Panat in postcardThe Ranums'

Panat Times

Volume 1, redone Dec. 2014

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Addendum to the letter of December 31, 1652:

/190v/ du 3 janvier 1653

On a intercepté une lettre que M. le Prince escrivoit à une grande dame d’Espagne, favorite du Roy, par laquelle il a prié d’asseurer Sa Majesté Chrestienne qu’encor qu’il aye perdu Paris, Bourges, et Mourron, pour n’avoir pas receu le secours qu’on luy avoit fait esperer, neamoings il ne se separeroit jamais de ses interestz, quoy qu’il en feut extraordinairement pressé par les ministres de France.

M. le duc d’Amville arriva icy le 31, revenant de Blois, et apporta une lettre de S.A.R., par laquelle elle asseure Sa M. de son obeissance, et la supplie de luy permettre de demeurer à Blois.

Le cardinal Mazarin a escrit au Roy en faveur du cardinal de Retz, et a tesmoigné estre fort surprise de cette detention, à cause de la dignitté qu’il tient dans l’Esglise, suppliant Sa M. de luy rendre sa liberté, et de luy donner quelque honnorable employ.

Hier, au matin, mourut le marquis de la Vieuville, surintendant des finances; et le soir du mesme jour, par arrest du Conseil, MM. Morangis et d’Aligre, directeurs des finances, en eurent l’administration, jusques qu’il y aye un autre surintendant.

Le mesme jour, la Faculté de theologie resolut encor, dans son assemblée ordinaire, d’aller en corps vers Sa M., pour la supplier de rendre la liberté à M. le cardinal de Retz.

Les dernieres lettres de Champagne portent que le comte de Grandpré avoit /191/ defait une bonne partie de la garnison de Retel, ce qui a obligé de l’aller assieger, au lieu de Ste Menehoud. L’on prepare, au Louvre, un departement [appartement] pour les 3 niepces du cardinal Mazarin, lequel on attent icy dans peu de jours, ce que plusieurs ne croyent pas.

Ce matin, le Roy, la Reyne, et M. le duc d’Anjou, au retour de Ste Geneviefve, sont allés visitter Mme d’Orleans, qui se porte tous les jours de mieux en mieux. M. le duc d’Anjou doit aller mardy prochain à la Cour des aydes.

/192/ Du x janvier 1653

Le 5 du courant, l’abbé de Marniesse, agent general du clergé de France, convocqua tous MM. les Evesques qui sont à Paris, dans les Augustins du bout du Pont Neuf, où ilz se trouverent au nombre de 20; ausquelz il dit qu’il les avoit fait assembler par ordre du Roy, pour leur dire que Sa M., dans la detention de M. le cardinal de Retz et dans les suittes, elle n’entendoit en aucune façon violer les immunités esclesiastiques, ny les privileges de l’Esglise Gallicane; sur quoy, ces prelatz resoleurent de faire des remonstrances en sa faveur. M. Marca, nomé à l’archevesché de Thoulouse, feut prié de porter la parolle, ce qu’il fit le 9, à midy. Sa M. leur donna audiance. La harangue de ce prelat feut de l’union de la Royauté de du Sacerdoce, et que la tranquilitté publique estant establie de Dieu, dans la main des Roys, ilz avoint quelques fois, par une puissance politique qui ne passoit point leur personne, et ne pouvoint transporter en leur parlementz, entrepris sur des personnes esclesiastiques; et allegua quelques exemples, puis conclut qu’il pleut au Roy traitter M. le cardinal de Retz conformement à telles immunités, en cas que l’affaire tirat en longueur, suppliant en outre Sa M. de luy vouloir donner la liberté; à quoy M. le Chancellier repartit que le Roy avoit, pour toutte sorte de bienfaitz, tasché de mettre ce cardinal dans ses interestz, que ne l’ayant peu, il s’estoit veu obligé d’en venir à cette extremitté, mais qu’ilz pouvoint s’asseurer, et le clergé, qu’on ne contreviendroit point en sa personne, ny aux immunités esclesiastiques, et aux privileges de l’Esglise Gallicane.

Le 9, M. de Tambonneau ayant voulu raporter quelque proces dans la seconde des Enquestes, la pluspart des conseillers de cette chambre se leverent en mesme temps, sans luy donner les moyens de continuer; ce que l’ayant irrité, il protesta de s’en plaindre au Roy; mais un de la Compagnie ayant pris la parolle, luy remonstra qu’on ne luy faisoit aucune injure, puisque, conformement aux reglements de la cour, on ne pouvoit pas rapporter dans les autres chambres, lors que l’on estoit allé dans la Tournelle et le Edit; ce qui n’empesche pas que l’on ne croye que la veritable cause de ce refus n’est autre que celle d’avoit esté du nombre de ceux qui avoint esté tenir le Parlement de Pontoise.

On escrit de Bourgoigne, du 5 du courant, qu’on avoit amené à Auxonne 4 pieces de canon, pour conduire, comme on croit, à Bellegarde, sur le bruit qui couroit qu’on alloit l’assieger; mais la gelée estant survenue, on a esté obligé de differer ce desseing, et mesmes on a voulu lever le camp qui est à Pouilly, d’autant qu’on n’y pouvoit rien plus mener par la Saone, qui estoit gelée. Les maladies continuent tousjours à Dijon, d’où le Premier President partit le 5, au matin, pour aller trouver le Roy, suivant les ordres qu’il en avoit receu de la Cour.

On parle de plusieurs mariages. On traitte de celuy de Mlle de Schomberg avec le /192v/ comte de Montauban, filz du prince de Guymené, et du marquis de Roquelaure avec Mlle du Lude.

On dit que le marquis de Chandenier, cappitaine des gardes du corps du roy, a receu ordre de se defaire de sa charge. La Reyne a donné le tabouret à la jeune marquise de la Vieuville.

Les lettres de Reins, du 8, portent que l’armée du Roy avoit decampé devant Rhetel, pour aller au devant de M. le Prince, qui marchoit, ayant receu le secours d’Espagne; ce qui pourroit donner lieu à quelque rencontre, si la rigueur de la saison n’obligeoit les ungs et les autres à se retirer dans leur quartiers d’hyvert.

Le 8, au matin, le Roy s’en retourna à la chasse à Versailles.

Ce matin, le Parlement s’estant assemblé pour entendre la response que le Roy fit, il y a quelque temps, aux deputtés de cette compagnie, qui luy estoint allés faire des remonstrances pour leurs confreres, a resolu de luy en faire des nouvelles, sur ce qu’on a envoyé nouvel ordre aux conseillers exilés de s’esloigner de Paris, et de se retirer dans diverses provinces.

On fait expedier quantité de lettres pour la tenue des Estatz Generaux à Sens, au 6 fevrier prochain, et l’on en a desja envoyé dans quelques provinces.

Il se parle que le Roy veut faire un voyage, dans peu de temps, en Guyenne, pour la pacifier entierement; laquelle, ennuyée d’une si longue guerre, commence à luy tendre les bras. On croit tousjours le retour du cardinal Mazarin, lequel ne demeure à l’armée que pour retenir les officiers.

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