Panat in postcardThe Ranums'

Panat Times

Volume 1, redone Dec. 2014

Contents

Volume 1

Panat

Orest's Pages

Patricia's Musings

Marc-Antoine

Charpentier

Musical Rhetoric

Transcribed Sources


 

2: Une politique dynastique

Return to opening page of "Feindre les poutres"
(where you can access the illustrations, the other sections of the article, and the notarial acts)

Cette rénovation de l'hôtel de Guise s'insère dans la politique dynastique de la Maison de Guise. Le duc Henri est mort en 1664, et son successeur, Joseph-Louis de Lorraine, n'a que quinze ans. Pendant cet interrègne, la princesse Marie est pour ainsi dire la Régente. Les différents plans de l'hôtel que Jean-Pierre Babelon a présentés en 1965(1) permettent d'entrevoir non seulement les grandes ambitions de cette famille entre 1650 et 1688, mais aussi leur échec.

Le plus ancien des plans (le plan A de Babelon, et notre plan I) semble avoir été commandé avant 1656 par Henri II de Lorraine, duc de Guise. Ce plan montre le rez-de-chaussée de l'édifice et les deux cours intérieures; les jardins et leurs allées d'arbres; la longue aile des écuries, qui s'étend jusqu'à la rue vieille du Temple; et, à droite, la "Cour aux arbres" telle qu'elle était avant la vente, en 1656, d'une "portion de place dans la court des armes" (il s'agit, bien sûr, de la Cour aux arbres qu'on voit en bas et à droite sur notre figure 1)(2). Or, ce plan permet d'affirmer que si Henri II de Lorraine a vraisemblablement apporté quelques petites modifications à l'édifice avant 1664, c'est sa sur Marie qui est responsable pour les grandes rénovations qui sont préservées dans le plan dit "de Gaignières", dressé en 1697 (le plan E de Babelon, et notre figure 2).

Click here to see: the four floor plans of the Hotel de Guise;
Or click here to see: Figures 1 and 2, which show the hotel and surrounding land
Or click here to see: three perspectives onto Le Notre's gardens

Effectivement, sur le plan I (qui reprend une partie de la figure 1), on retrouve la plupart des éléments mentionnés comme existant en 1666-67, lors de la signature des marchés, et qui allaient servir de point de départ pour la rénovation de l'édifice. À titre d'exemple, non seulement peut-on identifier les différentes pièces du rez-de-chaussée que Mlle de Guise veut aménager, mais on voit aussi les murs qu'elle fera abattre, les portes et fenêtres qu'elle fera boucher, les cheminées qu'elle fera détruire ou déplacer, la petite chapelle qui sera démolie, et les escaliers qui seront supprimés. Plusieurs éléments mentionnés dans les marchés ne se trouvent toutefois point sur le plan I: autrement dit, ils sont postérieurs à la confection du plan mais antérieur aux travaux de 1666. Par exemple, il est manifeste que, du vivant du duc Henri, un escalier oval ("l'escalier de Guise" qu'on connaît encore et qu'on voit sur notre plan II a, b et c, 13) a remplacé l'escalier carré à quatre noyaux (la "grande montée" qui existait déjà en 1611 et qui figure sur le plan I, 13(3)) par lequel on accédait à l'appartement du Duc(4) On apprend aussi, par des allusions dans les marchés, que le duc Henri avait fait faire un "manège couvert" dans l'aile des écuries(5).

Click here to see: the four floor plans of the Hotel de Guise;
Or click here to see: Figures 1 and 2, which show the hotel and surrounding land
Or click here to see: three perspectives onto Le Notre's gardens

En 1665, lors de son entretien avec le Bernin, Marie de Lorraine était animée par une considération qui l'emportait sur toutes les autres: au nom de son neveu, elle tenait à rehausser la gloire de la Maison de Guise, ternie par la conduite de son frère Henri. Déjà, sans doute, elle complotait avec sa cousine Marguerite de Lorraine, la duchesse douairière d'Orléans, pour faire agréer par Louis XIV une alliance entre le jeune duc de Guise et Élisabeth d'Orléans, la fille de Marguerite de Lorraine et Gaston d'Orléans. Une rénovation de l'hôtel de fond en comble s'imposait par conséquent, et au plus vite: car, obliger une petite-fille de France de s'installer dans un hôtel viellot et mal entretenu, ce serait une honte pour la Maison de Guise. Formée à la vie politique par sa mère, Henriette-Catherine de Joyeuse, Marie de Lorraine la prend pour modèle: "C'est Henriette-Catherine qui fut la grande bâtisseuse, et il est bien significatif de la voir traiter directement avec les entrepreneurs au nom de son mari", note J.-P. Babelon(6). Si on change le nom, la phrase semble avoir été faite sur mesure pour Mlle de Guise et son neveu.

Pendant de l'hiver de 1665-1666, Mlle de Guise s'adresse donc à Jacques Gabriel, architecte des bâtiments du roi, qui élabore un projet dont la magnificence et la commodité plaisent à son Altesse. Les travaux préliminaires commencent pendant l'été de 1666, mais la signature du marché tarde jusqu'au 4 septembre, auquel jour Gabriel promet de terminer les rénovations avant le 31 décembre 1666, et la construction du nouvel escalier monumental (II a et c, 7) avant Pâques 1667. Mlle de Guise fait aussi un accord avec André Le Nôtre, le grand dessinateur de jardins, qui procède immédiatement à arrachage de tous les arbres(7) et à la réfecton du jardin dans sa totalité. Le 26 février 1667, son Altesse signe un second marché avec Gabriel, qui s'engage à apporter encore quelques modifications à l'hôtel, mais surtout à refaire les espacès de l'aile des écuries, où les protégés de leurs Altesses vont bientôt s'installer.

En effet, dans ces seconds pourparlers avec Gabriel, Marie de Lorraine se montre préoccupée par la commodité du "petit appartement" (II a, y) situé dans cette aile, tout près du grand escalier. C'est le logis qu'elle destine au nouveau "gouverneur" ou "précepteur" de son neveu: Philippe Goibault des Bois (dit "M. Du Bois"), un gentilhomme poitevin qui est un grand ami de Port-Royal et un musicien amateur, auquel ses traductions de saint Augustin vont faire attribuer un fauteuil à l'Académie française(8). Un autre appartement, situé au-dessus du manège couvert, sera occupé par par l'écuyer du Duc, le collectionneur Roger de Gaignières. (Quelques années plus tard, leurs Altesses offriront un appartement analogue au compositeur Marc-Antoine Charpentier, de retour de Rome.) Cette seconde tranche des travaux doit être faite et parfaite au plus tard en juin 1667.

Ainsi, depuis le mi-août 1666 et jusqu'en juin 1667, des ouvriers gagés par Gabriel et Le Nôtre mettent sens dessus dessous non seulement les jardins mais aussi la quasi totalité de l'hôtel de Guise et ses annexes. Les travaux ne sont pas tout à fait terminés le 15 mai 1667, quand le jeune duc de Guise épouse Élisabeth d'Orléans. (Le Nôtre ne signe la dernière quittance qu'en octobre 1667, et Gabriel en septembre 1668.) On sait d'ailleurs que la mariée a passé quelques mois au Luxembourg, près de sa mère, et le marié à la Volière, où il demeurait avec sa tante(9). Aux travaux stipulés par ces trois marchés, viendront s'ajouter quelques petits travaux de finition: des "barrières" en bois (décembre 1667), quelques travaux supplémentaires de couverture (avril 1668) et de plomberie (mai 1670), plus des "peintures" ­ ces dernières étant sans doute des embellissements des plafonds cintrés construits par Gabriel(10). (Ces marchés, ainsi que ceux de Gabriel et Le Nôtre, sont présentés en annexe.) Dans leur ensemble, les travaux entrepris par Gabriel et par Le Nôtre montent à 102.207 livres tournois.

Établir ces sommes forfaitaires, voulait manifestement dire négocier chaque détail soit avec son Altesse, soit avec ses agents. Quelques réminiscences de ces pourparlers subsistent sur le marché que Le Nôtre a dressé de sa propre main. C'est à dire que, par suite de plusieurs baisses de tarif marquées en crayon, la "somme totalle de toute despense sy-dessus mentionné qu'il convient faire" dans les jardins ­ 11.900 livres ­ est réduite à 9.607 livres. Le trésorier de son Altesse verse 5.607 livres à Le Nôtre en octobre 1667 et promet d'en payer le reste dans les sept mois à suivre ­ c'est à dire, avant la fin du mois de mai 1668. En fin de compte, ces deux versements de 2.000 livres chacun ne se font qu'en juin et en septembre, de toute évidence parce que Mlle de Guise a constaté que quelques-uns des arbres et des arbrisseaux ont mal hiverné et que Le Nôtre doit "remettre d'autres à la place de ceux qui seront morts". Quant à Gabriel, il est payé régulièrement, de semaine en semaine, tant que durent les travaux; mais une fois les travaux finis, le trésorier retiendra 5.000 livres, en attendant que Jacques Bornat, architecte des bâtiments du roi ­ dont Gabriel est tenu à "suivre exactement les ordres" et qui a "de la part de son Altesse l'il et conduicte pendant et jusques à la construction entière ­ ait donné son approbation. Or, pour ne pas payer des "dommages et intérests", plus l'amende de 3.000 livres mentionné dans le second marché, Gabriel est censé tenir compte des dates limites stipulés dans les marchés. (L'accord de Bornat ne viendra, semble-t-il, qu'en septembre 1668, plus d'un an après la date limite stipulée dans le second marché(11).) Quant à Mlle de Guise, elle a le droit de changer d'avis: "en cas que sad. Altesse désirast quelque changement ausd. ouvrages pour la disposition ou commodité des lieux", elle n'a qu'à avertir l'entrepreneur "auparavant qu'il ay commencé l'ouvrage qui poura estre changé". Le second marché avec Gabriel montre l'utilité de cette clause, car dans la "grande chambre" de l'appartement de parade (j), Mlle de Guise veut faire changer de place une cheminée que Gabriel venait d'installer.

Les nouveaux mariés se mettent en avant à la cour, le Duc se tenant fièrement aux côtés de Louis XIV. À la ville, c'est la tante qui prend tout en main. Les portes de l'hôtel de Guise s'ouvrent aux grands, voire à de nobles étrangers. Par exemple, en août 1668, les trois Altesses fêtent la naissance du deuxième fils du roi: "Ayans magnifiquement traité dans leur hostel, qui étoit éclairé d'un nombre infini de lumières" ils ont fait "exposer aux passans des fontaines de vin pendant toute la journée, avec des violons et les trompettes, et donné le divertissement d'un très beau feu d'artifice, qui fut suivi d'un bal des plus agréables"(12). Lors d'un séjour en France, en août 1669, Cosme III de Médicis, le beau-frère de Mme de Guise, est peut-être le premier à coucher dans la "grande chambre" embellie du grand appartement de parade. Puis, en février 1671, les trois Guise fêtent le mariage d'une cousine, en la présence de Louis XIV : "Toutes les cours de l'hôtel de Guise étoient éclairées de deux mille lanternes, note Mme de Sévigné. La Reine entra d'abord dans l'appartement de Mademoiselle de Guise, fort éclairé et fort paré: toutes les dames parées se mirent à genoux autour d'elle, sans distinction de tabourets; on soupa dans cet appartement. Il y avoit quarante dames à table; le souper fut magnifique. Le Roi vint et fort gravement regarda tout sans se mettre à table. On monta en haut où tout étoit préparé pour le bal. Le Roi mena la Reine et honora l'assemblée de trois ou quatre courantes et puis s'en alla souper au Louvre avec la compagnie ordinaire"(13).

Le 30 juillet 1671, les grands espoirs de Mlle de Guise s'évanouissent: Joseph-Louis meurt de la petite vérole, ne laissant qu'un fils maladif, âgé d'onze mois. Les deux dames de Guise se disputent férocement la tutelle du petit duc d'Alençon; elles ne se parlent plus, et l'une cherche par tous les moyens à l'emporter sur l'autre(14).

Ayant hérité de la moitié du Luxembourg, Mme de Guise quitte l'hôtel de Guise en avril 1673 et commence à parler de son intention d'aliéner "le manège" et "la place du jardin", et d'y faire construire "une maison"(15). Or, sur les plans que Babelon dénomme B 1, B 2 et B 3, c'est justement le manège et le fond du jardin de Le Nôtre ­ plus une partie de l'aile des écuries ­ qui sont amputés; et à leur place on trouve la mention: "maisons particulières". Plus intéressant pour notre propos, sur chacun de ces plans, on reconnaît quelques-unes des rénovations faites entre 1666 et 1668(16).

Autrement dit, ces plans n'ont pas été faits pour un duc de Guise qui voulait aliéner ces biens, afin de satisfaire aux exigences de ses créanciers. Non: ce sacrilège naît dans l'esprit d'une petite-fille de France si pénétrée de rancunes qu'elle cherche à percer jusqu'au fond du cur Mlle de Guise, qui a osé lui arracher la tutelle du petit Alençon. Pour blesser et humilier Marie de Lorraine, Élisabeth d'Orléans est prête à détruire le beau jardin créé par Le Nôtre, à modifier ou à détruire les beaux appartements que son fils devrait hériter de ses aïeux paternels, à supprimer une aile entière de l'édifice, à éliminer le grand escalier construit tout juste six ans auparavant ­ et même à faire abattre la vieille porte Clisson.

Pour des raisons que nous ignorons, ce sacrilège ne se fera pas. Mlle de Guise parvient-elle à mater la petite-fille de France? Ou bien les tractations entre l'Altesse royale et l'architecte (peut-être Jacques Gabriel lui-même(17)) continuent-elles jusqu'en 1675, quand le petit Alençon meurt et l'hôtel de Guise passe à Marie de Lorraine? On l'ignore. On sait seulement que jusqu'en mars 1688, Mlle de Guise a vécu magnifiquement dans l'édifice qu'elle avait rénové avec tant d'optimisme, et qu'elle y était entourée de son "Tartuffe" (Gabriel Roquette, évêque d'Autun), de plus d'une douzaine de musiciens, de son compositeur (Marc-Antoine Charpentier) et de son imprésario (Goibault des Bois). S'installant dans l'appartement qu'elle avait destiné à son neveu, et abandonnant son bel appartement du rez-de-chaussée à ses femmes de chambre musiciennes, elle transformera le "grand cabinet" (II c, 17) en "cabinet de la musique". C'est peut-être à cette époque qu'elle crée, à l'entresol en-dessous de son appartement, "l'appartement des hermites" (II b) où elle pourra soit se recueillir, soit loger sa sur Renée, abbesse de Montmartre, quand les affaires de l'abbaye imposeront à cette dernière un séjour à Paris(18). Le 3 mars 1688, Marie de Lorraine de Guise s'éteindra dans la "petite chambre" (II c, 16) d'où elle peut contempler le petit jardin et, plus loin, le grand parterre et le boulingrin crées par Le Nôtre (fig. 4).

Click here to see: three perspectives onto Le Notre's gardens
Proceed to the next part of the article: 3: Le projet de Mlle de Guise

Notes

1. "Nouveaux documents", passim. Langlois, pp. 29-35, parle aussi de ces plans, mais la datation qu'il propose est parfois très suspecte.

2. Pour cette vente, voir Babelon, "Nouveaux documents", p. 6; Langlois, pp. 78-79; et J.-P. Babelon, "L'Hôtel d'Assy", Mémoires de la Société de Paris et de l'Île-de-France, 16 (1963), p. 174. "Armes" est manifestement une mauvaise lecture de la part du notaire qui a dressé l'inventaire des titres de Mlle de Guise en 1688. En confrontant nos figures 1 et 2, on voit sans peine la portion amputée.

3. Babelon, "Nouveaux documents", p. 4. Effectivement, sur notre plan I on voit l'escalier central de service (23) prévu par le marché du 20 juillet 1611, situé au milieu de bâtiment dit "des offices". C'est dans cette partie de l'édifice que demeuraient, jusqu'à la mort de Mlle de Guise en 1688, les principaux officiers de la maison. Le devis de Gabriel révèle par contre que, jusqu'en 1666, la cuisine se trouvait sous la "grande salle" du grand appartement de parade (I, 6).

4. Étant donné que le premier marché avec Gabriel précise qu'il faut simplement "ragréer" et "reblanchir" cet escalier (13, sur tous nos plans) et y agrandir les croisées, il est indubitable que l'escalier oval existait déjà en 1666, et que c'est donc le duc Henri qui le fit faire avant son décès en 1664.

5. Le dernier article du premier contrat avec Gabriel parle de ce manège couvert; mais étant donné que le manège est sans aucun doute situé dans l'aile des écuries, il ne peut guère être "l'apantis dans la Cour des arbres ... pour servir de manège", construit en 1611 (Babelon, "Nouveaux documents", p. 5). Dans l'aile des écuries de la figure 1, aucun espace ayant les dimensions requises n'est toutefois visible. On y voit en revanche une petite écurie et une pièce carrée à l'emplacement de "l'orangerie" qui figure non seulement sur le plan de Gaignières (fig. 2) mais aussi sur les plans B 1, B 2 et B 3 de Babelon ­ ces derniers, nous le verrons, faits vers 1673, à la demande de la veuve de Joseph Louis de Lorraine. Bref, tout se passe comme si Henri II de Lorraine a transformé cette écurie en manège couvert; et puis, après la mort de Joseph-Louis en 1671, Mlle de Guise a aménagé en orangerie cet espace plutôt masculin. Or, elle (et donc son neveu) demeurait à la Volière des Tuileries avant la mort du duc Henri et jusqu'à la fin des travaux en 1668. En somme, ce manège couvert date vraisemblablement d'avant 1664.

6. Babelon, "Nouveaux documents", p. 4.

7. "Sera fouilé et arachée tous les vieux arbres qui sont dans le jardin sans qu'y reste aucune souche ny racine." Cette phrase tirée du marché avec Le Nôtre semble mettre en doute les affirmations réitérées que les fameux maronniers d'Inde de l'hôtel de Guise ­ et surtout ceux de la cour dite "de Clisson" ou "des maronniers" ­ furent plantés en 1615. Langlois (p. 34) soutient assez catégoriquement que "le nom de Cour des Maronniers ... avait été donné au XVIIe siècle à l'ancienne cour de Clisson parce qu'elle était alors ombragée de grands maronniers d'Inde. ... Ils avaient été plantés en 1615." Cette affirmation soulève quelques doutes, car aucune "Cour des maronniers" n'est mentionnée dans les marchés de 1666-1667, et le contrat avec Le Nôtre ne prévoit ni la sauvegarde de ces arbres vénérables ni la plantation dans cette cour (pour remplacer des arbres malades) de quelques-uns des 130 maronniers d'Inde qu'il va fournir. En plus, ni la figure 1 (qui indique sommairement les arbres de la Cour aux arbres) ni la figure 2 (qui montre avec d'avantage de soin les arbres du jardin et du manège ouvert), ne montre le moindre arbre dans la cour d'entrée de l'hôtel de Guise. On les voit en revanche sur le plan de Turgot. Le long du mur il y a quatre petits arbres qui ne peuvent guère avoir presque 150 ans: ensemble, leur masse n'égale point celle d'un des grands arbres du Cours de la Reine. Dans la gravure romantique de cette cour faite en 1819, l'artiste aurait supprimé le tronc d'un de ces arbres, qui devrait en principe se voir tout à fait à droite (Langlois, pl. X, entre pp. 42-43, et Babelon, "Nouveaux documents", fig. 3).

8. Pour M. Du Bois, voir Jean Mesnard, Pascal et les Roannes (Paris, 1965), passim.

9. "Elle avoit demeuré à Luxembourg quelque temps après son mariage, et M. de Guise à l'hôtel de Guise, où on avoit fait raccommoder les appartements", Mlle de Montpensier, Mémoires. éd. A. Chéruel, Paris, 1859, IV, p. 74. Mademoiselle se trompe à propos du duc de Guise, car Mlle de Guise demeurait toujours à la Volière le 29 octobre 1667 (A.N., M.C., XCIX, 232, transaction). Par un geste apparemment symbolique, Marie de Lorraine fait signer les marchés avec Gabriel à l'hôtel de Guise; mais de toute évidence elle ne s'y installe qu'à partir du 19 décembre 1667 (autre transaction dans la même liasse).

10. Guillaume Desauzières, maître peintre demeurant sur le pont Notre-Dame, paroisse Saint-Gervais, touche les 872 livres qu'il reste à payer sur les 1.316 livres que Mlle de Guise lui doit pour "les ouvrages de peinture par luy faicte tant en l'hostel de Guise ... qu'en l'hostel d'Angoulesme" à Saint-Germain-en-Laye, au cours des années 1669 et 1670, A.N., M.C., XCIX, 252, quittance, 3 septembre 1672.

11. A.N., M.C., XCIX, 235, quittance, 6 septembre 1668: Gabriel touche enfin les 17.196 livres que lui doit Mlle de Guise.

12. Gazette de France, le 10 août 1668.

13. Lettres, February 9, 1671.

14. Pour le mauvais sang entre les deux princesses en 1671-73, et pour Marie de Lorraine en général, voir Patricia M. Ranum, "Mademoiselle de Guise, ou les défis de la quenouille", XVIIe Siècle, 36 (1984), pp. 221-231.

15. "Et dal discorso ho ben conosciuto che se Madama di Guisa pensasse di fare alienazione dell'Ostel di Guisa o vero vendere intanto la piazza del giardino il maneggio fabricarvi casa con dire essere quella casa uperflua al prementovato Duca, che Madimigella di Guisa vi farà delle opposizioni et nasceranno fra di loro de' disgusti", Carlo Antoinio Gondi au Sig. Cav. Panciatichi, le 9 mai 1673, Florence, Archivio di Stato, Mediceo del Principate, busta 4767, dossier 1, lettre du 21 avril 1673. Nous tenons à remercier le professeur Richard Goldthwaite d'avoir bien voulu vérifier sur place notre transcription.

16. À titre d'exemple, le plan B 1 de Babelon préserve certaines constructions commandées par Mlle de Guise en 1666: le "grand escalier" (II a et c, 7), les arcades sous la chapelle du Primatice (8) et la nouvelle "salle" de Mlle de Guise (6); son plan B 2 préserve le "grand escalier" et les arcades; et son plan B 3, qui détruit quasiment tout, préserve les arcades mais les élargit. Tous ces plans montrent l'orangerie (c'est-à-dire, l'ancien manège couvert) au-dessus de laquelle logeait Gaignières.

17. Mme de Guise avait engagé Gabriel pour dessiner et construire une maison à Versailles, A.N., M.C., LXXV, 162, marché, 22 septembre 1672.

18. Cet appartement fait penser à "l'ermitage" créé pour Anne d'Autriche au Val-de-Grâce, Claude Mignot, Le Val-de-Grâce; l'ermitage d'une reine (Paris, 1994).

Proceed to the next part of the article: 3: Le projet de Mlle de Guise