Panat in postcardThe Ranums'

Panat Times

Volume 1, redone Dec. 2014

Contents

Volume 1

Panat

Orest's Pages

Patricia's Musings

Marc-Antoine

Charpentier

Musical Rhetoric

Transcribed Sources


 

On the secrétaires d'Etat in the sixteenth century

For the contents of the different sections, see the Introduction to this transcription

This file reproduces folios 389-406 of BnF, ms. Cinq Cents Colbert 136.

[389] Et l'annee 1482 le Roy Louis xi accorda au college de ses Nottaires et secretaires quil reduisit au nombre de cinquante neuf d'ont il faisoit le soixantiesme les grands privileges et exemptions speciffiez es lettres de Charte quil fit expedier en cette année, Les secretaires des finances desirent les mesmes advantages et obtinrent du Roy francois ses lettres du mois D'Avril 1519 par lesquelles il leur accorda par mesme Ledict au'aux officiers de la Chambre des Comptes et Tresoriers de france es privileges plus amples que ceux des notaires et secretaires du Roy soit pour la commençalité ou pour les autres exemptions lesquelles sont toutes exprimées par cest Edit.

Par Ledict que le Roy fist expedier [389v] au mois D'aoust 1542 il voulut retrancher les abus commis jusques alors par les Chancelliers de france lesquels s'estoient attribuez la puissance de pourvoir a plusiers offices, Loyaux gagéz et sans gages et tournoient a leur profilt les amendes et confiscations adjugées pour raison des faussetes commises aux lettres patentes et sceaux, pour le jugement desquelles ils commettoient tels juges que bon leur sembloit et ainsy estoient juges et parties.

Par iceluy et leur d'effendit absolument de pourvoir d'oresnavant a aucuns offices et de prendre lesdictes confiscations pour faussetés, cest Edit registré au parlement et la Chambre des Comptes au mois de septembre 1542 contient une deffence de signer n'y expedier aucuns offices soit par don ou vente sinon par ceux qui ont pouvoir du Roy de signer en finance.

[390] La deffence qui estoit faicte aux secretaires autres que des finances estoient particullierement pour empescher que le chancellier ne fit signer au desceu du Roy avec la mesme facilité quil avoit fait auparavant dans le grand nombre de ceux qui signoient en finance.

Les provisions des offices desquels la disposition luy estoit interdite, quil pouvoit sceller en particullier sans que personne en eust connoissance estans signées par quelqu'un qui despendit de luy.

Comme les commissions pour signer en finance estoient des Tesmoignages de la bonne volonté de noz Roys, et un moyen pour gratiffier ceux qu'il ayent faict pour limiter le nombre des secretaires qui signeroient en finance ils ne l'ont jamais observé, ainsy que ie l'ay desja [390v]remarqué, et ont en mesme temps que les reglemens ont esté faicts accordé des dispenses pour signer les expeditions des finances et donné des commissions nouvelles ou restably ceux qui avoient est[é] interdicts ce reglement de l'an 1542 ne fut pas mieux observé que les precedens le Roy ayant choisi Claude de Laubespine depuis secretaire d'Estat et guillaume prudhomme pour signer les provisions d'offices et autres expeditions des finances en l'absence des secretaires des finances quil avoit retenuz les lettres qui en furent accordées ausdicts sieurs de Laubespine et prudhomme sont données a Montpelier le 23 jour d'Aoust 1542.

Ensuitte les autres secretaires interdicts furent restablis.

Tous les reglemens faicts depuis [391] ce temps n'ont pas eu plus d'effect que celuy la, nos Roys ayant tousjours accordé de nouvelles lettres a ceux qu'ils avoient interdicts.

Le Roy henry 4e voyant la grande charge de ses finances pour le payement des pentions de ces commissionnaires y remedia en les revocquant absolument en lannée 1605 et en choisit seullement vingt six ausquels il donna la qualité de Notaires, et en composa un College de Clercs notaires et secretaires du Roy et de ses finances pour jouir des mesmes droicts et faire les mesmes fonctions que les anciens Notaires et secretaires du Roy.

Je n'ay rien dict de particullier des secretaires d'Estat compris anciennement soubs le nom de secretaires il est temps d'en parler et de toucher succinctement ce qui les concerne.

[391v] Jay remarque que le Roy choississoit entre ses Clercs et nottaires ceux que bon luy sembloit pour servir en ses conseils aux compagnies souveraines et autres lieux que l'on nommoit secretaires du Roy ausquels il doubloit les gages et leur donnoit six sols parisis par jour outre les six sols parisis qu'ils avoient comme notaires lesquels secretaires estoient simples secretaires.

Il y en avoit d'autres plus considerables pour leur employ que le roy tiroit aussy du nombre de ses Clercs et Notaires ausquels il donnoit douze sols parisis par jour outre leurs gages ordinaires qui estoit le double des gages que touchoient les secretaires ordinaires ceux la estoient employez pour faire scavoir la volonté particuliere du Roy et estoient en la place que les Clercs du secret avoient tenüe soubs le [392] Roy Philippes le Bel et ses predecesseurs, ces secretaires servoient aux affaires d'Estat et ayans receu le commandement du Roy expedioient les dons et autres expeditions des finances a l'exclusion de tous autres, Or comme cest employ estoit consideré particullierement pour le profict qui suivoit la distribution des finances qui passoit par leur plume quand le Roy leur en avoit donné le commandement et que les finances sont le mobile qui donne le mouvement a tout le corps d'un estat, en cette consideration ilz furent appellez secretaires des finances, lequel nom fut depuis usurpé par les secretaires ordinaires, et par ceux qui obtinrent des commissions pour jouir de mesmes gages que les secretaires des finances, quoy qu'ils n'eussent aucun employ, qui furent tous appellez secretaires des finances, et n'y a eu distinction pour le nom [392v] entre ceux qui servoyent actuellement aus affaires d'Estat et les autres secretaires qui depuis le regne de Louis xii et francois premier soubz lesquels ceux qui servoient aux affaires d'Estat ont pris le titre de secretaires d'Estat et des commandemens avec celuy de secretaires des finances qui leur est demeuré jusques apresent.

C'est la veritablement ce qui a donné le nom aux secretaires des finances qui n'appartenoient proprement qu'a ceux qui servoient le Roy et recevoient ses commandemens.

Les gages mesmes qui au commencement estoient differens entre les secretaires ordinaires et les secretaires des finances, furent soubs le regne de Charles 7 renduz esgaux et de douze sols parisis par jour a tous les commissionnaires soit qu'ils fussent [393] secretaires ordinaires ou extraordinaires et des commandements et finances jusques a ce que les gages ayent esté augmenté a douze cens livres par an a chacun secretaire et mis depuis a mil livres comme ils estoient lors de la reduction desdicts secretaires des finances des annees 1547 et 1605 ce que ie desire particulariser en ce lieu pour ce qui est des secretaires d'Estat quoy que j'aye faict un chapitre particulier de leurs gages et de leurs augmentations.

Soubs le Roy Charles 7 les gages des secretaires des finances qui sont a present noz secretaires d'Estat nestoient que de douze sols parisis par jour outre les six sols parisis par jour qui estoit attribuéz a leurs charges de Notaires du Roy, au lieu desquels le Roy louis xi leur donna une pention de douze cens livres par chacun an a condition [393v] quils ne prendroient aucuns esmoluments des expeditions quils dellivreroient comme ilz avoient auparavant accoustumé de faire.

J'ay veu quelques parties employées dans le Compte des finances de france apresent a l'espargne rendu depuis le 20e Janvier 1484 jusques au dernier septembre 1485 soubs le nom de Jean Robineau et Jean de la Primaudaye Notaires et Secretaires de Roy et commis a signer au faict des finances au Chapitre des pentions gages ordinaires et entretenemens avec l'arrest de la Chambre intervenu sur l'employ desdictes parties qui donne une lumiere entiere de ces gages et pentions.

A Jean Robineau Notaire et Secretaire du Roy et secretaires [sic] de ses finances pour ses gages et entretenement au service du Roy.................ii m[ille] Lxxiii lt xv s t[ournoi]z
Videantur arrestem positum sub nominé magistri johannes de la primaudaye et dicti robineau.
A Maistre Jean de la primaudaye Notaire et Secretaire du Roy commis a signer au faict et estat de ses finances pour sa pention et entretenement........xii c[ent] lt
A Me Jean Robineau Notaire et Secretaire du Roy commis a signer au faict des finances pour sa pension de dix mois.........................................................m[ille] lt
Ordinetur super ista parté et proxima sequenté quoniam videntur ista pensiones excessivae nam de temporé regis Karoli septimi secretarii financiarum solebant caperé seu haberé pro [394] suis vadiis et signatura xviii s parisis per diem solum, et expost Rex Ludovicus ut nullum salarium aut aliam mercedem accipereni pro suis poenis et laboribus faciendi litteras et expeditiones predictarum financiarum eis ordinavit xii c[ent]  lt per annum prout constat per rotulos receptorum generalium, sed tamum a praedicto salario aut mercede exigendo non cessant, imo ut solebant accipiunt intentioni dicti regis Ludovici contraveniendo etiam una cum hoc accipiunt instatibus normamiae C[ent] lt tz et instatibus linguae octitanae C  lt tz quaré ordinetur, viso dicto Rotulo transeat pars pro Receptoré sed sibi ordinatum fuit notifficaré gentibus financiarum presentem difficultatem ut habeant advertiré Regem et suum consilium ut provideatur super contentis ordinatione dominarum.

Sur quelques autres parties de semblables pentions la Chambre ordonne que les secretaires des finances [395v] qui les ont touchées viendront faire serment a la Chambre qu'ils n'ont pris aucun salaire des expeditions quils ont dellivrees et que si le contraire se veriffie l'on recouvrera sur eux ladicte pention.

Les secretaires des finances firent depuis ce temps augmenter leurs gages ensorte qu'en lannée 1547 quils furent reduicts a 4 pour servir aux affaires d'estat ils avoient xvi c[ent] xxiii lts de gages.

J'ay dit a mon advis succintement touchant l'establissement et fonction des Clercs Notaires et secretaires du Roy et secretaires des finances en general ce que l'on en peut desirer pour connoistre la nature et condition des charges des secretaires d'estat il reste maintenant a faire voir comment les secretaires d'Estat qui ne prenoient qualité que de secretaires des finances ont esté reduicts a quatre et se sont ordinairement qualifiez secretaires d'Estat et des commandemens et finances et en ont obtenu le titre par leurs provisions.

Le Roy francois premier avoit faict choix entre les secretaires des finances de ceux qui avoient le plus de merite et d'experience pour servir aux affaires d'Estat et des finances tant pres sa personne qu'en ses Conseils, Robertet Burgensis, Gilbert Bayard sieur de la fon, qualifié secretaire d'Estat an commencement du traicté de Crespy de l'an 1544 Breton, de Neufville, Bochetel, Laubespine et autres faisoient digneme[nt] [396] leur debvoir en ces commissions du moment qu'il fut decedé le connestable de Montmorency qui eut l'authorité entiere soubs le Roy henry 2, congedia tous les secretaires des finances qui estoient dan l'employ et ne retint des anciens pour signer les affaires d'Estat que bochetel et Laubespine et fit expedier le premier jour d'Avril avant pasques le lendemain de decedz du Roy francois premier, des lettres de provision purement et simplement de secretaire des finances Cosme Clausse sieur de Marchaumont et pareilles lettres le jour suivant a Jean du Thieri notaire et secretaire du Roy et receveur de sens qui n'estoient auparavant secretaires des finances et donna a eux quatre seuls le pouvoir de signer les affaires d'Estat et des finances je l'ay appris par la Copie d'une lettre du quatriesme April 1547 escrite par Monsieur Bochetel a Monsieur de Laubespine son gendre par laquelle [396v] il luy manda que Monsieur le Connestable les avoit retenus tous deux avec Marchaumont et le receveur de Sens pour signer les affaires d'Estat.

Lettre de Monsieur Bochetel a Monsieur de Laubespine son gendre touchant la mort du Roy francois premier et de la mutation de quelques ministres.
Mon fils j'ay presentement receu la lettre que m'avéz escrite par ce porteur vous advisant qu'un jour ou deux avant le trepas du Roy nostre maistre je vous fais scavoir par la poste l'extremité de sa maladie par ou vous pouviez [397] bien conjecturer qu'il n'y avoit pas grande esperance en son affaire - Maistre Jacques Bourdin vous en a depuis escrit et cejourd'huy ie vous en ay encores escrit par Alincourt tant y a que le dernier de l'autre mois entre deux ou trois heures apres midy il rendit l'ame a Dieu et vous advise qu'il y a cent ans quil ne mourut prince avec si grande contrition ne repentance et en si grance connoissance de Dieu qu'il a fait, le jour mesme qu'il mourut nous demendasmes Monsieur le general Bayard et moy au Roy qui est apresent ce qu'il luy plairoit que nous fissions dautant que nous avions plusieurs lettres et pacquets a quoy n'avoit esté respondu il nous fit response que nous le suivissions ce que nous avons fait Messieurs les Cardinal de Tournon et Admiral sont demeurez avec le Corps en ce lieu et le jour mesme que le Roy y arriva y arriva pareillement Monsieur le Connestable [397v] qui incontinant a embrassé tout le fais des affaires je me suis presenté a luy et vous advise qu'il ma faict bonne chere me disant qu'il estoit mon amy et qu'il me le donneroit a cognoistre, Marchaumont et le receveur de Sens ont esté créez Secretaires des finances j'ay mis peine de sentir comme nous en estions vous et moy et ma'on assuré que le Roy en avoit bonne opinion et se vouloit servir de nous, j'ay recommandé vos affaires a Monsieur le Connestable qui m'a confirmé ce que dessus et ma dit que les matieres d'Estat se despecheroient par Marchaumont vous et moy et ledit receveur de sens il luy a pleu prendre mon fils pour le suivre et escrire soubs ses secretaires Marchaumont s'advance tant qu'il peut et je me retire neantmoins ie continue a despescher tout ce que j'ay accoustumé et trouvé qu'on me faict bonne chere et vous assure que [398] j'ay trouvé plus d'amis que ie ne pensois en une telle et si soudaine mutation le pauvre Monsieur general Bayard a eu congé assez estrangement comme ie vous diray et vous assure que quelque mal que j'aye receu de luy i'en ay eu pitié venez vous en quand vous voudrez car on vous fera bonne chere il y a beaucoup de mutations dont ie ne vous escriray pour cette heure quant a Monsieur l'Admiral le Roy n'en a parlé qu'honnestement de son traictement je ne scay quel sera touttesfois je pense que les Estats luy demeureront on dit que Monsieur le Cardinal de Tournon se veult retirer, voila ce que j'ay a vous escrire pour cette heure me recommandant a vous et priant Dieu vous donner ce que desiréz de Sainct Germain en Laye ce quatriesme Avril et audessoubs vostre bon pere Bechetel et sur le doz [398v] est escrit, A mon fils Monsieur de Laubespine Conseiller du Roy et Secretaire de ses finances.

Le 14 septembre 1547 Le Roy confirma le choix qui avoit esté faict par Monsieur le Connestable et par ses lettres pattentes dudict jour apres avoir faict mention qu'incontinant apres son advenement a la Couronne il avoit choisy les sieurs Bochetel de Laubespine - Clausse et du Thiert pour expedier toutes les affaires d'Estat il leur donna a chacun iii m[ille] lt d'augmentation de gages outre les xvi c[ent] xxiii lts qu'ils avoient comme secretaires des finances.

Lettres patentes par lesquelles le Roy confirme l'eslection des [399] quatre secretaires d'Estat et leur augmente leurs gages de trois mil Livres chacun.|
Henry par la grace de Dieu Roy de france a tous ceux qui ces presentes lettres verront Salut comme a nostre nouvel advenement a la Couronne et pourvoyant et donnant ordre a la conduitte et direction de noz affaires nous eussions entre autres choses faict eslection de quatre de noz amez et feaux Conseillers et secretaires de noz commandemens et finances c'est assavoir Maistres Guillaume Bochetel Cosme Clausse Claude de Laubespine et Jean du Thiert pour faire les expeditions et despeches d'Estat selon le departement des charges lieux et endroicts [399] et provinces que Nous leur avons limitez et distribuez pour distinctement et respectivement en respondre afin que chacun deux sceust ce qu'il a a faire et que doresnavant telles expeditions et despeches d'Estat qui sont les choses plus dignes et importantes qui soient a manier aupres de nostre personne fussent sans aucune confusion mais avec l'ordre et dignité quil appartient conduittes et maniées par quoy ayant esgard a ce que nosdicts Conseillers et secretaires de nos finances dessus nommez pour satisfaire chacun endroict soy a ce quils doivent pour nostredit service et entiere satisfaction de leurs charges qui sont de grand et extreme labeur soing vigilence et dilligence sont astraincts et continuellement resider pres et allentour de nostre personne a grands fraiz et despens nous avons advisé comme il est plus que raisonnable de leur accroistre et [400] augmenter jusques a trois mil livres tournois a chacun par an leurs gages pention et entretenement qui par l'institution ancienne desdict offices souloit estre seullement de seize cens vingt livres dix sols tournois qui est bien peu pour le temps eu esgard a la charté de vivre qui est excessive et importable pour le respect du passé que aussy a la grande continuelle despense que a cette occasion il faut quils fassent a nostre suitte pour ces causes et autres a ce nous mouvans voulans leur donner bonne et juste occasion de continuer au bon et loyal devoir qu'ils ont fait jusques icy au faict de leurs charges a nostre tres grand contentement et satisfaction et a ce quils ayent moyen de plus honnorablement eux entretenir aupres de nous a iceux et a chacun deux avons par ces presentes ordonné et ordonnons pour lesdicts gages et entretenement [400v] esdicts estats et offices ladicte somme de trois mil livres avoir et prendre par chacun an par quart et esgale portion es quatre quartiers de chacune année a commancer du premier jour d'avril dernier passé qui fut le commencement de nostre regne que nous leur departismes leursdictes charges et ce par les mains du Tresorier de nostre Esparge par leurs simples quittances et sans quil soit besoin en avoir ne recouvrer generallement ou particullierement autre acquit ne mandement que cesdictes presentes ne attendre que la partie soit couchée ny employée es estats generaux au particuliers de nosdictes finances Si donnons en mandement par ces mesmes presentes a noz amez et feaux les gens de noz Comptes et tresoriers de nostre Espargne apresent et advenir que lesd[ites] Creues et augmentation de gages et entretenement ils fassent souffrent [401] et laissent nosdicts quatre Conseillers et secretaires des nosdictes finances dessus nommez jouir et user plainement et paisiblement en payant baillant et dellivrant par ledit Tresorier de nostredit Espargne et a chacun deux des deniers d'Icelle nostredit espargne ladicte somme de trois mil livres par chacun an par quart et esgale portion es quatre quarters de l'année par leursdictes simples quittances a commencer et tout ainsy et par la forme et maniere que dessus est dit et en rapportant cesdictes presentes signées de nostre main ou vidimus d'Icelles faict soubs scel Royal pour une fois avec leur quittance sur ce suffisante seulement nous voulons ce que payé baillé et dellivré leur aura esté a la cause dessusdictes estre passé et alloué es comptes et rabatu de la recepte de nostredit Espargne par lesdicts gens de nos comptes ausquels nous mandons [401v] ainsy le faire sans difficulté Car tel est nostre plaisir nonobstant que la partie ne soit chacun an couchée en l'estat general de noz finances L'ordonnance de noz coffres du Louvre Celles faictes a Coignac et sallelles ou il est dit entre autres choses que les acquits expediées pour plus longtemps que d'un an n'auront lieu et quelconques noz ordonnances tant anciennes que modernes faictes sur le faict ordre et distribution de noz finances ausquelz ensemble a la desrogatoire y contenue nous avons pour cette fois desrogé et desrogeons par cesdictes presentes ausquelles en tesmoing de ce nous avons fait mettre et apposer nostre scel. Donné a Fontainebleau le quatorziesme jour de septembre l'an de grace 1547 et de nostre regne le premier Signé henry et sur le Reply par le Roy Le sieur de Montmorency Connestable de france [402]present de Neufville et scellee de cire jaune sur simple queue.

Voila certainement en quel temps et de quelle façon les secretaires d'Estat et des commendemens ont esté tiréz du corps des secretaires des finances et le nombre limité a quatre lequel n'a point esté depuis augmenté au moins pour avoir suitte et pour la fonction.

Au commencement ils ne prirent qualité que de secretaires des finances comme le portoient leurs provisions mais le temps les ayans affermis en leur establissement ils s'intitulerent secretaires d'Estat et des commandemens et finances et firent employer ce titre dans les provisions de ceux que le Roy receut en leurs charges a leur survivance ce qui a depuis esté suivy par leurs successeurs et hoirs.

[402v] Il ne sera pas hors de propos de transcrire la Coppie des provisions de secretaires des finances de l'un dentreux afin que l'on puisse avoir dautant plus de cognoissance de l'estat ancien des secretaires d'Estat.

Provisions de Cosme Clausse sieur de Marchaumont secretaire des finances.
Henry par la grace de Dieu Roy de france a tous ceux qui ces presentes lettres verront comme de noz premiers ans et du vivant de feu nostre frere aisné Dauphin nostre amé et feal conseiller Maistre Cosme Clausse sieur de Marchaumont eust par le feu Roy nostre tres cher sieur et pere que [403] Dieu absolve esté fait secretaire de noz finances auquel Estat il a servy seul nostredit frere tant qu'il a vescu et nous jusques icy en telle dilligence Loyauté et fidellité que nous avons bonne et juste occasion maintenant qu'il a plu a Dieu nostre Createur nous faire successeur a la Couronne non seullement de le continuer en c'est estat mais aussy l'advancer et augmenter en honneurs et bienfaicts estant assuré si par le passé il a fait et entier debvoir en choses dependans dudit estat et concernans l'administration des affaires que nous avons eu mesme en nostre Duché de Bretagne et ailleurs durant que nous avons esté en exploit de guerre il sera pour de bien en mieux nous servir es affaires de plus grande importance qui est de present soffrent, - Pour ces causes et autres bonnes justes et raisonnable considerations a ce nous [403v] mouvans confians a plein de ses sens vertu et longue experience iceluy en continuant avons fait institué ordonné et estably faisons instituons ordonnons et establissons nostre Conseiller et secretaire de noz finances et ledit estat et office luy avons par ces presentes donné et octroyée donnons et octroyons pour l'avoir tenir et exercer aux honneurs auctoritez prerogatives preeminences franchises, libertes droicts proficts et esmolumens qui y apartiennent et aux gages pention et entretenement de seize cens vingt trois livres deux sols six deniers tournois que ont accoustumé d'avoir et prendre les autres secretaires ordinaires de noz finances a commencer du jour et datte de ces presentes nonobstant que d'ancienneté lesditz secretaires de noz finances eussent esté reduits a nombre certain qui depuis par feu nostre tres cher sieur [404] et pere le Roy dernier decedé (que dieu absolve) a esté creu et augmenté comme de present encores nous faisons en creant et errigeant de nouvel en tant que besoin seroit cestuy present office de nostre Conseiller et secretaire de noz finances en chef en titre d'office formé comme sont ceux de noz autres secretaires semblable estat et qualité Si donnons en mandement par ces presentes a nostre amé et feal Chancelier que pris et receu dudict Clausse le serment en tel cas requis et accoustumé iceluy mettre et institüe de par nous en pocession et saisive dudit estat et office d'Iceluy ensemble des honneurs auctoritez prerogatives preeminences francises libertees gages pensions et entretenemens droicts proficts et esmolumens dessusdicts le face souffre et laisse jouir et user plainement et paisiblement et a luy obeir et [404v] entendre a tous ceux et ainsy qu'il apartiendra es choses touchans et concernans ledit office Mandons en outre a nostre amé et feal le tresorier de nostre espargne il paye baillé et dellivré audit Clausse doresnavant par chacun an aux termes et en la maniere accoustumée lesdicts gages pentions et entretenement appartenant audit office a la raison que dessus et par rapportant cesdictes presentes ou vidimus d'Icelles fait soubs scel Royal pour une fois et quittance dudit Clausse sur ce suffisante seullement nous voulons tant ce que baillé et dellivré aura esté a cette cause passé et alloué es comptes et rabatu de la recepte dud[it] tresorier de nostre Espargne par nos amez et feaux les gens de noz Comptes a Paris ausquels nous mandons ainsy le faire sans difficulté Car tel est nostre plaisir En tesmoing [405] de ce nous avons fait mettre nostre scel a cesdictes presentes Donné a hautebruiere le premier jour d'avril l'an de grace mil cinq cens quarante six et de nostre regne le premier signé sur le reply Par le Roy l'Archevesque et duc de Rheims pair de france et autres presens Bochetel et scellé sur double queüe de cire jaune et encores sur ledit reply est escript Cejourdh'huy sixiesme jour d'Avril mil cinq cens quarante six avant pasques Maistre Cosme Clausse a faict et presté le serment es mains de Monseigneur le Chancelier pour ce deub et accoustumé dudit office de Conseiller et Secretaire des finances moy present le picart signé Clausse avec grille et paraphe, Extraict des regestres de la Chambre des Comptes signé Bourlon.

Il n'est point parlé danz ces provisions des affaires d'Estat mais seulement des finances.

Le premier duquel les provisions ont esté expediées avec la qualité de secretaire d'estat a esté Claude de Laubespine le jeune fils de Claude de Laubespine seigneur de hauterive secretaire d'estat lequel fut receu a la survivance de son pere en lannée 1560 depuis luy tous ceux qui ont esté pourveus de l'une de ces quatre charges ont eu pareille qualité employée en leurs provisions.

Les secretaires des finances prestoient le serment de leurs charges entre les mains du Chancellier ou de ceux qui avoient la garde des seaux de france comme firent Bochetel, de Laubespine, Clausse et de Thier, et apres eux les autres secretaires d'estat receus en leur lieu, encore que leurs charges eussent esté rendues plus [406] considerables par l'augmentation de leur employ et la limitation de leur Nombre, leur serment estoit en ces termes qui na esté changé et presté entre les mains du Roy que depuis l'année 1588 comme il sera remarqué cy apres.

En lannée 1565 le Roy Charles 9 fit un reglement pour ce qui concernoit les finances et considerant que les 4 secretaires d'Estat estoient suffisans pour signer les expeditions des finances il deffendit a tous autres de les signer fors quelques secretaires des finances qui son nomméz dans les lettres.