Panat in postcardThe Ranums'

Panat Times

Volume 1, redone Dec. 2014

Contents

Volume 1

Panat

Orest's Pages

Patricia's Musings

Marc-Antoine

Charpentier

Musical Rhetoric

Transcribed Sources


 

Le Livre de la paroisse de Saint Julien de Panat commencé en 1836

Pages 48-50

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Notez: Les numéros de page sont indiqués entre crochets

17 juillet 1855. Une grêle telle que de mémoire d'homme on n'en avait point vu de pareille est tombé avant-hier sur la paroisse et a détruit complètement toutes les récoltes. Le dimanche, 15 du courant, la journée fut belle; les habitants de la paroisse contemplaient leurs champs et leurs vignes, joyeux du progrès de la végétation; et, loin de craindre la disette, chacun se promettait un acroissement de pécule. En effet, les moissons étaient riches; et le raisin même, peu abondant à sa naissance, grossissait et se développait sous l'influence d'une favorable température, et promettait assez bonne vendange.

La soirée du dimanche fut belle, comme la journée, et rien ne présageait les malheurs de la nuit. Tout à coup, à une heure et quart, un bruit semblable aux décharges continues de plusieurs batteries à mitraille, se fait entendre: c'est la grêle qui frappe, brise, écrase les récoltes. À une heure et demi la terre était couverte à une hauteur qui variait d'un demi pan (1) à deux pans de grêlons gros comme des noix. Le lendemain on ne voyait aucune feuille sur les souches, et on craint [49] qu'elles ne portent point de raisins de deux ou trois ans, tant le bois a été endommagé; les champs du Vallon et du Causse, à la veille de la récolte, étaient couverts d'épis égrenés et de paille brisée; les noix, les pommes, les prunes jonchaient le sol; les légumes, les foins qui n'étaient pas rentrés, étaient battus, meutris, hachés.

Les paroisses atteintes par le fléau sont Villeneuve, Lanuéjouls, Malleville, Privezac, Anglars, Roussenac, Rignac, Goutrens, Cassagnes-comtaux, Clairvaux, Bruéjouls, Balsac, Panat, Fijaguet, Vanq, Salles-la-Source et les autres jusqu'à Espalion. À Privezac, on trouvait à tous les pas des oiseaux et des lièvres privés de vie, et aux environs de Cassagnes on a trouvé vingt sept pies tuées sous un noyer.

Le premier novembre 1855, j'ai fait la bénédiction de la croix de fer qui est à la sortie du village entre le chemin de Serres et celui de la Frégière. (2) Cette croix, qui coûte quatre vingt francs, a été bénie sous le vocable de Ste Anne.

1857 La procession que la paroisse était dans l'usage de faire à Foncourieu a été supprimée par ordre de Monseigneur l'évêque [Louis-Auguste Delalle] le 20 mai de cette année. Voici la copie de la lettre que j'ai reçue: "À Rodez, le 20 mai 1857, Monsieur le curé, Vu les raisons exposées, Monseigneur a décidé qu'au lieu du pèlerinage à Foncourieu, il serait fait une procession dans la paroisse, à la suite d'une grand' [50] messe célébrée en l'honneur de la sainte Vierge. Sa Grandeur accorde une indulgence de 40 jours à tous les fidèles qui assisteront à cette procession avec les conditions requises. Tout à vous en N. S., Noël, vicaire général."

En conséquence, j'ai prévenu mes paroissiens que tous les ans, le lundi de la Pentecôte, nous chanterions une grand'messe à la chapelle du Rosaire, et qu'après nous ferions, si le temps le permettait, une procession à la croix de pierre qui est au haut de la côte, appelée Croix de l'Ascencion [sic], en chantant les litanies de la Vierge et que nous les terminerions par le Sub tuum. Dans le cas où, à cause du mauvais temps, cette procession n'aurait pas lieu, nous chanterions les litanies et le Sub tuum au pied de l'autel. (3)

1859 Le vingt cinq avril a été bénie la petite croix de fer qui est au bout du chemin du Bac, sous le vocable de St Marc. (4)

1866 Madame veuve Marty a fait don à l'église d'une statue en plâtre sur le modèle de celle de N.D. des Victoires à Paris; j'en ai fait sa bénédiction le jour de l'Assomption.

1867 Madame de l'Eguille a fait don à l'église d'une statue en bois de sainte Germaine (5); il y a au bas de cette statue un petit réliquaire en argent où se trouve un os de la sainte. L'autentique se trouve parmi les papiers de la fabrique. Cette statute placé dans la chapelle Ste Anne a été bénite le quinze du mois d'août, présente année.

 

Notes

1. Pan: "Mesûre de longueur, usitée dans les Provinces méridionales: elle est de 9 pouces; et c'est la 8e partie d'une canne." Jean-François Féraud, Dictionnaire critique de la langue française (1787-88).

2. Il s'agirait de la croix qui se dresse non loin du chevet de l'église.

3. C'est vraisemblablement cette procession qu'on voit monter la "grande rampe de la côte de Panat" un jour de printemps. La photo a été prise après la bénédiction de la nouvelle maison de l'abbé Cayron (p. 78 du manuscrit).

4. Cette croix se voyait toujours au début des années 1960, mais si elle existe de nos jours, elle est noyée dans la végétation.

5. Sainte Germaine Cousin, une bergère (comme celles de Panat!), née en 1579, morte en 1601, béatifié en 1867, l'année même du don de Mme l'Eguille. La statue subsiste, mais la petite boite en argent a disparu.