Panat in postcardThe Ranums'

Panat Times

Volume 1, redone Dec. 2014

Contents

Volume 1

Panat

Orest's Pages

Patricia's Musings

Marc-Antoine

Charpentier

Musical Rhetoric

Transcribed Sources


 

Le "village del Bac"

Le livre de muances de Panat que nous avons transcrit et mis sur ce site, révèle qu'au XVIIe il y avait quatre maisons dans le "village del Bac," situé en contrebas de Panat. (L'emplacement du "village" se voit nettement sur ce cadastre.)

En 1965, quand nous avons visité Le Bac pour la première fois, il n'en restaient que trois maisons, dont deux étaient plus ou moins des ruines. De la maison qui porte le numero 122 sur le cadastre, on ne voyait qu'un puits accessible depuis le chemin, un pan de mur et un bout de toit. (On les voit sur la partie droite de la première photo, ci-dessous), et un portail ruiné qui manifestement donnait jadis accès à une basse cour. Les pignons de la maison numero 120 subsistaient, mais sans toit.
La maison numérotée 121 que nous appellions entre nous "la maison du Bac," était, en revanche, toujours valide. Suffisamment valide pour que le comte d'Adhémar l'achète en 1964 (?). Un cercle orange sur le cadastre montre l'emplacement de cette maison.

En effet, cette maison était suffisamment solide pour loger notre "baby-sitter" et son copain. Quelques longues journées de travail ont suffit pour raccommoder tant bien que mal le toit, balayer l'intérieur, remplacer quelques bouts de plancher pourri, blanchir les murs, et astiquer les meubles sommaires que le ancien propriétaire y avait laissés.

Nous avons pris ces trois photos en 1965, pour fêter la "résurrection" de la maison du Bac: la cheminée et le plancher typiques d'une maison paysanne; l'évier en pierre avec sa pompe et sa fontaine d'eau; et la porte à deux battants (le Comte aimait faire prendre des photos en diamant ...).

Nous avons pris aussi deux photos de l'extérieur de la maison. Sur la première, prise en 1965, Orest Ranum travaille sur le toit de la maison du Bac. Au fond se dressent les pignons de la maison 120. À droite on voit les restes de la maison numéro 122. Au premier plan ont voit le mur du chemin public que nous venions de défricher (en jaune sur le cadastre), et qui avait préservé ses "clouques" arrondies. Il y a quelques années des bénévoles ont défriché une bonne partie de ce même chemin, la partie supérieure qui descendait au Bac.

Dans la façade de la maison du Bac (c'est à dire, du numéro 121) il y avait, au-dessus de la porte d'entrée, un arceau en pierres taillées. On le voit clairement sur la photo prise en 1965. S'agissait-il du ré-emploi d'un vieil arceau roman, comme arceau de décharge? Cela paraît peu probable. Normalement, un arceau de décharge n'est pas roman, il est assez plat; et il n'est pas fait de pierres taillées. En plus, pourquoi, comme dans la photo, un arceau de décharge s'appuyerait-il sur le linteau qu'il est sensé renforcer? Bref, il ne s'agit pas d'un arceau de décharge, mais d'un arceau roman qui faisit partie intégrante du mur. Or, d'après les photos ci-dessous, la porte d'entrée date manifestement du XIXe siècle, tandis que les pierres qui soutiennent en entourent l'arceau ont été taillées selon une technique plus ancienne. En somme, tout se passe comme si, au XIXe siècle, une porte d'entrée et une fenêtre rectangulaire ont été percées dans un pan de mur datant de l'époque romane.

Une seconde photo de l'extérieur de la maison du Bac, celle-ci prise en 1969, montre ce même arceau, cette même façade, Dans l'espace de quatre ans, la maison s'est ruinée, ou presque. C'est à dire que la plupart des belles pierres qui entouraient l'arceau roman se sont détachées de la façade. (Quelques pierres de taille manifestement bien anciennes ont toutefois tenu bon juste au-dessus de l'arceau, et légèrement à gauche.) Cette chute a non seulement déstabilisé tout la façade, elle a abîmé aussi un coin du toit.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Maintenant (en 2008), on distingue que quelques restes de la maison du Bac, qui dort sous les vrilles envahissantes d'un polygonum aubertii. Les deux autres maisons ne sont que des tas de pierres et de ronces. En somme, la trop brève "résurrection" de 1965 a été suivie d'une longue agonie non seulement de la "maison du Bac" mais du "village del Bac" dans son ensemble.

 

First published as http://ranumspanat.com/patrimoine_bac.htm