Panat in postcardThe Ranums'

Panat Times

Volume 1, redone Dec. 2014

Contents

Volume 1

Panat

Orest's Pages

Patricia's Musings

Marc-Antoine

Charpentier

Musical Rhetoric

Transcribed Sources


 

A Funeral Oration for Mme de Guise, Petite-fille de France

But first, the inscription on the "Lame de Cuivre qui est sur le cercueil de Made la Duchesse de Guise:

C'est le corps de très Haute et Puissant Princesse Élisabeth d'Orléans, femme de feu Haut et Puissant Prince Louis Joseph de Lorraine, Duc de Guise, laquelle est décédée au Chasteau de Versailles le 17 mars 1696 agée de 49 ans, 8 mois. Requiescat in Pace." Les armes sont au-dessus." Source: Mémoires de Dubuisson, (a collection of death, birth and marriage announcements), BN, ms. fr. 32832, p. 87.

 

The Eulogy


Source: excerpts from BN, ms. Clairambault 1100, fols. 157 ff, by M. Mareschaulx, chanoine de Chartres, given at the cathedral of Chartres on May 12, 1696. (Shown in bold type: statements related to my presentation of the "regular" life of Mme de Guise and Mlle de Guise. Explanatory information has been added in smaller print, within square brackets.) Note: Virtually all the information I have quoted is confirmed by highly reliable sources, among them the Florentine agents in Paris.

"Elle étoit pleine de bonnes œuvres et des aumônes qu'elle faisoit." (Apostles 9)

"Si Madame de Guise, par un malheur trop ordinaire aux personnes de son rang, s'étoit livré au monde et à ses plaisirs, je me contenterois de gémir en secret pour elle, et de faire quelques prières comme en tremblant et toujours avec crainte qu'elles ne fussent foret inutiles pour son salut. ..."

She was very young when "Dieu ... la fit enterer dans une de ces Maisons [the convent founded by her mother at Charonne] où le Ciel répand ses plus saintes et plus favorables influences. Ce fut là que parmi les fidèles Epouses de Jésus Christ, Élisabeth [d'Orléans] apprit dès l'enfance à le connoître et à l'adorer. Ce fut là qu'elle se vit heureusement à couvert de l'air contagieux du grand monde, et de ces dangers mêmes domestiques où les enfans des princes sont exposez, par la fréquentation de ces personnes toutes séculaires qui ont l'honneur de les approcher, et qui sous prétexte de les servir, leur font souvent un tot irréparable, en leur faisant connoître et aimer le mal. ...

"Elle embrassa une sainte règle de vie; elle s'assujetit à des pratiques de piété, qu'elle a toujours depuis inviolablement observées. ...

"On luy choisit un Époux [Louis Joseph de Lorraine, Duc de Guise], en qui la beauté, le courage, les grands biens, la haute naissance sembloient conspirer à l'envi pour se faire un sujet qui fût digne d'elle." Indeed, as a petite-fille de France, she might have worn a crown, but she preferred to remain in France. [It is not so clear that her family preferred this, for in the early 1660s the humpbacked princess was being proposed as the bride of Cosimo III de Medici, but her more attractive sister was preferred.]

"Qui ne sçait, Messieurs, quelle a été la grandeur de l'illustre maison de Guise; de cette Maison, qui sortit de celle de Lorraine, ne cedoit en ancienneté qu'à la seule Maison de France? M. le Duc de Guise en soutenoit alors toute la splendeur; et et se contentant d'aspirer à des honneurs légitimes, lui donnoit par sa modération [especially when compared to his immediate predecessor and uncle, the all-to-baroque and profligate Duke Henri] un nouveau lustre, et la couvroit d'une gloire, peut-être moins éclatante, mais plus solide, que celle qu'elle avoit eue autrefois; lorsque si féconde en Héros, si puissante par ses alliances, et au-dedans et au-dehors du Royaume, si aimée, si adorée même des peuples; elle remplissoit toute la terre du bruit de son nom, et se rendoit si redoutable, même à ses MAITRES" [an allusion to Mlle de Guise's grandfather, the Balafré, "executed"/assassinated by royal order during the League]. ...

"M. le Duc de Guise fut attaqué de cette espèce de maladie [smallpox], qui se communicant par la contagion, et qui causant ordinairement la perte de la beauté, si elle ne cause celle de la vie, est plus que toutes les autres apprehendée des jeunes personnes. Qui auroit pû blâmer la Princesse, si se laissant entraîner par sa frayeur, et se reposant sur le zèle des Officiers de sa Maison, elle se fut précautionnée contre le péril par une prompte retraite?

"Mais c'est ici que vous allez voir un grand exemple de tendresse et de fidélité. Cette femme forte [cf: the Gallerie des Femmes fortes, by Le Moyne, S.J. (Paris, 1661), dedicated to her paternal grandmother, Anne of Austria — which discusses both Judith and Esther, subjects of two of the oratorios Charpentier wrote for the Guise women] se résout à tout ce qui peut lui arriver de plus fâcheux. Elle se dévoue à la conservation d'une vie qui luy est plus chère que la sienne. Elle sacrifie à son Époux une beauté, dont elle n'a jamais pris soin que pour luy plaire. [This is hagiography: Mme de Guise was not beautiful; she ran no risk of ruining her "beauty" by smallpox, for she had contracted a rather mild case in her childhood.] Son attachement plus fort que la mort, ne laisse plus dans son cœur de lieu à la crainte. Tout le monde tremble pour elle à la vue du péril auquel elle s'expose: Elle seul ne tremble pas. Elle s'arrache d'entre les mains d'une Mère [Marguerite de Lorraine, Dowager Duchess of Orléans], qui fait en vain tous ses efforts pour la retenir. Elle paroît oublier tout ce qu'elle a d'ailleurs de plus cher; cet Enfant même si précieux [her infant son, François Joseph, Duke of Alençon], qui lui coûta depuis tant de larmes; et uniquement occupée de la maladie de son Époux, elle se renferma pendant quatorze jours auprès de luy, sans perdre un moment de vue ce triste objet de son inquiétude et de sa douleur." But the Duke of Guise died.

"Elle versa d'abord des torrens de larmes; ... mais la foy, la raison essuyèrent bientost ses pleurs. La solitude [of the abbey of Montmartre] fut son azile. Ce fut là qu'au pied des Autels elle répandit toute l'amertume de son âme dans le sein de son Père céleste. Elle y receut de solides consolations; et jamais elle n'eût abandonné ce lieu saint et rempli de tant de douceur pour elle, si la tendresse et la piété maternelle ne l'eut forcée de retourner dans le monde. Elle y retrouva cet aimable Enfant, ce reste précieux d'une Maison [the House of Guise] si illustre, et unique héritier de la gloire de tant de Héros, cette vivante Image de son Père et de ses Ayeux. Que ne pouvoit-elle point raisonnablement attendre de ce jeune Prince, qui formé du Sang Royal de Bourbon [he was the great- grandson of Henri IV] et de celuy de Lorraine, faisoit espérer de si grandes choses? Elle se le représentoit par avance réunissant toutes les vertus de ses Pères; pieux, libéral, magnifique, généreux, humain, populaire, vaillant, intrépide, victorieux, fidèle enfin et à sa Religion et à son Roy.Ce fut alors, qu'...elle regarda comme son unique affaire l'obligation de travailler à son propre salut, en donnant une sainte éducation à ce Prince." [To instill these same virtues in the children of nobles and parlementaires, Mme de Guise oversaw the foundation of the Academy of the Enfant Jésus shortly after her son's death. I plan to write a Musing about this establishment.]
But .... "une funeste langueur attaque le jeune duc de Guise [the child never went by that title!], et le consumant peu à peu, le conduisit au tombeau. [At four and one-half years of age, little Alençon could still not walk unaided.] ... Seure qu'elle toit de retrouver dans la solitude une souce inépuisable de consolation, elle y retourna [à Montmartre], où elle y retomba comme dans son centre [de consolation].

"Quelle violence ne falut-il point pour l'arracher encore une fois de ce lieu de tranquilité et de repos qui luy étoit comme naturel? Et sans les conseils, que dis-je?, sans les prières, sans les ordres même d'une grande Reine [Marie Thérèse, the consort of Louis XIV], n'y seroit-t'elle pas toûjours demeujrée? Mais tel a été le sort de notre Princesse, de désirer toujours la retraite et de n'être jamais en état de contenter ses désirs. Outre le caractère d'autorité qu'elle ne pû se dispenser de respecter en celle qui la demandoit, une pieuse et sainte amitié avoit collé les âmes de ces deux princesses; ... en sorte que Madame de Guise reparoissant à la Cour, malgré toutes ses répugnances, obligeoit tout ensemble son amie et obéissoit à sa Souveraine [who were, of course, one in the same].

"Ne pensez-pas néanmoins, Messieurs, que la Reine l'ait appellée pour sa seule satisfaction, et seulement pour jouir comme auparavant des douceurs d'une conversation aussi agréable que luy étoit celle de la Princesse [de Guise]. Un plus noble intérest la faisoit agir. Il s'étoit fait entre-elles comme une louable conspiration pour autoriser dans leur siècle la piété par leur exemple, et la sage Reine ne voulut pas enfouir dans la retraite d'un Cloistre [probably the Grand Carmel] un mérite aussi éclatant et aussi propre pour son dessein qu'étoit celuy de la Princesse. Elle ne fut point trompée dans ses espérances. Madame de Guise, qui jusqu'alors remplissoit avec tant de fidélité tous les devoirs de son état, s'étoit montrée si pieuse en un lieu [la Cour] où la piété est si rare, si modeste dans les grandeurs, si modéré dans les plaisirs, si constante et si généreuse dans la douleur, si bonne Épouse, si tendre Mère, continua de se signaler par l'amour des mêmes vertus et des autres pratiques du Christianisme, qu'on peut attendre de son sexe dans une sage et austère viduité. ...

"Au milieu d'une Cour superbe et tumultueuse, elle s'étoit fait ... un lieu consacré au silence et à la prière. C'étoit là qu'elle se retiroit avec une extrême ponctualité à certaines heures. ... De là luy venoit cette force qui ‘a toûjours soûtenue en un lieu où les chûtes sont si fréquentes; de là cette modestie qui la contentoit dans les bornes d'une parfaite et même une scrupuleuse bienséance: de là ce mépris qu'elle eut pour le monde, toute environnée qu'elle étoit de ses vanitez et de ses pompes: de là enfin cette source de bons exemples, qui comme une odeur précieuse [by implication, an odeur de sainteté?] se répandit dans toute la suite de sa vie.

"... Fille de Saint Louis, elle avoit hérité de ses sentimens. Dieu seul paroissoit grand et digne d'honneur à ses yeux; pendant que pénétrée de son propre néant, elle ne pouvoit souffrir, qu'avec une extrême répugnance, qu'on luy rendît les honneurs dûs à son rang et à sa naissance. Combien de fois les a-t'elle évitez par d'innocents stratagèmes, que son humilité ingénieuses luy fornissoit? Combien de fois ne pouvant absolument s'en deffendre, les a-t'elle reçus avec un visage comme indigné? Elle a persévéré dans ces maximes jusqu'à la fin. Elle a voulu les porter, pour ainsi dire, dans le tombeau; préférant à la pompe des funérailles d'une glorieuse Princesse, l'humble simplicité des Obsèques d'une fille de Sainte Thérèse. [As she wished, she was buried in the habit of a Carmelite, without lying in state and without any pomp: so it is unlikely that Charpentier composed anything for her burial.]

"Madame de Guise, demeurée veuve à l'âge de vingt-quatre ans, renferma toute sa tendresse dans le tombeau de son Époux, incapable d'entendre à jamais de nouveaux engagemens. [This assertion is contradicted by diplomatic gossip that, circa 1674, she was vying for the hand of James II of England — but lost out to Mary of Modena, whose pious activities I cite in my Musing on the "regular" life!] On pourroit ajouter qu'elle s'étoit rendue si respectable par sa modestie, que sa réputation fut toujours hors d'atteinte et toûjours à l'épreuve des traits les plus envenimez de la calomnie: que ceux mêmes qui quelquefois par une malice sortie de l'enfer essayent de rendre leurs fautes plus excusables en semant des soupçons injurieux entre les personnes irréprochables, n'osèrent jamais l'attaquer."

She ruled her household well and saw to their piety; she cared for the people of her terres and gave them alms. "Rien ne consola tant Madame de Guise après la perte si douleureuse de son Fils, que de se voir en liberté de mettre sa charité comme au large, et de contenter pleinement cette inclination ou pour mieux dire cette passion qu'elle ressentoit de faire du bien. À l'avenir, disoit-elle, les pauvres seront mes enf ans. ... Rien n'égaloit la joye qu'elle avoit faire l'aumône." She willed her house at Alençon to be used as a house for the poor. And she would occasionally ask Louis XIV to contribute money to her charities, when her own did not suffice. [In a parallel vein, she hoped, but in vain, that the Grand Duke of Tuscany, her brother-in-law, would send huge shipments of medicine to be used by the sick throughout Paris!]

This eulogy is very similar to the one presented at the Hôpital of Alençon by the Capucin, Jérothée de Mortagne, May 11, 1696 (BN, Ln27 9433). But here are a few statements from Father Jérothée that do not appear in the above eulogy but that shed light on Mme de Guise as a person or reinforce the principal points I have made about her in my Musing on the "regular" life:

"Disciple soumise, Fille prudente, elle écoute attentivement les leçons d'une vertueuse Mère [Marguerite de Lorraine], elle apprend d'elle a n'estimer la grandeur que parce qu'elle offre aux Princes les moyens de rendre à Dieu de plus grands hommages et de donner aux Hommes de plus grands exemples. ... Arrivoit-il quelque fois qu'on la felicitât, ou sur les avantages qu'elle avoit droit d'espérer, ou sur l'alliance considérable qu'elle pouvoit se promettre en qualité de Petite Fille de France: Mon bonheur, répondoit-elle, est de servir Dieu, je suis d'une maison Très-Chrétienne, c'est de ma Religion que dépend toute ma gloire. ...

"À l'exemple de la Femme forte elle comblat le bonheur et la gloire de son Époux. Elle descendit [from her high social rank] pour l'élever, mais elle fût grande en s'abaissant, et comme elle sçavoit qu'elle ne devoit qu'à Dieu la gloire sublime dont il l'avoit revêtue, elle sçût aussi la communiquer à son Époux sans être obligée de s'en dépouiller elle-même."

"Elle soutint les intérests de Dieu par une vie réglée et édifiante."

"Notre Princesse s'attacha à [la Reine] ... elle étudia ses sentimens, elle se forma sur sa conduite. Si la Reine faisoit quelque partie de dévotion, la Princesse y étoit appellée, et partageoit avec elle l'exécution et le mérite de ses bonnes œuvres. ... Thérèse alloit auprès des Autels. ... Élisabeth offroit à son exemple tout l'éclat qui en rejalissoit [sic] sur elle. L'une étoit regardée comme l'ornement de sa Religion, le bonheur de son Peuple, le modèle des Reines. L'autre ... étoit la copie la plus achevée de ce modèle."

Following her husband's death "elle commença d'exécuter" her rejection of worldly pleasure, ...[et de] s'interdire les plaisirs de la cour, renoncer aux spectacles, retrancher ses Pages, penser à la retraite, quitter les habits magnifiques, vendre ses bijoux." [Multiple sources nonetheless show her attending court functions, so her "renunciation of theatrical spectacles" appears to have involved the Parisian theaters, the opera at the Palais Royal, the Foire Saint-Germain, and so forth.]

"On l'a vue, ... on l'a surprise prosternée devant son Oratoire, le visage contre terre, les yeux baignez de larmes, faisant un hommage sincère de tout ce qu'elle était ...." Knowing that princes and princesses have religious obligations "parce qu'ils sont des protecteurs nez," she was careful to "régler sa maison en y faisant fleurir la vertu. ... Elle n'y voulut admettre que des sujets qui fussent propres à recevoir les impressions de sa piété [so we can surmise that Charpentier was deemed "capable of being influenced by her piety]; sa Cour imitoit ses exemples. ... Une noble simplicité faisoit l'ornement de la sienne [maison/Cour]; elle en bannit l'oisiveté par un travail honnête et presque continuel, l'ignorance des véritez Chrétienne par les lectures spirituelles, qui s'y faisoient chaque jour [and by Charpentier's music?], l'indifférence pour les Pauvres par les services qu'elle leur fit rendre par tous ceux qui avoit l'honneur de l'approcher [including, surely, Charpentier!] et qui étoient comme les dignes instrumens de sa charité."

She created monthly charitable assemblies. She often "hid" among the nuns in cloisters and "se conformoit dans l'esprit de leur état dont elle même étoit animée." She converted many Huguenots, "par tous les artifices innocens que son zèle fut capable de lui suggérer."