Dans le Livre de la paroisse de Panat deux associations surgissent soudain à partir de 1892, sans explication de la part de l’abbé Cayron: La Congrégation des Enfant de Marie, et l’Association des Mères Chrétiennes.
Les Mères Chrétiennes sont mentionnées pour la première fois dans le contexte de la fête de Sainte Anne:
"Le 31 juillet 1892, pour célébrer à Panat la fête de l’Adoration Perpétuelle et aussi de ste Anne avec l’érection d’une statue à la mère de la ste Vierge." [...] En finissant [le prédicateur] a engagés [sic] les mères chrétiennes à se faire inscrire sous le patronage de ste Anne et de faire revivre ainsi cette confrérie qui existait il y a près de cinq cents ans à Panat. [...] La cérémonie s’est terminée par l’inscription des mères chrétiennes qui sont allé[es] presque toutes donner leur noms pour appartenir désormais à l’association des Mères Chrétiennes sous le patronage de ste Anne" (pp. 77-79).
En décembre 1895, les Enfants de la Vierge viennent côtoyer les Mères Chrétiennes. Les deux organisations sont mentionnées ensemble dans la description d’une retraite de Noël 1895:
"Le cours de la retraite a été entrecoupé un jour par la bénédiction des enfants et une distribution de médailles et de petites croix. Un autre jour, réunion spéciale pour la congrégation des Enfants de Marie. Réunion de l’association des Mères Chrétiennes un autre jour, consécration à la ste Vierge, et belle illumination."
Un peu plus tard dans ce même récit, on trouve:
"Le cours de la retraite a été entrecoupé un jour par la bénédiction des enfants et une distribution de médailles et de petites croix. Un autre jour, réunion spéciale pour la congrégation des Enfants de Marie. Réunion de l’association des Mères Chrétiennes un autre jour, consécration à la ste Vierge, et belle illumination. [...] La st communion a été renouvelée par le plus grand nombre, le lendemain lundi matin. Il a été insisté beaucoup pour la ste communion des Mères Chrétiennes, une fois le mois le 3e dimanche, et les jeunes filles [la congrégation des Enfants de Marie] le 1er dimanche du mois" (pp. 81-82).
Après cela, le Livre de la paroisse se tait sur les
activités des deux associations.
Dans l’église de Panat un
souvenir des Enfants de Marie subsiste toutefois. Dans un mince cadre
doré, on trouve non seulement le bref résumé des "règlements" de la
Congrégation des Enfants de Marie, mais la liste des membres à une date
indéterminée. (Certains habitants de Panat pourront sans doute proposer
la date approximative de ce petit témoignage.)
Le fond du montage est un morceau de tissue qui est peint avec des fleurs et qui porte le titre Association des Enfants de Marie. Il y a de petites bandes horizontales du même tissu, dans lesquelles on glissait des notices, voire des prières écrites.
En bas, et à gauche, on voit la liste des membres:
MMlles
1. Léonie Garrigou
2. Germaine Garrabuou
3. Angèle Causse
4. Marie Causse
5. Rosa Foulquier
6. Julia Lacombe
7. J[eanne?] Marie Boudou
8. Albertine Belmon
9. Julia Palayret
10. Marthe Lacombe
11. Claire Belmon
12. Gabrielle Giraudis
13. Aurélie Belmon
14. M[arie?] Olga Lacombe
15. Rosalie Garrigou
16. Aurélie Costes
17. Marie Boudou
18. Marthe Boudou
19. Gabrielle Boudet
20. Zoé Lacombe
À droite, sur un enveloppe, sont inscrits les principaux règlements de la Congrégation:
Principaux points du Règlement
Réunions 1er Dimanche du mois
Confessions mensuelles et même fréquentes
Donner bons exemples et [?] avoir bonne conduite
Assister aux enterrements quand on y est convoqué
Porter les enseignes de la Congrégation
"Porter les enseignes de la Congrégation," c’est à dire, porter la bannière lors d’une procession et, sans doute, porter aussi une médaille comme celle qu'on trouve chez les marchands de médailles sur Internet. En effet, pendant la fête de décembre 1895 à laquelle ont participé les Enfants de Marie (ci-dessus), il y a eu "la bénédiction des enfants et une distribution de médailles et de petites croix."
Or, on sait que la Congrégation existait déjà en 1876. Dans le Livre de la paroisse, le curé note, pour 1876: "Dans le courant du moi de mai nous avons fait l’acquisition d’une bannière blanche et bleu pour les filles au prix de cent vingt-cinq francs. Environ la moitié de la somme est le produit d’une quête; l’autre moitié est à la charge de la fabrique."
Cette remarque précède d’une quinzaine d’années la première allusion à cette association dans le Livre de la paroisse! D’où une leçon très utile pour l’historien: le silence d’une source à un moment donné ne prouve nullement qu’une entité ou une pratique n’existait pas.
First published as http://ranumspanat.com/eglise_enfants_marie.htm