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[51] 1868 L'an mil huit cents soixante huit et le vingt six avril, Monseigneur Louis-Auguste Delalle, évêque de Rodez, accompagné de M. Sabatier, vicaire général, et de M.M. les curés de Valady, de Clairvaux, de Bruéjouls et de Balsac, est arrivé de Balsac à Panat à trois heures du soir pour faire la visite pastorale de cette paroisse. Sa Grandeur, en arrivant, est entré au cimetière, qu'elle a trouvé en règle. Ensuite elle est entrée dans le lieu saint; après y avoir fait sa prière, il l'a parcouru dans tous les sens et en a examiné attentivement toutes les parties. Elle a ensuite examiné dans le plus grand détail les chapelles, les autels, les rétables, les pierres sacrées, les fonts baptismau[x], le confessional, la chaire, les lampes, le lutrin, les bannières; puis les vases sacrés exposés sur le maître-autel, et les ornemens étalés dans le sanctuaire; enfin, les livres de chant et les missels. Le prélat, après ce minutieux examen, a dit que la statue de ste Germaine devait être placée dans un endroit plus apparent que celui où elle avait été placée par les propriétaires du château, que la statue de la ste Vierge devait être aussi ôtée de dessus le tabernacle, ou du moins qu'on ne devait pas dire la Messe à cette chapelle; que la voûte de la nef devait être relevée et mise de niveau avec celle du sanctuaire; Monsieur le curé et M.M. les fabriciens ont répondu à Monseigneur qu'ils avaient pris déjà une délibération pour cela, mais que l'exécution de cette réparation [52] avait été ajournée jusqu'à ce que la fabrique eut au moins la moitié des fonds nécessaires. Puis M. Sabathier, au nom de Monseigneur, a exhorté les fidèles à la sanctification du dimanche en assistant le matin et le soir aux offices de la paroisse, et en fréquentant les sacremens, et à une parfait union entr'eux et avec tout le monde. Enfin, Monseigneur nous a donné la bénédiction, et après s'être reposé au presbytère quelques instants, il nous a quittés à cinq heures, se dirigeant vers Valady.
1870 L'an mil huit cents soixante dix, et le vingt six mai, jour de l'Ascension, a été bénie la croix en fer plantée au bout de la côte de Panat à L'Issalinie, à la place d'une croix en pierre qui était cassée; cette croix de fer a été donnée par Palayret Joseph de Panat, et bénie sous le vocable de Croix de l'Ascension.
L'an mil huit cens soixante dix et le dix huit juin, Monsieur Vaysse, prêtre de la dernière ordination, originaire de Tayrac, district de Cassagne-Bégonhès, est arrivé à Panat en qualité de vicaire, mes infirmités (surdité et rhumatisme) ne me permettant pas de faire seul le service de la paroisse.
[53] 1871 L'an mil huit cens soixante onze et le neuf mai, Mr. le curé a acheté un drap mortuaire pour porter aux enterremens, à Toulouse, le quel coûte soixante quinze francs, plus une chape noire dont il a fait don à la fabrique et qui coûte soixante francs.
L'an mil huit cent soixante onze et le vingt quatre juin, Mr Joseph Domergue, prêtre de la dernière ordination, et vicaire de Lassouts, district de St-Côme, est arrivé à Panat pour remplacer M. Vaysse, transféré à Trémouilles.
1871 L'an mil huit cent soixante onze et le dix neuf octobre, je soussigné Antoine Basile Sales, natif de St-Laurent d'Olt, district de Campagnac, précédemment vicaire à Estaing, nommé à la cure de Panat le 9 octobre par Mr Costes, vicaire capitulaire du diocèse de Rodez, ai pris possession de mon poste le jour et l'an sus dits, fait à Panat le jour et l'an sus dits, Salles, curé.
Monsieur Besse a dirigé la paroisse de Panat pendant 38 ans. Il s'est retiré à Rodez le 21 octobre 1871 pour cause de surdité. Monsieur l'abbé Domergue, qui était à Panat comme vicaire, a été transféré à Estaing en la même qualité. Tous les deux ont laissé d'excellents souvenirs dans la paroisse.
Monsieur le docteur Cabrol de Calzins, qui désire vivement être attaché à la paroisse de Clairvaux, profita de la mort de Monseigneur Delale [sic] et de la retraite de Mr Besse pour revenir à sa première tentative de séparation de la [54] paroisse de Panat. Il fit si bien auprès de l'autorité capitulaire qu'il réussit à se faire déclarer paroisse de Clairvaux. Toutes les raisons qu'il donnait tendaient toutes à prouver que sa maison, au lieu de s'appeler Calzins, se nomme Labosque, toutes les raisons qu'il allégua étaient faciles à détruire, surtout il disait que la carte de Mr Romain, qui est la fidèle interprète du cadastre, ne désigne pas Calzins mais seulement Labosque, sans doute parce que Labosque est un hameau tout voisin de Calzins, qui probablement a eu plus de réputation et qui pour cela a été désigné; mais on peut prouver que la carte de M. Romain ne reconnaisse pas tous les hameaux du département. J'ai fait consulter le cadastre par une personne digne de confiance, et elle y a vu le nom de Calzins. De plus, Mr Cabrol n'a pas encore fait les mutations, il ne figure pas au rôle des contributions, et il paye lesdites contributions au nom de son beau-père, Mr Aubriot de Calzins. J'ai exposé tout cela à Monseigneur Bourret, ainsi que le jugement de Monseigneur Croisier, qui se trouve contigue dans ce registre. Monseigneur, après avoir pris l'avis de son conseil, a porté la décision suivante:
"Nous, Joseph-Christian-Ernest Bourret, par la miséricorde divine et la grâce du Saint-Siège, évêque de Rodez, [55] vu l'ordonnance de Mr. Croisier, l'un de nos vénérables prédécesseurs, telle qu'elle est écrite ci-dessous (voir plus haut), déclarons l'approuver dans son entière teneur, et nous notifions aux parties intéressées pour qu'elles s'y conforment. Rodez, le 30 janvier 1872, vu et approuvé" (signé † Ernest évêque de Rodez.)
1872 D'après le jugement de Mgr Bourret le village de Cabrols [lire: Calzins] a donc continué à appartenir à la paroisse de Panat et M. Cabrols a été obligé de se désister et a reconnu la légitimité du jugement, puisque le 6 mai 1872, c'est à dire trois mois et quelques jours après la décision de Mgr, son fils Edouard Cabrols a été inhumé dans le cimetière de l'église de Panat. Et encore le 23 mars de cette même année 1872 M. Cabrols écrivant à M. Sales, curé de Panat, une lettre dans laquelle il lui demande la permission de remplir ses devoirs religieux à Clairvaux. Voici le contenu de cette lettre:
"Ayant l'intention de remplir demain dimanche des Rameaux mon devoir pascal, je vous prie, Monsieur, de vouloir bien m'accorder la permission d'accomplir ce devoir dans l'église de Clairvaux. Soyez assez bon pour [56] accorder cette permission aux miens et à ceux qui nous servent et habitent notre maison. Veuillez agréer, Monsieur le curé, l'assurance de mon profond respect." Signé: L. Cabrols
1872 Monsieur l'abbé Sales nommé curé de Panat le dix-neuf octobre, mil huit cent soixante-onze a desservi cette paroisse jusqu'au 1er décembre mil huit cent soixante-douze, c'est-à-dire pendant trois mois et douze jours, (1) Mgr [Bourret] a jugé à propos de le retirer de là pour cause de santé et pour ne pas lui donner de tracas d'une séparation importante à faire à l'église, et l'a transféré en qualité d'aumônier d'un couvent de sœurs à St Laurent d'Olt, son pays natal.
Monsieur l'abbé Sales a laissé d'excellent souvenir dans la paroisse de Panat. Il n'y a en effet qu'une voix pour faire son éloge. Il s'y est comporté en prêtre pieux, zélé et prudent; il a emporté beaucoup de regrets.
C'est sous sa direction et peut-être avec son concours que des réparations ont été faites au presbytère. Deux pièces qui correspondent à la porte d'entrée ont été restaurées très convenablement et rendus indépendantes au moyen d'un petit corridor.
Notes
1. L'abbé Cayron prend en main le livre de paroisse à partir de la page 55 et le met à jour avant d'y insérer ses propres articles; il aurait dû dire: un an, trois mois et douze jours.