The
Ranums'
Panat Times
Volume 1, redone Dec. 2014
La foudre dégrade un autel
L'abbé Cayron, curé de Panat, raconte la descente de la foudre sur l'église de Panat en octobre 1903. Grâce à son témoignage, on comprend pourquoi il a été nécessaire, à un moment donné, de réparer l'autel de la chapelle du Rosaire.
1903: Lundi 26 octobre à onze heures et demie la foudre est tombée sur la flèche du clocher de Panat. Elle a emporté une partie des ardoises sur quatre faces en forme de spirale, dégradé quelques chevrons, enlevé une pierre de taille d'un arceau de fenêtre des baies: puis elle est descendu dans l'église à la chapelle du Rosaire,(1) renversé et dégradé des meubles, enlevé le mortier des joints de pierre et est sortie au dessous du vitrail sans le dégrader en enlevant le mortier. Pendant un certain temps l'église répandait une odeur de souffre et était remplie de poussière qu'avait occasionné la forte secousse produite par le grand éclat de la foudre. Les pertes peuvent être évalué[e]s à une cinquantaine de francs au moins. Cayron É, curé
(Source: Livre de la paroisse de Panat, p. 85)
Les traces de ce coup de foudre se voient toujours dans la chapelle du Rosaire, située au pied du clocher.
Descendant le clocher en spirale, la foudre est ensuite entrée dans la chapelle, où elle a "enlevé le mortier des joints de pierre." Cela expliquerait le mauvais état de la voûte au-dessus de la fenêtre romane. Dans la photo éditée et à droite, les lignes rouges évoquent la foudre qui a endommagé les joints et qui aurait fait pour un instant une espèce d'aureole près de la tête de la Vierge. La foudre est ensuite "sortie au dessous du vitrail sans le dégrader en enlevant le mortier." Parmi les "meubles" qui ont été "renversés" et "dégradés" est l'autel en terre cuite. En dépit des réparations, on devine l'ampleur des dégâts causés par la foudre.
Dans la photo retouchée, ci-dessous, deux fêlures verticales dans le "tombeau" de l'autel sont marquées en rouge. L'autel s'est manifestement cassé en au moins deux morceaux. Une partie de la table de l'autel a été cassée: ces dégâts sont également indiquées en rouge. Finalement, la base sur laquelle repose le "tombeau" a manifestement été fracassée, puis racommodée avec un mélange de matériaux: il y a une bande horizontale avec des rosettes (rehaussées en rouge), placée d'une manière assymétrique, et plus bas et aux deux bouts, un matériel plus clair (indiqué par les lignes bleues).
Y a-t-il un rapport entre cette étrange mélange de matériaux et la présence, dans le clocher, de quelques panneaux cassés de terre cuite? Jusqu'en 1903 ces panneaux, décoraient-ils la base de l'autel?
Notons, entre parenthèses, que dans la vieille église romane on avait fusionné la dévotion à la Vierge et celle du Rosaire: on parlait donc diversément de la "chapelle de la Vierge" et de la "chapelle du Rosaire." Cette fusion a continué dans la nouvelle église. Selon l’abbé Cayron, l’autel dégradé se trouvait dans la chapelle du Rosaire. Or, on n’y voit aucun rosaire: c’est la Vierge en "Notre Dame des Victoires" (disponible chez Moynet de Vandeuvre) qu’on y voit. Pour trouver le Rosaire, il faut tourner de dos à l’autel et regarder le vitrail directement en face. On y voit saint Dominique à qui la Vierge, dans une vision, donne un rosaire; et près du saint on voit les autres attributs du saint: un chien tient à la bouche une torche; et près de lui se trouve un orbe, c’est-à-dire, le monde que Dominique va enflammer. Les donateurs du vitrail sont nommés en bas: "Don Famille IZARN, 1884."
Note:
1. Dans la vieille église, et dans la neuve, il y avait deux chapelles: celle de Sainte Anne, et celle du Rosaire où se trouvait (et se trouve toujours) la statue de Notre Dame des Victoires. Livre de la paroisse de Panat, pp. 50, 57.
First published in Volume 1 with the URL http://ranumspanat.com/eglise_foudre.htm