faire reussir ce mariage. ... Il supplia donc la Reyne de le proteger et de luy faire l'honneur et la grace de traitter ce mariage. Sa Maté eut la bonté de lui accorder sa protection. ... Il venoit presque tous les jours me trouver pour sçavoir des nouvelles de son mariage. ... Apres quelque temps il a fort mal traitté et outragé cette dame apres y avoir consommé la plupart de son mariage, enfin l'a abbandonée de sorte qu'elle a esté obligée de se retirer dans un couvent ...," Montpellier, X, fols 246-46; and also Montpellier, V, fol 148, Aug. 4, 1679: Guilia Diodati de Beauregard wrote Christina to thank her for "continuing her royal protection," and for keeping her from being the "plus malheureuse femme du monde." On July 29, 1670, Christine wrote Colbert on behalf of "Jean Baudet de Beauregard," Diodati's husband, asking him to do what he could to get Beauregard's father to approve of this marriage, which Christina herself had negotiated. Julie, she added, is the niece of Cardinal Diodati, Grand Prieur de Venise, Montpellier, VI, fol. 370. See also V, fol. 162 (1679) and Julie's petition to Louis XIV, which states that she was the niece of "Cavalier Diodati, grand prieur de Venetia" of the order of Malta, that her entire dowry was gone, that she had been forced to withdraw to a convent, and that she wanted Beauregard to repay the 2000 scudi of her dowry, Montpellier, XI, fols. 188ff. According to pp. 162-63 of the Histoire, Beauregard was the only son of a councillor in the Parlement of Grenoble. Our online transcription of Ms. fr. 25025-26 confirms that in the late 1640s there was indeed a partisan named Diodati. It is not surprising that Jacques II Dalibert felt emotional ties to Mme Beauregard: their fathers were both prosecuted by the Chambre de Justice of the early 1660s.
25. Or "Deodati": for Decio Deodati, "écuyer et sieur de Villiers," see Françoise Bayard, Le Monde des financiers au XVIIe siècle (Paris, 1988), especially pp. 193, 210, 224, 396. A famous (or infamous) partisan by the time of the Fronde, Deodati/Diodati doubtlessly knew very well Jacques I Dalibert, whose name appears on the "list of partisans" drawn up in 1649: Choix de Mazarinades. ed. C. Moreau (Paris, 1853), pp. 113-14.. The two financiers presumably continued to work within the same circles, for in the early 1660s both of them were ruined by Foucquet's disgrace.
26. Christina's will gave Alessio Spall, his wife Julie Diodata, and their daughter Allessandra "the provision and dowry that the other persons serving us received," J.P. Catteau-Calleville, Histoire de Christine, reine de Suède (Paris, 1815), II, p. 288.
27. She was already in Lucca in December 1679, a decade before Christina's death, Montpellier, V, fol. 162.
28. This statement is incorrect. Her will read: "Nous voulons que notre héritier paie ... au comte d'Alibert ... la provision ... qu'ont eues les autres personnes engagées à notre service," Catteau-Colleville, II, p. 288; and Montpellier, XII, fol. 246: "Provisioni in Vita": "al Co d'Alibert, 40 [scudi?]" which was his monthly wages, per Stockholm, Royal Archives, K 436, part B, file 2. In 1690 the executors of the Queen's estate awarded him 3000 scudi as a lump sum: Stockholm, Royal Archives, K 427.
29. When Chaulnes succeeded Lavardin in 1689. Dalibert became secretary for the French legation. His duties consisted of doing "toutes sortes de commissions et de compliments. Il a eu le même emploi auprès de la reine de Suède." He also handled some of the correspondence, and so "on lui avoit remis le formulaire observé de tout temps pour les ambassadeurs de Sa Majesté." Fénelon, Correspondance, ed. J. Orcibal (Geneva, 1987),VII, pp. 155-56. In 1698, when Dalibert feared a change in ambassadors might result in his dismissal, he asked a member of the embassy staff to write Paris on his behalf: "On n'ignore pas que feu M. le duc de Chaulnes avoit beaucoup d'affection pour M. D'Alibert. Je suis témoin qu'il lui écrivoit fort regulièrement," Fénelon, VIII, pp. 203-04, Oct. 14, 1698.
30. For Dalibert's expenditures for the Tor di Nona during the 1690s, see Cametti, Tordinona, pp. 72-92.
31. In March 1666 Christina ordered this loggia constructed for herself and her cardinal friends, along the Corso, at the "Place St. Marc," AAE, Rome, 175, fol. 172; that same month the cardinals were also her guests at the Riario Palace, where "la Reyne de Suède fait reciter les jours gras une comedie en musique avec un grand apparat ... Elle y convie tour à tour tout le college des cardinaux ...," AAE, Rome, 175, fol. 36. Then, in 1669 ­ to call attention to the fact that she was again in residence in Rome after her stay in Hamburg ­ the Queen "erected in front of one of the houses in the Piazza Venezia what really amounted to a grandstand from which to view the carnival, outmatching even her previous one of 1666 ...," Georgina Masson, Queen Christina (London, 1968), p. 348. In short, into its account of the Tor di Nona, 1671-76, the Histoire inserts one or both of these earlier events.
[there is no note 32! I could not suppress it without redoing all the numbering....]
33. Performances at the Tor di Nona were outlawed from 1671-1690. Dalibert's attempts to get the theater going again met with meager success; and then, in the summer of 1697. the Pope ordered the destruction of the theater: Rome, AdiS, Camerale III, teatri, busta 2126, doc. 4, fol. 29: Motu propria Feb. 3, 1697, ordering the destruction of the theater, and docs 48-49 as well.
34. The singers were Angelica and Barbara Giorgini, whom Christina had taken under her wing to save them from being placed in a convent, and Marriuccia, Del Monte's illegitimate daughter by Christina's maid Landini, Masson, pp. 383-84.
35. For a description of this service at Il Gesu, see Giovanni Andrea Lorenzani's Relazione, Rome, BAV, Urb. lat. 1689, fol 112v.