Panat in postcardThe Ranums'

Panat Times

Volume 1, redone Dec. 2014

Contents

Volume 1

Panat

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Patricia's Musings

Marc-Antoine

Charpentier

Musical Rhetoric

Transcribed Sources


 

The last will and testament of Étiennette Charpentier, maîtresse lingère of Paris

Source: Minutier central, XXIII, 399, Testament déposé, March 22, 1709

According to the scellé, the will took the form of "un petit pacquet envelopé d'une envelope de papier ...cacheteé d'un costé sur le bout dudit replie de quatre cachets en cire d'Espagne rouge où l'on voit l'empreinte à [illegible] couronné d'une couronne de fleurs, et l'inscription:... cecy est mon testament"

The notary's preface:

"Aujourd'huy est comparue devant les nottaires à Paris soussignez Dame Françoise Ferrand, veuve de messire René Lefevre de la Faluère, chevalier, conseiller du Roy en ses Conseils, ancien Premier Président du Parlement de Bretagne, demeurante en son hostel, rue de Seine, paroisse Saint Sulpice, laquelle a déclaré que vers le mois de May mil sept cent sept, Estiennette Charpentier, fille majeure, marchande de toille et lingère à Paris, luy mit entre les mains son Testament ouvert, que laditte dame comparante a présentement représenté en deux feuilles de grand papier dont les trois premirs rolles sont entierement ecripts, le dernier rolle estant en blanc, commenceant par ces mots: Au nom du Père, du Fils, et du Saint Esprit, et finissant par ces autres mots, fait à Paris ce vint avril mil sept cent sept,, signé Etiennette Charpentier; et ayant laditte dame appris que laditte Etiennette Charpentier est déceddée cet apres-midy, elle a requis Guesdon, l'un des nottaires sousignez, de mettre ledit testament au rang de ses minuttes de ce jour, et de luy en délivrer expéditions ...

And here is Étiennette's autograph will — with spelling intact, but with capitalization, apostrophes, minimal punctuation and hyphenation. To facilitate reading, a few accents have been added (Étiennette used none). In addition, certain spaces between syllables have been tacitly eliminated, so that "se luy" becomes "seluy," that is, celuy, "des dites" becomes desdites, and so forth. For a photo of a few lines of her handwriting, see my Musing about Marie Charpentier, nun at Port-Royal

The autograph will itself

 ... with spelling intact, but with capitalization, apostrophes, minimal punctuation and hyphenation. To facilitate reading, a few accents have been added (Étiennette used none). In addition, certain spaces between syllables have been tacitly eliminated, so that "se luy" becomes "seluy," that is, celuy, "des dites" becomes desdites, and so forth.

Etiennette's legacy to Marie

It begins with the sign of the cross:

Au mon du Pere, du Fils et du St Esprit

Je soubsignée Estiennette Charpentier, file majeure, marchande de toile et lingere à Paris, demeurante reu des Noyers paroise de St Severein au coin de la reu des Anglois à l'anseigne du Charpentier, desirant n'estre pas surprise par une mort subite et inpreveu, j'ay pensé aveque la grase de mon Dieu à m'i preparé, ignorant l'heurs à laquelle ille luy plera m'appeler de se monde.

Je supplie sa divine maiegesté de conduire ma main afin de ne rien faire contre la charité chrestiene dans la disposision du peu de bien qu'il m'a fait la grase de gagné en benisant mon travail.

Je confese en la presanse de Dieu tout puissan et de la Sainte Vierge Marie, et mon saint Ange gardien, de mes saints protecteurs et protecrises et de toute la cour seleste, que ie veux vivre et mourir en la fouy catolique apostolique et romaine, creyant fermement tout ce que doit croire une vraie et fidele catolique.

Je desire et souhaite à la fain de ma vie recevoire le sacrement de penitense, le saint viataque et l'extreme oncion, pour munir parfactement à mon Dieu.

Je demande tres humblement pardon à dieu de tous les pechés que je commis pandant le cours de ma vie et le supplis de me les pardonner. Je supplis la Saincte Vierge, mon st Ange gardien, mes st protecteurs et protectrises de m'assister à l'heure de ma mort et de me presanter à sa divine majesté afin qu'il luy plese me fere misericorde.

Je rans grase à mon Dieu de tout les biens fais que ie receu de sa divine providanse, particulierment de ma voire [read: m'avoir] créé à son image et ressamblance, m'avoir faict enfant de la ste Eglise, de m'avoir racheté aux prix de sont presieux sang. Ie le supplie d'oublier toutes mes ingratitudes et negligences aveque lesquelles je veceu pandant toute ma vie, et j'espere de sa bonté qu'il m'an fera misericorde.

Je pardone de tout mon coeur à toutes les personnes qui m'ont offencé de quelque maniere que ce set, et ie prie toutes les personnes que je peu offensé de me pardoner.

Je desire et souhet que mon corps estant separé de mon ames soit enteré dans le cimetier de Saint Severein pres la croix, qu'il n'y ait point de tenture ny de grande sonnerie à l'eglise.

Je veux estre enterrée aveque le plus de simplisité que fere se poura, qu'il n'y ayt que six flanbeauxs blans porté par six pauvres, à chaceun desquels ile sera donné quinse sous.

Je desire echoute [read: et souhaite] estre portée au lieu de ma sepulture par quatre peres cordeliers, à chaceun desquels ile sera donné trois livres, et ie pris que le jour de mon entereman et de ma mort l'ong dise pour le repos de mon ame quinses meses à St Severein.

Je supplie tres humblement mes execeuteurs testamenteres de fere celebrer quinse messes de requiem aux peres Jacobins de la rue St Jaque, autant à St Estienne des Gres, au tant aux peres Maturins, autant aux peres de la Charité du faubour St Jarmain, autant aux peres Cordeliers, et veux qu'il soit donné à chacune desdites maisons la somme de dix livres.

Comme j'ai faict deux autres testamens dont l'eune est du mois de janvier mil six cent soisante et seises, receu pare le sieur Carneau, notere au Chatelet de Paris, dont Monsieur de Paris, ancien procureur audit Chatelet est nomé execeuteur, je declare et j'entens qu'il n'et [read: n'ait] acune effet, le revcant [read: révoquant] dant toute sone etendue, aussi bien que celuy faict depuis olograffe, qui est deposé entre les mains de Monsieur de la Falluere, ensien Premier Presidant de Bretagne, atandu que plusieurs personnes en faveurs des quelles ille y avete des dispossions sont decedé, et je declare que celuy-cy est ma derniere volonté que ie desire et souhaite estre suvis et exceutée [read: suivie et exécutée].

Outre les presedentes disposisions je donne et legue aux pauvres de la samblée [read: l'assemblée] qui se tien tous les mardis à Saint Severin la somme de cent livre une fois payée, et ie prie que la sudite somme soit mise entre les mains de Monsieur le curé de ladite paroise.

Je donne et legue aux pauvres malades de ladite paroise la somme de trante livre une fois paiée.
Je donne et laigue aux pauvres vieux hommes et fammes de l'hopital des Petites Maisons du faubour St Jarmain des Prée la somme de soisante livre une fois payé et prie que la sudite somme leurs soit donnée en main propre à la commodité de mes execeuteurs testamenteres.

Je donne et legue aux prisoniers du Grand Chatellet, pres la porte de Paris, la somme de soisante livres une fois payée et pris [read: prie], comme desus, que ladite somme leurs soit donné en main propre.

Je donne et legue aux pauvres enfans trouvés, reu Neuf Nostre Damme, la somme de cent livres une fois payée, à la charge qu'ils me feront dire en leur eglise quinse messes de requiem, et qu'à la fein desdites quinse messes il sera dit par quinses enfans les litanis de la Seinte Vierge et un De Profondise à mon intantion.

Je donne et leigue aux peres Capuseins, rue St Honoré, la somme de trante livre pour une fois payée, à la charge qui [read: qu'ils] me ferons celebrer en leur eglises quarante messes de requiem pour toutes les personnes pour qui j'ay obigation de fere prie-Dieu et prinsipallement pour mon pere et ma mere, mes freres et seurs.

Je donne et legue aux dammes du Port Royal du faubour St Jaque la somme de cent livre une fois payée, à la charge de me fere dire en leur eglise cent messes de requiem, et en cas que ma seur Marie Charpentier, dite la seure de Ste Blandine, soit decedée, ie les supplis que cinquante desdite cant messes se disent en son intantion, supliant les sudites dammes de se resouvenire de moy en leur autres sincte priers.

Je donne e legue aux reverands peres Jesuites du novisiat du faubour St Jarmain la somme de deux cents livres une fois payée en reconoisans des bonnes instructions que j'i ai receu dès mon enfance et depuis, supplian tres humblement le reverant pere recteur de ladite maison de me recommander aux saints sacrifices et prieres des reverands peres et novises de ladite maison et de vouloire les fere communier une fois à mon intantion.

Je desire et souhaite que le quese [read: caisse] d'argan que feu Madame Gouffé m'a donné soit vendu et que l'argan qui en proviede soit enploié à fere dire des messes pour le repos de l'ame de ladite damme et pour les autres personnes qui ont contribué à me fere gagné ma vie, particulierement Monsieur Ferand le pere et Madame sa femme et toute la familles, Monsieur Guyet le mestre des conte et Madame sa famme.

Je donne et legue aux famme de nostre comunoté des lingers la somme de sant livre pour une fois payée, que ie prix leurs estre delivré egallement et en main propre par les dammes jurés de ladite communoté, et ma volonté est seullement que la sudite somme soit distribués aux pauvres qui se trouveront sus la liste.

Je donne eleigue [read: et lègue] à la fille qui sera avec moy aux jour de mon deceds et qui sera demeurée les pases [read: l'espace] de cinq ou six mois, la somme de deux cent livre une fois payée.

Pour le reste de mon bien, mes debte payés s'yl sant trouvoit quelle une [read: quelques-unes], ce que ie ne croy pas jusque à ce jour et les delegations sy de sus [read: cy-dessus] aquités, ie les laisse à Marie Anne Edouard, ma niese, et à Jaque Edouard, mon neveu, enfans de deffunts Jan Edouard et d'Elisabet Charpentier, ma soeur, par egalle porsion en cas que l'une et l'autre me survive, et sy l'un d'eux venet à deceder sant enfans avant moy, le survivant sera mon seule et unique eritier.

Ma volonté est que sur la part et porsion de mondit bien qui et chera [read: échouera] à Marie Anne Edouard, ma nieces, les detes sy-apres soit payée avant qu'elle puisse touché, les creansiers ne luy aiants donné temps qu'à ma priere et à ma consideration, priant lesdits creansiers sy-apres nommés de ne fere aucune sesis [read: saisie] ny poursuite et de se retirer veres mes exceuteurs testamenteres, que ie supplis d'avoire la bonté de pourvoir à leurs payement pour eviter aux frets.

—Premierment sera payée au sieur Tribart la somme de de [sic] deux cents soisante livres                                                                                                                 260 lt
—plus au sieur Grenié la somme de cinq cents trante livres                                  530 lt
—plus au sieur Bernard la somme de quatre vint quinses livres quinse sous            95 lt 15 s
—plus au sieur Ruel la somme de cent douses livres                                            112 lt
—au sieur Goret la somme de quatre cents livres                                                 400 lt
—au sieur Bellet la somme de deux cents quatorses livres                                    214 lt
—au sieur De Vaurabour la somme de cent trante trois livres quatre sou               133 lt 4s
—au sieur Le Beuf la somme de deux cents quatre vingt quatre livres                    284 lt
—plus au sieur Desmon la somme de deux cents trante deux livres                        232 lt
—plus au sieur Billar la somme de quatre vint six livres huict sou                             86 lt 8 s

Toutes les sudites sommes deues auxdits sieurs creansiés par Marie Anne Edouard suivant la tranaction passés entre eux par devant Courtois et son colegue, notere au Chatelet de Paris le vint et un de janvier mil six cent quatre vingt quatorse y recours. [This "transaction" is not in Courtois' minutes for that date.]

Je recommande à ma sudite niese Marie Anne Edouard et à Jaque Edouard, sont frere et mon neveu, de suivre ponpetuellement les disposisions sy-desus marquées en tous les chef qu'el contiennent, de vivre en bonne union et amitié. Je veux et entant que celuy ou celle qui refusera d'execeuter ce presant mien testament, d'en disputer auqune des dispositions ou de troubler l'autre dans le partage ordonné sy-desus, sous pretexte de repeter l'un contre l'otre ce que j'ay peu leur donner à l'une ou à l'otre pendant ma vie, dont je leur recommande et leur defant de jamais ne se faire aucune demande à l'une et l'otre, leur en faisant de rechef don an tant que besoin serés, sans aucune obligations d'an rande conte de toutes repetisions, comme il est dit sy desus, à pene contre le contrevenant de payer à celuy qui aquiescera deux miles [illegible] qui seront pris sus la part et portion qui luy echera dans la part de mon bien, avant qu'il puisse rien toucher, suppliant mes exceuteurs testamanteires cy-apres nommés d'i tenire la main et d'i enploier tout leurs otorité, etant mon intantion et dernier volonté.

Je supplie Madame de la Falluer, encienne Premiere Presidante de Bretagne, de vouloire bien prande la peine d'estre l'executrice de ce present testament, que ie declare de rechef estre ma derniere volonté, revoquand dabondanmt en tout que besoin seroit toutes autre disposisions precedente et en cas d'indisposition ou de mort de ma sudite damme de la Falluere, ie supplie Monsieur le président de la Falluere, son fils, de vouloire bien prande le soin de fere exceuterer ce presant testamant, voulant et entandant quis [read: qu'ils] ne soient teneus de randre aucun conte et qui sotent crus sur leurs paroles. Je supplie celuy des deux qui aura la bonté d'exceuter ce presant testaman d'avoire pour agreable une bague de diamant dont l'anneau est doré et les diamans enchassés dans de l'argent, le gros diaman acompagné de trois diamans de chaque coté, laquele se trouvera dans la boite qui est dans mone ormoire de livre. Je les supplis de plus d'agreer vingt aunes de toile de Frise à leurs chois sur celles qui se trouveront dans mes contois [read: comptoir], ou ce qu'il leur plera de choisir. Je ceis que c'est peu pour leurs merites et pour les obligations que ie leur ay et à toutes leurs famile, dont ie conserveré eternellement la reconoissance, les assurant que cy Dieu me fait la grace de me recevoire dans son paradis, comme ie l'espere de sa misericorde par les merite de mon adorable Sauveur Jessus Chrit et de la Sainte Vierge sa mere, de ne les oublier jamais et de supplié sa divine bonté d'estre leur recompanse, comme ie l'en supplie dès à presant de toute l'etendeu de mon coeur, ainsi soit-il. Faict à Paris en la maison où ie demeur, reu des Noyers, sy- desus mansioné. Raturé un mot à la segonde page et au-desus souhate, aprouvé | raturé un mot dans la derniere page, osci aprouvé | toile en interligne, aprouvé. Estiennette Charpentier

Faict à Paris ce vingt avril mil sept cent sept.              Estiennette Charpentier