Panat in postcardThe Ranums'

Panat Times

Volume 1, redone Dec. 2014

Contents

Volume 1

Panat

Orest's Pages

Patricia's Musings

Marc-Antoine

Charpentier

Musical Rhetoric

Transcribed Sources


 

A description of the chapel and worship services at Port-Royal-des-Champs, 1679

Source: BN, ms. fr. 23508 (fols. 138 ff), one of the handwritten "Nouvelles ecclésiastiques" circulated by partisans of the Jansenists.

This description was put into circulation only a few months after the rupture of the so-called "Peace of the Church," which had brought a truce in the persecution of the Jansenist nuns of Port-Royal. In May 1679 François Harlay de Chanvallon, Archbishop of Paris, went out to Port-Royal-des-Champs and ordered that all postulants and pensionnaires must be sent away, that no novices be admitted in the foreseeable future, and that all the solitaires leave the abbey. Jansenists read this as an indication that the "martyrdom" of the nuns was about to resume. The following description is, therefore, a gesture of support for these stalwart "martyrs." As such it is at times full of hyperbole. For example, although there were only seventy-three Cistercian nuns at Port-Royal-de-Paris during the summer of 1679, the visitor asserted that "à mon avis" there were "deux cens religieuses" in the chapel.

During the Peace of the Church, and throughout the 1680s, a wedge was being driven between the fervently Jansenist nuns at the house "in the fields" and their sisters at the Parisian house in the Faubourg Saint-Jacques, who had signed the Formulary. After 1685, the Parisian house fell totally under the authority of the Archbishop, for his sister Marguerite was named abbess that year. It was for the Harlays that Marc-Antoine Charpentier composed his "Messe pour le Port Royal" in 1687, as well as several smaller works for the nuns that date from late 1688. (The fact that the composer's sister Marie was a converse at the abbey may have been a deciding factor in the Harlay's choice of Charpentier rather than another composer in vogue.)

Though, in 1679, a wedge was gradually pushing the nuns of the two houses apart, this wedge was not separating either house from the ritual of the Cistercian order, nor from its rejection of ornamentation. Mère Agnès Arnauld (Les Constitutions du monastere de Port Royal du S. Sacrement, Mons, 1665, pp. 137 and 225) was speaking as a Cistercian when she specified that for the altar there would be no "parement de soye, mais seulement de laine ou de fil. Il n'y aura que trois parements des trois couleurs, blanc, rouge & violet avec une croix dessus de passemens ou de cordon," that nothing more than a cross and candlesticks could adorn it, that silver basins must be used in lieu of gold or vermeil, and that "on se servira d'odeurs mediocrement bonne pour les encensemens." As the text below suggests, these restrictions were not always observed: lace, silk, and vermeil had found their way into the sacristy of Port-Royal-des-Champs. A similar love of beautiful objects probably also crept into the Parisian house during these years, but the excerpts from the following description give an idea of services at Port-Royal of Paris, as well as to those held at Port-Royal-des-Champs.

The Church at Port-Royal-des-Champs:

The paneling inside the church: "le tout comme d'un bois de chesne verd sans dorure ni peinture ni autre couleur que celle du bois, comme St Bernard le desire. ... Apres cela on entre dans le nef.... où l'on ne voit jamais la moindre araignée ni rien même sur le pavé qui puisse choquer la veue, personne n'y crachant jamais contre les murailles ni à terre, chacun y crachant dans son mouchoir sans bruit et avec une retenue et une modestie nonpareille."

At one end of the cross-shaped church "est la sacristie où l'on garde un silence perpetuel comme à la Trappe. On n'y entend jamais ouvrir ni fermer les portes, tant chacun s'y comporte avec recueillement et saintement. Il y a un petit corbeille pour chaque prestre. Là où il y a tout, jusqu'au purificatoire, et un mouchoir pour cracher sans que personne plus s'en serve, et cela est si net et se propre qu'il semble qu'on en change tous les jours les aubes et les surplis à proportion d'une toile fort bonne, sans affecterie pourtant et sans plisseures. J'en vis pourant quelqu'une le jour de la grande feste du St. Sacrement avec dentelle, et c'estoit apparemment celle du celebrant. Les chasubles et autres habits de l'autel sont de soye mais fort modestes sans qu'il y ait rien d'affecté ni de recherché pour la broderie, quoy qu'on en scache travailler à merveilles. Je vis quatre ou cinq calices de vermeil doré à la verité fort beaux, et un soleil assés precieux avec deux ou trois paires de burettes et bassins d'argent, l'un pour les grandes festes et les autres pour les jours ouvriers, et un encensoir d'argent assez beau non pas trop riche avec une petite custode à pied bas assés large de coupe, pour consacrer les hosties de la communion quand il y en a beaucoup." (The abbey had a male sacristain!)

The was a painting of the Cène over the high altar, and elsewhere in the church there was a painting of the Virgin and Child. Mention is made of "deux chandeliers de bois." There was also "une petite grille qui repond à un petit choeur qui va au dehors pour les princesses qui viennent là fort frequemment, tellement que personne ne les voit ni n'est là distrait par leurs suittes, leurs domestiques vendus [sic: venus] tous dans le corps de l'eglise avec le peuple et leurs dames même avec les autres. En tout cela vous ne veriés ni or ni azur, ni dorure ni peinture ni autre couleur que celle du bois, ni aucune sorte de tapisserie qu'un tapis de Turquie au marchepié de l'autel. ... Je ne vis sur l'autel autre chose que ce qui sert au sacrifice. Il n'y avoit pas même un bouquet ni une fleur aux plus grandes festes que j'y assistay, ni quoyque ce soit qui peut amuser ni divertir la veue du monde, ni distraire de l'attention qu'on doit avoir aux divins mysteres; aussy je ne vis jamais personne de la maison ni de condition qui tournat la teste à l'eglise, ni femme qui s'appuyat ni qui s'assit que lorsque l'eglise l'ordonne aux offices; ni je ne vis aucun agenouilloir, ni même de banc qu'à la predication, ainsy tout y va dans un ordre merveilleux. On y est incessament dans un tres profond silence. ... Au dessus de l'autel l'on voit un petit pavillon en broderie de soye d'or et d'argent au petit point tres bien travaillé qui est en forme de cloche, et l'on voit là le Saint Sacrement suspendu en l'air dans un petit clocher ou tabernacle en forme de clocher fait de pilliers. ...Ce n'est point une nouveauté ... de ces Religieuses de tenir ainsy le St Sacrement suspendu en l'air: c'est la facon ancienne de l'Église, comme cela se voit encore dans plusieurs paroisses. ... Il y a une petite grille pour entendre les confessions et une autre plus grande pour communier les malades, et on l'ouvre quelque fois pour catechiser ou instruire les pensionnaires. Ensuite de cela, de la grande grille en bas il y a une grand choeur ... pour contenir à mon avis deux cens religieuses, et je vis tout ce choeur plein de religieuses, l'une touchat l'autre en haut et en bas, un jour que j'assistay à la profession de deux novices, sans parler des pensionnaires qui estoient toutes en un troisieme rang de chaque costé avec le petit habit religieux qu'elles portent toutes avec un ordre non pareille; ... sans parler des converses, qui ont leur choeur à part ensuitte du grand choeur. ...

The Service Itself:

"Je ne scay comme je parleray de l'office divin qu'elles font, non pas comme des filles mais comme des anges, car c'est ce qui m'y a charmé le coeur: ces ames saintes entendant parfaittement tout ce qu'elles disent et donnant le ton et l'inflexion de voix à tout ce qu'elles chantent et à tout ce qu'elles disent de maniere que leur voix parle au coeur plus merveilleusement qu'à l'oreille, quoyqu'elles chantent si admirablement et avec cela si religieusement que chaque choeur, quand il y en auroit cent de part et d'autre, ne semble faire qu'une voix. ... Elles chantent le plain chant romain ordinaire selon l'ordre de Paris, estant du diocese; mais c'est sans faire jamais aucun fredon ou façon quelconque, ni marque legere ni affecterie, ni qui donne le moindre sujet de croire qu'on veut faire paroitre sa voix, ni le moindre sujet de distraction à personne. Celle qui entonne est ordinairement une voix tout à fait admirable et elle vous conduit, et vous finit pseaumes ou antiennes d'une manière comme mourante ou gemissante qui vous perce le coeur. ... On m'a dit que l'on y fesoit taire durant les trois ou les quatre mois toutes les filles qui venoient du monde avec ces voix artificielles et mondaines, et qu'on ne leur permettoit point de chanter qu'elles n'eussent bien appris à s'écouter, à s'entendre et à donner à leur voix le ton d'intelligence et une expression si fidelle à la prononciation que leur chant fut effectivement une veritable priere, non pas un amusement ni une effusion d'orgueil ou une delectation dont elles ne peussent se relever qu'avec toute sorte de liberté. ..."

The Nuns' Life:

Normally the nuns rose at 2 a.m. for matines, but on feast days they woke at 1 a.m. to prepare everything. On such days, the bells that rang at two o'clock did not tell them to rise but to prepare their souls for the coming service. They ran such a tight ship that the service always begins precisely at 2 a.m., "et on ne le finit qu'à cinq aux grandes solemnités, les autres festes ordinaires environ les quatre heures, et les jours ouviers à trois heures et trois quarts, parce qu'elles ne chantent ces jours là que le Te Deum, psalmodiant d'un ton fort naturel sans qu'il y ait rien de forcé ne d'inflexion de voix monachale ou affectée à leur profession ou à leur ordre, mais distinctement, posément, sans traîner pourtant et d'une voix tout à fait distincte et tres intelligible, en sorte que ceux qui assistent aux matines, y en ayant toujours des domestiques [which implied noise!], entendent parfaitement de la nef tout ce qui se dit dans le choeur, aucune religieuse ne faisant jamais aucun faux avant ni aucune mauvaise prononciation aux offices, gardant parfaitement en cela comme en toute autre chose le Concile de Trente, qui ordonne de dire l'office dans le choeur surtout avec une parfaicte componction, distinctement, devotement et avec toute sorte de respect et de veneration."

The nuns slept in their habit, without sheets, so they could go to bed rapidly and and rise just as rapidly. Mass was at 6 a.m. and tierce at 8:30: "On la chante et on dit la grand messe, et sexte ensuite, de sorte que cela s'en va jusques à onze heures, qu'on serve à diner. ... Les jours de vigile on dit la messe de la vigile à onze heures, entre celle de l'office de quelque saint ou de quelque autre feste s'il s'en rencontre, qui se dit apres prime. ... Elles mangent toujours maigre, du pain commun de froment qui n'est ni tout à fait blanc ni tout à fait noir, un potage et une petite portion de legumes, salade ou quelque autre chose, quelquefois un peu de poisson, mais rarement, quoy qu'elles ayant l'estang tout proche. Le soir un oeuf ou quelque espece de salade crue ou cuitte, selon la saison, ou la qualité des herbes. ...."

When the novices work — for example, when they prepare vegetables together — "elles sont dans un continuel silence durant leur noviciat" unless asked to speak during a "conference," etc. There are two kinds of noviciates: the petit and the grand: "Et voicy comme cela se fait: c'est que quand une fille a demeuré ceans quelque tems pensionnaire et qu'on a vu qu'elle desire avec ardeur, et avec une suffisante connoissance d'estre religieuse, on la met au petit noviciat, apres qu'elle l'a souvent demandé, et qu'on voit à peu prés qu'elle a les qualités et les vertus necessaires pour estre religieuse, et on y met de meme les grandes filles qui viennent du monde." They do all the usual exercises and attend all the services "mais on ne les oblige pas tout d'un coup à toutes les austerités." If things go well, they enter the "grand noviciat" and become a nun. All the pensionnaires wear the habit, so there is little distinction between the "petit" noviciate and the pension, other than the attention paid to the girl's training for the convent. "La pluspart y sont depuis leur enfance, dès l'age de deux ans, les autres depuis l'age de trois ans, de quatre, de cinq etc.," so they don't know that the "world" is.

They say nones at 2:30, and "apres cela on fait la predication, quand il y en a, comme il y en a pour le moins toutes les grandes festes, et elle prient même quelques predicateurs de Paris des plus apostoliques pour leur venir precher les dimanches et festes de l'advent et du careme. ... Elles chantent tout soudain apres none, quand il y a predication, Veni sancte spiritus et Emitte coelitus, etc, avec une modestie et des tours si touchans ... Personne ne les voit que le predicateur de la chaire en hors, y ayant un petit rideau bas devant la grille qui oste la vue du monde. Elles sont toutes à genoux devant la grille et ne s'assoyent qu'après l'Ave Maria, quand le predicateur le leur dit, et toutes sont assises à terre; elles ont leur voile levé tant soit peu pour respirer et pour voir le predicateur. ... On dit vespre à quatre heures du soir, tout soudain après la predication, de sorte qu'on passe presque tous les dimanches et feste dans l'eglise, au moins les plus solennelles. ..." Then, at 6 p.m. there are complies, and "il y a une religieuse proche de la grille qui lit la matiere de l'oraison fort au long et fort intelligiblement, en sorte que ceux de la nef meme peuvent entendre ce qu'elle lit s'ils s'approchent. ... Ensuite on chante complies," and they retire after 8 p. m. For a profession of novices, the service is especially lovely, and the nuns make copies of it and of other services, all beautifully written and "peints," even their song books...

 

[Note: Most of these details mesh very closely with the "constitutions" that Mère Agnès Arnauld had published a decade earlier. ]