Panat in postcardThe Ranums'

Panat Times

Volume 1, redone Dec. 2014

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Volume 1

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Titon's, Roquefort's, and Fétis's articles on Henri Du Mont

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Titon's, Roquefort's, and Fétis's articles on Henri Du Mont

Titon du Tillet, Le Parnasse François (Paris: Coignard fils, 1732 edition; Slatkine reprint, Geneva, 1971]), pp. 388


HENRI DU MONT,

Organiste de l'Eglise de S. Paul & de Monsieur le Duc d'Anjou frere unique du Roi, Compositeur & Maître de la Musique de la Chapelle du Roi & de la Reine, Abbé de Notre-Dame de Silly, mort l'an 1684. inhumé à Saint Paul

Il nâquit en 1610. dans le Diocese de Liege, & vint assez jeune à Paris, où il fit connoître son beau genie & ses heureux talens pour la Musique, qu'il ne fit que perfectionner dans une Ville telle que Paris, où plusieurs Musiciens travailloient à l'envie à se distinguer dans leur Art.

Du Mont obtint l'Orgue de Saint Paul, & se fit admirer par la maniere dont il touchoit cet Instrument. Monsieur le Duc d'Anjou, frere unique du Roi, qui prit en 1661. le titre de Monsieur, voulut l'avoir aussi pour son Organiste: mais quelque tems après le Roi ayant entendu quelques morceaux de la composition de ce Musicien, en fut si satisfait, qu'il lui accorda la Charge de Maître de la Musique de sa Chapelle: la Reine lui donna aussi la même Charge dans sa Maison, & le fit nommer à l'Abbaye de Silly.

Nous avons plusieurs Motets de Dumont, qui sont encore aujourd'hui estimez de nos plus grands Musiciens: & l'on peut dire qu'il a surpassé, surtout pour la Musique d'Eglise, tous les Musiciens qui l'avoient précedé.

Il a donné des Motets à une & à plusieurs voix; il en a donné à grands choeurs, & même à deux choeurs. On a encore de lui cinq grandes Messes dans un tres-beau Plein-Chant, appellées Messes Royales, que l'on chante dans plusieurs Couvents de Paris, comme aux grands Cordeliers & aux Carmes de la Place Maubert, &c. Ces ouvrages sont imprimez à Paris chez Ballard. On trouve encore chez le même Imprimeur d'autres morceaux de Musique de Dumont, qui sont intitulez, Mélanges à deux, trois, quatre & cinq parties, avec la Basse continue, contenant plusieurs Chansons, petits Motets, Magnificat, les Litanies de la Vierge, Préludes, & Allemandes pour l'Orgue & la Viole, & un Motet de l'Eternité, à voix seule avec la Basse continue.

Dumont est le premier de nos Musiciens François, qui ait employé dans ses ouvrages la Basse continue, qui fait un si bel effet dans la composition de la Musique.

Ce sçavant Musicien mourut à Paris l'an 1684, àgé de 74 ans, & fut inhumé dans l'Eglise de saint Paul, dont il a été Organiste pendant 45 ans; on lui a élevé un beau Mausolée dans cette Eglise contre un pilier proche de l'Orgue; il est de marbre blanc: on y voit une Pyramide où son Buste est attaché. La Musique sous la figure d'une femme affligée, ayant à côté d'elle une Orgue & une Basse de Viole, tient un papier à la main avec ces paroles mises en Musique: Suspendimus Organa nostra, & versa est in luctum modulatio. Une longue Inscription ou Epitaphe marque tous les titres & les belles qualitez de ce Musicien.

Roquefort's article on Henri Du Mont, from Michaud's Biographie universelle (ed. of 1854-65), vol. 11, pp. 525-26

DUMONT (Henri), né près de Liège en 1610, fit ses études en cette ville, où il apprit à jouer de l'orgue et la composition. La supériorité de ses talents engagea ses parents à le faire venir à Paris, où il trouva utilement à les employer. Les premiers morceaux qu'il fit entendre lui attirèrent des applaudissements. On a souvent répété qu'il fut l'un des premiers professeurs qui employa la basse continue. Certes, il faut être bien peu au fait de l'histoire de la musique et de ses progrès, pour avancer une pareille hérésie et pour accorder à cet homme une invention qui existait bien longtemps avant lui. Après avoir été un des premiers organistes de son temps, Dumont devint maître de la musique du roi, où il remplaça Spirli et Gobert, et pendant longtemps il remplit cette place avec son confrère Robert. la reine lui fit obtenir la même place dans sa maison et le fit nommer abbé de Silly. Louis XIV, qui aimait la grandeur, désira qu'à l'exemple des Italiens, on mêlât dans les motets des accompagnements plus travaillés et des ritournelles. Il fit prévenir Dumont de se conformer à ses intentions. Le maître de chapelle, ayant interprété trop littéralement un passage du concile de Trente, répondit au roi qu'il ne pouvait se prêter à ce qui lui était demandé. Louis XIV, curieux d'examiner d'où pouvait naître un pareil scrupule, consulta l'archevêque de Paris (de Harlay) pour examiner cette affaire. Le prélat décida que le concile n'avoit point défendu la symphonie, mais seulement les styles de musique qui, par le peu de gravié, s'éloignaient trop du genre usité dans l'Eglise. Dumont ne partagea point cette opinion. Il obtint sa vétérance en 1674, et mourut à Paris en 1684. On a de lui cinq grand'messes: une d'elles, connue sous le nom de messe royale, se chante encore de nos jours dans plusieurs églises, les jours de fêtes solennelles. R­t

Fétis's article on Du Mont, Biographie universelle des musiciens (Brussels, 1837), vol. 3, p. 355:

DUMONT (Henri), né près de Liége, en 1610, apprit dans cette ville la musique et à jouer de l'orgue. Étonnés de la rapidité de ses progrès, ses parens l'envoyèrent à Paris pour qu'il y perfectionnât ses talens. En 1639, il obtint l'orgue de St.-Paul, et peu de temps après le roi ayant entendu quelques morceaux de sa composition, en fut si content qu'il nomma Dumont l'un des maîtres de sa musique, où il remplaça Spirli et Gobert. Il remplit les fonctions de cette place pendant trente ans, conjointement avec son confrère l'abbé Robert. La reine, qui aimait la musique de Dumont, donna à ce musicien le même emploi dans sa maison, et le fit nommer à l'abbaye de Silly. La musique qui se chantait à la chapelle du roi avait été, jusques vers 1670, composée seulement pour les voix, selon l'ancien système, avec une partie de basse instrumentale, qu'on appelait basse continue; Louis XIV, porté vers tout ce qui avait un air de grandeur, désira qu'à l'exemple de Carissimi et de ses imitateurs, les maîtres de sa musique joignissent à leurs motets des accompagnemens d'orchestre: il en parla à Dumont, qui, religieux observateur des décisions du concile de Trente, répondit au roi qu'il ne pouvoit se prêter à ce qui lui était demandé. Louis XIV, curieux d'examiner d'où pouvait naître ce scrupule, consulta l'archevêque de Paris (de Harlay), qui décida que le concile avait proscrit les abus de la symphonie, mais non la symphonie elle-même: Dumont ne se rendit qu'avec peine à cette décision. Il se pourrait que le concile eut été d'un grand secours au maître de chapelle, pour cacher son inhabilité à se servir d'un orchestre. Quoi qu'il en soit, peu de temps après (en 1674), il demanda et obtint sa retraite de vétérance, Il mourut en 1684, et fut inhumé dans l'église de St.-Paul, dont il avait été organiste pendant 45 ans.

On a de Dumont cinq messes en plainchant, connues sous le nom de messes royales, qu'on chante aux fêtes solennelles dans plusieurs églises de France. Ses autres ouvrages sont: 1o Mélanges à 2, 3, 4 et 5 Parties avec la basse continue, contenant plusieurs chansons, motets, magnificat, préludes et allemandes pour l'orgue et pour les violes. Livre 1er, Paris, Robert Ballard, 1649, in-4o; 2o Mélanges à 2, 3, 4 et 5 parties, etc. IIe Livre, Ibid, 1757, in-4o; 3o Cantica sacra, 2, 3 4 voc. et instrumentis modulata, adjectae itidem litaniae 2, vocibus ad libitum 3 et 4, cum basso continue. Liber primus. Paris. R. Ballard, 1662, in-4o; 4o Motets à deux voix avec la basse continue, Ibid, 1668, in-4o; 5o Motets à 2, 3 et 4 parties pour voix et instrumens avec la basse continue, Paris, Christophe Ballard, 1681, in-4o. Il est vraisemblable que ceux qui ont été publiés chez le même imprimeur, en 1686, sous le titre de Motets pour la chapelle du Roi mis en musique par M. Dumont etc., sont la seconde édition de ceux-ci.