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1896 Cette année a eu lieu le jubilé accordé à la France en souvenir du 14e centenaire du baptême de Clovis à Reims. La paroisse de Panat, selon la prescription qui en avait été faite, avait choisi trois semaines du mois de décembre, [83] c'est à dire du 1er décembre au 21 décembre, pour accomplir les différentes œuvres du jubilé, à savoir 4 visites dans l'église de Panat, la confession et la ste communion pour les personnes qui ont fait la première communion et puis l'aumône.
Dans ces trois semaines nous avons pris cinq jours, c'est à dire du 2 au 6 décembre, où deux fois par jour étaient prêché les exercices du jubilé. C'est M. l'abbé Palayret, curé de Sauveterre, qui nous a fait entendre la parole de Dieu et a aussi entendu les confessions.
La paroisse a été très-satisfaite et a bien goûté cette parole facile et coulante, secondée par une voix claire et agréable qui ne faisait perdre aucun mot. Le prédicateur a traité des sujets choisis pour la circonstance, ainsi d'abord le jubilé, l'éducation des enfants, la contrition [?], l'examen de conscience, la mort, la miséricorde divine, les tentations, la prière; le dimanche matin les effets de l'Eucharistie et le soir l'imitation de Jésus Christ. Ces instructions étaient toujours accompagnées de quelque histoire frappante. Aussi les fruits du jubilé ont été féconds, les communions très-nombreuses, le dimanche plusieurs l'ont renouvelée, le lundi pour les morts et mardi jour de l'Immaculée Conception, spécialement toutes les congréganistes. Quelques personnes n'ayant pu venir le dimanche ont gagné quelques jours plus tard, néanmoins il est resté une douzaine d'hommes retardataires.
[84] 1897 Le 25 avril en faisant la pr[o]cession de st Marc a été bénite par nous soussigné, Cayron Émile, curé de la paroisse, autorisé par M. Ricard, une petite croix en fer donné par la famille Coupat. Cette croix dite "de st Marc," du côté du Bac, en remplace une autre qui avait été brisée par la chute d'un noyer. Cayron É, curé
1897 Le dimanche deuxième jour du mois de mai, nous soussigné curé de Panat, assisté de M. l'abbé Poujol, vicaire à Bruéjouls, muni de l'autorisation de M. L'abbé Ricard, vicaire capitulaire, avons béni une croix en fer située sur l'avenue de Nuces à Serres et appelée "croix de Serres" parce que ce sont les habitans de ce village qui en ont fait tous les frais. Le dimanche à la fin de vêpres toute la paroisse s'est dirigée en procession, en chantant les Litanies de la ste Vierge, comme premier dimanche du mois. Arrivé au pied de la croix joliment décorée, nous avons procédé à la bénédiction. Ensuite la célébrant avec ses assistants ont baisé le pied de la croix, tandis qu'ont [lire: on] chantait le Vexilla regis. Quelques couplets dédiés à la croix ont été chantés en français par le chœur des jeunes filles, (1) et la procession a défilé en continuant les Litanies et le Magnificat vers Panat.
Fait à Panat le 2 mai 1897, Cayron É, curé
[Note en bas de la page:] Cette croix en fer, achetée à Recou [?] à Rodez, a coûté 24 francs. Le perron en belle pierre de taille a été travaillé par Gayraud, maçon à Nuces et a coûté 90 francs, et le prix total s'élève à cent quatorze francs.
[85] 1903 Lundi 26 octobre à onze heures et demie la foudre est tombée sur la flèche du clocher de Panat. Elle a emporté une partie des ardoises sur quatre faces en forme de spirale, dégradé quelques chevrons, enlevé une pierre de taille d'un arceau de fenêtre des baies: puis elle est descendu dans l'église à la chapelle du Rosaire, renversé et dégradé des meubles, enlevé le mortier des joints de pierre et est sortie au dessous du vitrail sans le dégrader en enlevant le mortier. Pendant un certain temps l'église répandait une odeur de souffre et était remplie de poussière qu'avait occasionné la forte secousse produite par le grand éclat de la foudre. Les pertes peuvent être évalué[e]s à une cinquantaine de francs au moins. Cayron É, curé
1904 Jubilé du [lire: de] l'Immaculée Conception de la ste Vierge. Le 20 novembre 1904 la petite paroisse de Panat clôturant son jubilé de l'Immaculée Conception, il fut précédé d'une petite retraite de trois jours, commençant le mardi soir pour se clôturer le dimanche. Elle fut prêchée par M. l'abbé Guillou, curé de Fijaguet, qui faisait deux instructions par jour, le matin à 6 1/2 et le soir à cinq et demie. Ces instructions simples, mais pratiques, et à la manière des bons missionaires, furent très- [86] goûtées et très suivies. Ainsi était-ce un plaisir de voir matin et soir la petite église comblée. Mais surtout c'était bonne de voir à la ste table le dimanche matin à peu près tout le monde, comme aux jours de Pâques. Le soir à vêpres il y eut sermon. Enfin, la cérémonie se termina par la bénédiction papale donné par M. le curé de la paroisse, l'abbé Cayron, curé de la paroisse [sic], ayant fait un pèlerinage à Rome auprès de Pie X [lire : Pie IX], porte cette grande faveur du st Père pour en faire part à ses paroissiens. Le lendemain lundi fut fait un service pour la bonne mort. Un grand nombre d'hommes et à peu près toutes les femmes refaisaient la sainte communion. Puisse ce jubilé laisser laisser [sic] des fruits abondants. Panat le 21 novembre 1904 Cayron, Émile curé
1906 Protestation à l'occasion de l'inventaire fait à l'église de Panat le 6 mars 1906 par le percepteur M. ..... [sic].
Cette église est notre propriété chèrement acquise. Bâtie il y a 22 ans, elle est l'ouvrage de nos mains, le fruit de nos sueurs, le prix de nos deniers. Le mobilier acquis collectivement ou fourni par des ________ [illisible (2)] a été mis au service du culte paroissial. L'ancien presbytère, vieille masure acheté[e] en 1821, (3) fut mis au [87] service du desservant.
Nous, curé et membres de la fabrique, nous sommes les gardiens de ces biens, au nom de la paroisse, au nom de notre évêque, au nom du Souverain Pontife, au nom de Dieu même à qui s'adresse le culte de notre foi. C'est pour nous un devoir rigoureux de conscience, et un droit de justice, de protester de toute[s] nos force[s] contre une loi inique et sacrilège qui n'est qu'un prélude de spoliation de la propriété. Loi que le Souverain Pontife a réprouvée et condamnée et que nous réprouvons et condamnons avec lui. Forts de nos droits, nous entendons les maintenir et nous ne cédons que devant la force. Les biens de l'église sont des biens sacrés. Les spoliations encourent la peine d'excommunication et nous ne voulons pas nous associer à de tels actes. Si vous voulez passer outre à vos opérations, nous ne vous empêcherons pas; mais nous n'y assisterons qu'en témoins passif[s] de votre inventaire. Signé Cayron curé, M.M. Causse président, Andrieu trésorier, Belmont Louis, Palayret Blaise, Lacombe Hippolyte, membres de la fabrique. Cayron É, curé
Notes
1. De Nuces? Ou bien avait-on créé une "maîtrise" à Panat?
2. La photocopie ne montre que la première lettre de ce mot, le mot final de la ligne.
3. Pour le rachat de cette maison après la Révolution, voir ci-dessus, p. 6.