Panat in postcardThe Ranums'

Panat Times

Volume 1, redone Dec. 2014

Contents

Volume 1

Panat

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Patricia's Musings

Marc-Antoine

Charpentier

Musical Rhetoric

Transcribed Sources


 

La Gloire selon Louis de Sacy


Monsieur le Professeur Yvan Loskoutoff
Monsieur

Vous m’avez très aimablement invité à participer au colloque célébrant les médailles créées à l’honneur de Lous XIV, et j’ai accepté.
J’ai rédigé une communication sur la gloire selon Louis de Sacy, et je vous l’ai envoyée. Votre réponse a été rapide et positive: par son thème elle irait à la fin du colloque.
Je vous ai informé que je ne pouvait pas moi-même être présent mais que je trouverais quelqu’un pour lire ma communication.
Entre temps, vous avez supprimé mon nom sur la liste des participants, sans m’informer. Vous n’avez pas été tout à fait correct ni professionnel envers moi. Trouvez ci-jointe ma communication.
Cordialement
Orest Ranum
Baltimore, April 10, 2015

La Gloire selon Louis de Sacy 

Enfin, Boileau vint.... Le vent tournait et s'affaiblissait dans les années 1670 ; et tout en pratiquant la louange, mais en se tenant à l'écart du panégyrique, le satiriste creva la bulle hyperbolique ludovicienne, et ce avec l’approbation de ce roi charismatique qui, depuis sa naissance, avait été l'objet de louanges excessives. Tout en comprenant en profondeur les modalités rhétoriques du panégyrique, la dernière grande génération d'hommes de lettres du siècle classique en constatait l’échec : en dépit de quelques grands succès dans les genres moins héroïques, le théâtre, la fable et la poésie d’occasion, on n'avait produit aucun poème épique digne de ceux d’Homère et de Virgile, aucune histoire digne de Tacite ou de Tite-Live. Louis XIV avait promis à ces hommes de lettres de travailler à leur donner la matière d'une épopée ; mais, lui-même sensible au plus haut point aux techniques littéraires employées pour chanter sa gloire, n’a-t-il pas dit à Racine : “Je vous louerais davantage si vous ne m’aviez moins loué.” ? (Louis Racine, Mémoires sur la vie de Jean Racine).

Bien sûr, certains académiciens, et bien d’autres écrivains, ont continué à perfectionner le discours d'éloge, notamment les académiciens des Inscriptions chargés de cette tâche si glorieuse ; mais même là, “le passage du Rhin”, dépourvu de tout adjectif, a marqué un tournant.

Pendant les années 1650 et 1660, lors de l’épanouissement du genre, on ne s’interrogeait guère sur le danger de l’hyperbole. Tous et chacun répétaient sans cesse les mots gloire, héros, courage, destin, éternité, sans montrer de scepticisme quant à leur sens. Et l’emploi des adjectifs était toujours un signe de faiblesse! Certes, il y avait quelques exceptions : ainsi l’éloquence religieuse a atteint son apogée quelque années plus tard, dans l’œuvre de Bossuet, de Bourdaloue et de bien d’autres.

Le discours élogieux n’a nullement été abandonné à l’Académie, mais s’y est sans doute libéré quelque peu de l’emphase. A plusieurs reprises, Boileau a soulevé la question de la relation entre la louange et la gratification accordée à l’auteur, soulignant que le poème héroïque n’atteignait pas les hauteurs voulues s'il était accompagné d'une récompense. Ce thème est cher à Louis de Sacy, l’académicien élu au deuxième fauteuil en 1701, après la mort de Toussaint Rose. Nous nous intéressons ici à lui, parce qu’il permet de discerner en profondeur le rôle de la gloire dans la culture politique et littéraire de son temps.

Ce Parisien, avocat au Conseil qui, sa vie durant, a poursuivi ses activités professionelles, Louis de Sacy est conscient de ses limites en tant qu’homme de lettres. Ainsi débute-t-il sa carrière littéraire par une traduction des lettres de Pline le Jeune — ouvrage si bien reçu qu'il est élu à l’Académie. Vient ensuite sa traduction du panégyrique de Trajan (ainsi que de celui de Pline). Comparé à ses confrères, Sacy n'est ni particulièrement éloquent ni particulièrement savant. Sa relation avec la marquise de Lambert, tenant un célèbre salon, le pousse à rédiger un Traité de l’amitié (1703). C’est toutefois son ouvrage suivant et dernier qui nous intéresse : son Traité de la gloire — dont l’approbation par le censeur royal (Fontenelle !) en décembre 1714 et la publication en 1715 ne comportent aucune mention de Louis XIV. Sacy meurt en 1727.

Dans son discours de réception à l'Académie, les louanges obligatoires sont présentes, mais sans fanfare : on y trouve une seule référence au nom de “Richelieu”, une seule au “fameux Chancelier”, et une seule à LOUIS. Les grandes lignes de son Traité de la gloire sont déjà présentes dans ce discours de 1701 : y manquent toutefois une méthode d’analyse circulaire et des réflexions cohérentes sur les rapports entre le domaine socio-politique et la gloire.

C’est Charles Perrault qui a répondu au discours de Sacy, et qui, à propos du devoir de l’Académie, a insisté sur les aspects que Sacy s'était refusé à traiter. “À quoy Vostre Majesté réserve-t-elle l’Académie Françoise le dépositaire de sa Gloire ? Quel plus noble sujet pour occuper ces dignes Artisans de la Parole, et quelle occasion plus belle y aura-t-il jamais de déployer les grandes voiles de l’Éloquence. ... Quoi que membre de l’Académie, [Rose] l’a peu goûté.”

Dès sa Préface, le Traité de la gloire de Louis de Sacy, rédigé dans cette belle prose académique de la fin du règne du Roi Soleil, pose la distinction entre la “Gloire Éternelle” — c’est-à-dire, la “vraie gloire” — et la gloire que l’homme décerne aux autres hommes. C'est là son thème principal. Les hommes pieux ne doivent pas confondre l’orgueil avec la gloire qui est si utile, et même indispensable, pour inspirer la vertu; Dieu n’encourage pas l’homme à poursuivre la gloire, mais à mener une vie conforme à ses lois, dont la gloire est la conséquence.

Sacy ne cherche pas à caractériser la gloire accordée par Dieu, comme il le fait pour la gloire accordée en société par l’Homme. Il affirme écrire en philosophe, non en théologien ; et il est peut-être conscient de ce que ses lecteurs vont trouver bien rapides et peu convainquants ses arguments et ses preuves provenant de la Bible, qui ont pour but de distinguer la gloire d’origine divine de celle conférée par les hommes. Et comme un philosophe des pré-Lumières, il termine sa Préface en affirmant que la vérité sur l’homme peut se trouver dans les livres païens, sans les appeler comme tels : car la Nature humaine n’a pas changé.

Avec Sacy et son Traité de la Gloire nous sommes à l’automne du règne le plus long de l’histoire de France, à un moment où tout ce qu’on a dit et discuté pendant au moins un quart de siècle devient plus explicite, et cela en dépit des formules destinées à satisfaire les censeurs.

* * *

Sans expliquer ses raisons, Sacy ne considère pas le rôle de la famille ou des amis ; il fixe son regard sur le rôle de la société et de l’État.

La gloire est littéralement donné par les autres : sans cela, les actions indignes, fondées soit sur l’ignorance, soit sur l’amour de soi-même, ne peuvent jamais assurer la gloire à un individu. “La patrie nous en demande le sacrifice, ne hésitons [sic] pas à le faire. Il y a autant de douceur à mourir dans les bras de la gloire, que d’amertume à vivre dans le sein de l’infamie” (p. 34).

Mais tout n’est pas simple quand il s’agit de l’opinion publique : Aristide, Cimon, et Themistocle avaient atteint “le comble de la gloire” avant d’être disgraciés et bannis (p. 46) ; mais suite à un changement de l’opinion publique, ils la regagnent et la gardent pour toujours. En dépit des aveuglements et des contestations, tous trois ont retrouvé la gloire après leur mort, et l’incarnent encore. Sacy est convaincu que le “public” est bien capable d’être trompé ; mais à la longue, la reconnaissance triomphera et la gloire perdurera.

La gloire ne consiste pas simplement à rendre son nom éternel ; elle doit toujours s’accompagner d’un souvenir explicite, pour assurer le respect et l’amour que seul le mérite peut rendre éternel. La poursuite de la gloire n’est donc pas la conséquence d’une égomanie. Mener une vie vertueuse implique — ou devrait impliquer — une sensibilité à la gloire.

Et ceux qui prétendent que le commerce est sordide et incompatible avec l’honneur ont tort. Déjà sous la plume de Sacy nous trouvons un des grands thèmes des Lumières : le commerce est une puissante force civilisatrice. Les échange atténuent la barbarie et, par conséquent, sont tout à fait compatible avec la poursuite d'une vie vertueuse et la recherche de la gloire. Le raisonnement de Sacy est à cet égard simple et catégorique : le commerce dépend de cette grande vertu qu'est la bonne foi !

L’ombre d’Aristote surgit quand Sacy se demande si les artisans devraient poursuivre la gloire. Le travail manuel est inférieur et dégradant ; Michel Ange, pourtant, “a rendu sa mémoire immortelle, par les chefd’œuvres [sic] de Sculpture et de Peinture qui sont sortis de ses mains ...” (p. 84). Notre moraliste nous laisse alors inférer que la mémoire immortelle n’est pas tout à fait la gloire.

Ensuite, Sacy soumet les grands philosophes de l’Antiquité à des critiques voire à des louanges. Il en est de même pour les empereurs romains. Caractérisant le “militaire” comme science mais aussi comme art, il n’a besoin que d’une seule phrase pour le définir:

“La science militaire et la valeur portées jusqu’au plus haut degré par Cezar, et par Alexandre, [noter l’ordre non-chronologique] peuvent bien leur assurer notre admiration : mais elles ne nous feront jamais respecter, ni aimer un tiran, qui a porté le fer, et le feu dans le sein de sa patrie, et qui en a violé tous les droits, pour s’en rendre le maistre ; un Roy qui plus yvre encore d’orgueil, et de colere que de vin, a sceu mesler les plus sages, et les plus heroïques actions avec les plus barbares. et avec les plus brutales.” (p. 82)

Ainsi Louis XIV ne trouve-t-il pas place parmi les conquérants que Sacy critique avec une sévérité sans nuances, pour leurs violences et leurs actions tyranniques...

Sur l’inévitable question des gens de lettres et l’attribution de la gloire, Sacy commence ses remarques par une évocation de la culture politique de la Grèce antique présentée comme étant le modèle de la parfaite relation entre l’homme qui agit et l’homme qui écrit. L’ultime exemple est l’estime que Philippe de Macédoine avait pour Aristote, le pédagogue de son fils Alexandre. Ce sont des relations créatrices et fondées sur l’estime.

Évidemment, la gloire n’est pas la même pour tous les gens de mérite : Comme les Roys ne souhaittent point la gloire des Pilotes, le Général celle du Musicien, le Philosophe celle de l’Architecte, aussi les Pilotes ne desirent-ils point la gloire des grands Roys, le Musicien celle du General, l’Architecte celle du Philosophe” (p. 125). Restant constante, en tant que qualité, la gloire s’attribue par degrés, et par le public.

La chute de la République romaine préoccupe Sacy : “Les Orateurs y exerçoient une souveraine autorité ; ils remuoient le peuple à leur gré ; le Sénat ne se déterminoit que par eux” (p. 132). C’est-à-dire, le pouvoir des lettres restait suprême ; mais, lentement, sous les Empereurs, un déclin est venu diminuer leur éclat. César a opprimé la République mais il n’a pas négligé les lettres, qui en furent “l’ornement et l’appuy” (p. 133).

Auguste, lui aussi, a honoré les lettres : “Il ne faut donc pas s’estonner, que ses plus chers favoris fussent dans le même goust, et que Mecene son premier Ministre prist tant de plaisir à favoriser les nourrissons des Muses ...” Et Sacy ajoute : “Il est donc vray que si les lettres font fleurir l’Estat, l’Estat luy-même ne doit point se flater de faire fleurir les Lettres ...” (p. 135).

Dans son tour d’horizon de la Rome antique, l’exemple sublime du lettré glorieux est Virgile :

"Quand Virgile passoit par les ruës de Rome, il estoit obligé de se cacher, pour se derober au concours de ceux qui venoient de toutes pars pour le voir, et qui se pressoient de se le montrer. Mais quand il paroissoit dans les spectacles publics, et qu’il y récitoit ses vers, tout le peuple se levoit, et le confondoit par cette marque d’honneur, avec ce qu’il y avoit de plus grand, et de plus auguste dans l’Estat.” (p. 133)

Quel est le bilan de ce parcours ? Une véritable “dynamique” politique et sociale, car c’est bien “à ce même amour de la gloire que l’Estat devra la tranquilité des peuples.” Sacy n’est pas explicite sur la relation entre “les peuples” et “le public” ; mais, poursuit-il, “dans un pays où la gloire est aimée, chacun est religieusement attaché à son devoir” (p. 135) — une élaboration logique de sa proposition inférant que c’est bien le public qui, à travers les âges, détermine qui sera glorifié.

Sans doute sous l'influence de la pensée de Diogène, Sacy se montre hostile à la poursuite de la richesse. Homère n’avait pas d’argent, et pour notre auteur, Epaminondas est un véritable héros. Car, insiste-t-il :

"Dez qu’on s’apperçoit, que ce n’est ni le plus riche, ni le plus fastueux, ni le plus intriguant, ni le plus audacieux, qui est le plus estimé dans l’Estat : mais le plus sage, le plus droit, et le plus modeste, l’amour de la gloire étouffe dans tous les cœurs jusqu’aux moindres mouvements de la vanité.” (p. 136)

Fidèle à sa méthode, notre moraliste présente des exemples historique connus de tous ; et son exemple suivant c’est Lacédemone et les lois de Lycurge. Ayant évoqué toute une société ou communauté exemplaire, la Grèce antique, Sacy propose encore une fois quelques individus remarquables : Phocien, Epaminondas, Xenophon, Cincinnatus, ainsi que les Marcels, les Paules, les Fabius, les Scipions — toute une gamme de noms d’individus et de familles souvent cités au pluriel. Les adulateurs subissent alors les mêmes critiques.

Avant de conclure, notons l’emploi d’une méthode d’exposition circulaire et répétitive, chaque retour sur un thème étant augmenté par une observation ou illustré par un exemple encore plus explicite mais peu conforme aux valeurs morales de son temps. Par exemple, comme s’il ne vivait pas à l’époque de Louis XIV et ignorait les multiples éloges du roi en tant que conquérant, Sacy affirme 

“Enfin tous ces fameux Conquerants qui ont remplit le monde du bruit de leur nom, et de la terreur de leurs armes, n’ont désolé tant de Provinces, renversé tant de trônes, et fait couler tant de sang, que pour se couvrir de gloire. Voilà quels en sont les effets, le Ciel dans sa colere pouvoit-il donner aux hommes rien de plus pernicieux ?” (p. 144)

Une trentaine de pages plus loin, le même argument est répété, Attila et Tamerlan servant d’exemples : “Qui a jamais versé plus de sang que le premier, et qui fit jamais de plus vastes, et de plus incroyables conquestes que le second ? que reste-t’il d’eux, que leur barbarie ?” (p. 178)

Inévitablement, l’histoire d’Alexandre le Grand revient, mais Sacy ne nie pas qu’il était un conquérant. Il narre la rencontre avec un corsaire, où, avec une fierté digne d’un honnête homme, le corsaire tutoie le grand homme : “Je suis un misérable brigand, digne de toute sorte de supplices : mais si j’avois comme toy une puissante flotte, je serois comme toi un grand conquerant” (p. 180).

Fidèle à cette logique, Sacy caractérise le “héros” :

“L’idée du Heros renferme donc une valeur salutaire, qui soit la terreur et le supplice des méchants, l’espoir et l’amour des gens de bien. La justice et l’humanité seules luy mettent les armes à la main; il est le protecteur des foibles, l’azile de l’innocence ... ; loin d’estre alteré de sang humain, il ne le repand que pour le menager ....” (p. 180)

Répétant aussi l’argument suivant lequel l’homme de lettres doit vivre dans un état de pauvreté et empruntant, sans le dire, l’idée de la sprezzatura, Sacy martèle que le plus certain moyen d’acquérir la gloire, “c’est de ne rien faire dans la seule vuë de s’en attirer” (p. 216). Il s’adresse ensuite directement à son lecteur : “Si vos vertus, ou vos qualitez sont médiocres, vos soins à les mettre au jour, et à les exagerer les tournent en ridicules ...” (p. 217). Finalement c'est, la modestie qui est blessée: “On aime à parler de vous. tant que vous vous ignorez : on prend plaisir à vous ignorer, dez que vous en parlez” (p. 217).

En ce qui concerne le comportement à la cour, Sacy en donne, comme à son habitude, des exemples — cette fois-ci tirées non seulement de l’Antiquité mais aussi de la France de son époque : le grand Condé, Turenne, Hierosme Bignon, Descartes et Corneille sont évoqués après les Phocien, Epaminondas, Socrate, Scipion que nous avons déjà signalés.

Après une ultime revue de l’histoire romaine, Sacy s’adresse, presque, à la fonction des médailles :

“Quelle illusion de s’imaginer, que les statuës, les titres, les honneurs éternisent la gloire. Ces monuments communs à la gloire, et à la vanité sont perissables. Les titres et les inscriptions s’effacent, les statuës tombent, les arcs de triomphe, et les Temples mesmes sont renversez. ... Codrus n’eust point de statues ; Demetrius-Phalereus en eut trois cent, Codrus n’y a rien perdu.” (p. 239)

Une médaille qui porte une inscription, peut-on la considérer une “inscription” ? On n’en est pas certain ; mais, la réponse implicite de Sacy s’insère dans sa logique : l’opinion publique est le seul garant de la gloire car, avec le temps, les inscriptions s’effacent.

Nous ne serons donc point surpris si, en conclusion Sacy atteste que ce sont les gens de lettres qui assurent la gloire. Il revient encore une fois à Alexandre, “le plus grand amateur de la gloire qu’il y ait jamais eu” et qui “ne pouvoit ... s’empecher d’envier Homère à Achille” (p. 243).

Réduit aux topoi sur la nécessité d’avoir un grand homme d’action afin d’inspirer l’homme qui écrit, Sacy en arrive à la “FIN” de son livre sans avoir mentionné le vieux roi son maître. Watteau range le portrait du Roi Soleil dans une caisse d’expédition (L’Enseigne de Gersaint, 1720), mais Sacy, pour sa part, use de l’ultime instrument à la disposition de tout homme de lettres qui tient à critiquer, voire à dénigrer : il ne mentionne pas Louis XIV.

* * *

Dans L’âge de l’Éloquence : Rhétorique et “res litteraria” de la Réformation au seuil de l’époque classique (Genève, 1980), Marc Fumaroli a discerné en profondeur le corporatisme, la formation et les formes d’action des avocats — hommes dans l’État mais souvent susceptibles de regarder autrement cet État, et surtout sa fondation monarchique. Tel était le cas de Louis de Sacy, un avocat qui, comme ses confrères du XVIe siècle, était toujours à la recherche d’une meilleure compréhension du monde dans lequel il vivait et qui s’adonnait donc à une lecture approfondie des auteurs de l’Antiquité.

 

La bibliographie est vaste, mais notons quelques travaux:

J.-R. Armogath, “Gloire du ciel, gloire des hommes”, dans C. Continisio et C. Mozzarelli. éd., Republica e virtùPensiero politica e monarchia cattolica fra XVI et XVII secolo (Rome, 1995), p. 457-463.

P. Burke, Les stratégies de la gloire (Paris, 1995).

O. Chaline, Le règne de Louis XIV (Paris, 2005).

G. Cowart, The Triumph of Pleasure: Louis XIV and the Politics of Spectacle (Chicago, 2008).

N. Ferrier-Caverivière, L’image de Louis XIV dans la littérature française (Paris, 1981).

M. Fumaroli, “L’héroïsme cornélien et l’idéal de la magnanimité”, dans N. Hepp et G. Livet, éd., Héroisme et création littéraire (Paris, 1974), p. 53-76.

O. Ranum, Artisans of Glory (Chapel Hill, 1980).

G. Sabatier, “La gloire du roi. Iconographie de Louis XIV de 1661 à 1672”, Histoire, Économie, Société, 19 (2000), p. 527-560.

J.B. Wolf, Louis XIV (New York, 1968).

P. Zoberman, Les cérémonies de la parole. L’éloquence d’apparat en France dans le dernier quart du XVIIe siècle (Paris, 2000).