Panat in postcardThe Ranums'

Panat Times

Volume 1, redone Dec. 2014

Contents

Volume 1

Panat

Orest's Pages

Patricia's Musings

Marc-Antoine

Charpentier

Musical Rhetoric

Transcribed Sources


 

Les trois narrations du curé de Panat

Dans le Livre de la paroisse de Panat, le curé Émile Cayron a préservé pour ses successeurs la narration des trois bénédictions qu'il a organisées — 1883, 1884, 1886 — dans la nouvelle église du village. À l'encontre de ses amis, qui ont écrit des articles élogieux et ampoulés pour la Revue religieuse de Rodez, Cayron présente les faits sans broder.

Voici les trois brefs procès-verbaux de la plume de l'Abbé Cayron:

La bénédiction de la première pierre, juillet 1883

Le 1er juillet 1883 avait lieu à Panat la pose et la bénédiction de la première pierre d'une nouvelle église. L'ancienne église n'était plus convenable, vu son mauvais état et n'était pas apte à être restaurée, ce qui a été déclarée par les autorités civiles et ecclésiastiques, où [l']avis a été à la construction d'une nouvelle église. (La description de l'ancienne église est faite sur le sommier.)

Cela n'a pas été sans souffrir certaine difficulté. Les uns voulaient la restauration de l'ancienne, mais tout examiné il a paru nécessaire de construire à neuf et même de la transporter sur un nouvel emplacement.

Ce qui a été arrêté et conclu qu'on ferait une église neuve et placée à l'entrée du village, comme cet endroit étant plus central. Une souscription fut faite dans la paroisse au nom de la fabrique, les plans et devis furent dressés par M. Pons, architecte du département et approuvés au ministère et à la préfecture le 21 juillet 1881. Enfin les travaux ont été donnés à l'adjudication dans le courant de l'année 1882.

Les fondations en ont été jettées le 1er juillet 1883. Le dimanche au soir, à l'issue des vêpres, jour de la solemnité des ss. apôtres Pierre et Paul, toute la paroisse s'est rendue en procession sur l'emplacement où déjà on avait commencé la nouvelle, et nous avons procédé à la bénédiction de la première pierre, ayant été authorisé par M. Noguéry, vicaire général.

Conformément au rituel nous avons béni une pierre destinée à être placée dans les pilastres de la porte d'entrée à droite. Une excavation a été faite dans la dite pierre où nous avons inséré un tube en verre renfermant une pancarte en parchemin avec cette inscription: D.O.M. [Deo Omnipotent Misericordia] In nomine sanctissimae Trininitatis [sic: lire: Trinitatis] MDCCCLXXXIII in die solemnitatis sanctorum apostorum Petri e Pauli Leone XIII pontifice maxime regnante Ernesto Bourret episcipo ruthenensi et vabrensi, Aemilio Cayron infra scripto rectori ecclesiae vulto dicttae sancti Juliani Panat, in malis diebus nostris in sanctissimi cordis Jesu in devotionem et in beatissimae virginis Mariae, sanctique Joseph protectionem innixis primus novi hujus temple lapis divo Juliano martyre dicatto beataque Annae cum aqua et Jordane tribusque fontibus romanis divi Pauli benedictus fuit. (1) Prima die julii in solemnitate translata sanctorum apostorum Pietri et Pauli. E. Cayron parochius. (2)

La bénédiction de l'église neuve de Panat, octobre 1884

L'an 1884 et le 5 du mois d'octobre, dimanche du Rosaire, Mgr Joseph-Christian-Ernest Bourret, évêque de Rodez, accompagné de M. Noguéry, vicaire général, est arrivé le matin vers les neuf heures à Panat pour procéder à la bénédiction de la nouvelle église construite à l'entrée du village. Cette église est dans le canton de Marcillac et du district de Valady. Mgr a longuement examiné ce petit monument qu'il a trouvé parfaitement bien réussi.

Monseigneur a ensuite procédé à la bénédiction, assisté de plusieurs ecclésiastiques, parmi lesquels on remarquait MM les curés de Valady, de Clairvaux, de Maleville, et plusieurs autres prêtres et tous les paroissiens de Panat, auxquels s'étaient joints encore des étrangers. Mgr a prononcé une de ces allocutions qu'il sait si bien approprier aux circonstances.

M. Noguéry, vicaire général, a dit la grand'messe. Mgr a encore assisté le soir aux vêpres où il a parlé de nouveau. Il a donné d'excellents conseils et il a laissé avec nous tous une bonne impression de la circonstance. Mgr avait bien voulu donner un vitrail, c'est le Sacré Cœur de Jésus qui est à la fenêtre du milieu du sanctuaire.

Procès verbal de l'érection et bénédiction du chemin de croix, janvier 1886

Procès-verbal de l'érection du chemin de croix, l'an 1886 et le 24 janvier, jour du dimanche, s'étaient rendus à l'église neuve de Panat, plusieurs ecclésiastiques choisis, presque tous ayant fait le pèlerinage de la Terre Sainte, pour assister à l'érection d'un superbe chemin de croix sorti des ateliers de Vaucouleurs. Ce qui ajoute aux stations ce sont de petites croix en bois d'olivier apporté[e]s par les pèlerins de Jérusalem et attachées au devant des croix des tableaux.

Après la Messe solemnelle chantée avec diacre et sous-diacre par M. l'abbé Ricard, secrétaire générale de l'évêché, l'abbé [Joseph] Touzery, chanoine honoraire et membre du coum[i]té [lire: comité?] de Mgr [Bourret], a donné une instruction bien sentie, propre à la circonstance, devant toute la paroisse réunie et de nombre[ux] étrangers. Puis nous avons procédé à la bénédiction des tableaux et des croix. Ces dernières étaient portées en procession par six garçons et huit filles habillés de blanc, en même temps qu'on plaçait les différentes croix se fesaient [sic] la méditation, des prières et du chant. Cette belle et édifiante cérémonie s'est faite avec toutes les autorisations nécessaires, ainsi qu'il conste [lire: conte] par la lettre ci-jointe au sommier, p. 23. En effet, Mgr Ernest Bourret, évêque de Rodez, muni lui-meme de l'indult apostolique de S.Sté Pie IX accordé le 4 novembre 1873, avait nommément député nous soussigné, Cayron Émile, curé de la paroisse, ou tout autre prêtre à choix pour faire ladite bénédiction. C'est pourquoi nous avons désigné M. l'abbé Ricard, secrétaire général de l'évêché, pour nous remplacer. Le soir après les vêpres, avait lieu la bénédiction de trois autels, laquelle a été faite par l'abbé Alazard.

Fait à Panat le 24 janvier 1886 [et signé par les participants: Cayron, Émile, curé de Panat, délégué par Mgr Ernest _____ [illisible]; l’abbé Alazard, chanoine honoraire, directeur de la Revue religieuse; Alazard, curé de Glassac; Saleilles, vicaire curé de Clairvaux; Cure, curé vicaire de St. Michel [de Decazeville]; Cayron, curé de Maleville; Palayret curé à Cruéjouls; J. Touzery]
(source des trois narrations: Livre de la paroisse de Panat, pp. 70-72)

(Source des trois narrations: Livre de la paroisse de Panat, pp. 70-72)

 

Notes: 

1. Lors de son pèlerinage à Rome en 1877, et ensuite lors d'un bref séjour à Jérusalem en 1882, Cayron aurait rempli deux petits flacons au Jourdain et à la fontaine de Saint Paul aux Trois Fontaines.

2. En dépit de quelques orthographes et tournures de phrase fantaisistes, nous tenterons de paraphraser le texte latin: Au nom de la très sainte Trinité, 1883, le jour de la fête solennelle des saints apôtres Pierre et Paul, Léon XIII Pontifex Maximus règnant, Ernest Bourret évêque de Rodez et de Vabres, Émile Cayron qui signe ci-dessous recteur de l'église appellée Saint Julien de Panat, dans le malheur de notre temps, en dévotion au très saint cœur de Jésus, et soutenus par la protection de la sainte Vierge Marie et de saint Joseph, la première pierre de ce temple dit de Saint Julien Martyr et de Sainte Anne, a été bénie avec l'eau du Jourdain et des Trois Fontaines romaines de saint Paul. Le premier jour de juillet, fête solennelle de la Translation des saints apôtres Pierre et Paul. É. Cayron, prêtre.

 

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