Directement en dessous de la terrace du château de Panat se trouve la maison qui appartenait pendant longtemps à la famille Albouy. Elle vient d'être admirablement restaurée par la famille Couderc.
Construite sur une forte pente, la maison se repose sur des fondations très anciennes. Non seulement la maison, mais son four aussi (indiqué en rouge sur le cadastre ci-dessus et aussi sur les images de la maison romane). Ce four s'appuie sur les restes d'une tour du château médiéval. Or, la tour n'est pas seulement médiévale, elle est vraisemblablement romane. Bref, elle aurait un lien étroit au château même, qui existait déjà en 1060 quand, selon le Cartulaire de Conques, Albouin, le soi-disant fils d'Harald, roi d'Angleterre, a été reçu par le seigneur de Panat dans son "château."
Et voici le four restauré grâce aux soins de la famille Couderc. Bravo!
La couleur et la taille des pierres dont la tour est construite font penser aux pierres employées dans l'intérieur du château pour une succession de voûtes romanes (elles se voient au premier étage, où un crépissage plus moderne est tombé). Bref, il est fort possible que les pierres de la tour proviennent d'une carrière fort ancienne, une carrière qu'on exploitait lors de la construction du château.
Un peu plus bas sur la pente, se trouve la maison Albouy et, au niveau du sous-sol, une porte romane (cerclé en brun sur le détail du cadastre) qui a été bouchée à une date ultérieure. Cette belle porte serait la contemporaine de celle de la maison romane.
Autrement dit, à la fin du XIe siècle, voire au début du XIIe, deux maisons romanes se cotoyaient juste en dessous du château: celle qui a été démantelée vers 1870, et celle dont les fondations subistent dans la maison Albouy.
Toujours plus bas, dans ce qui est maintenant un mur de jardin, il y a un autre arceau médiéval, celui-ci bouché aussi (dans un cercle vert pale sur le cadastre ci-dessus). L'arceau est bien moins soigneusement fait que la porte; mais en dépit des affaissements qui l'ont déformé, il est roman, pas gothique. (Nous remercions vivement nos voisins, René Ricard et André Aussibal, d'avoir coupé le lierre qui cachait cet arceau des yeux des promeneurs, et nous sommes redevables à ces chers voisins pour les deux photos de cet arceau! Nous remercions aussi Laurent Fau, archéologue, de s'être penché sur ces photos.)
Ces trois témoignages - joints à ceux qu'on a préservé à propos de la maison romane - révèlent que, sur le sommet du puy sur lequel se juche le château de Panat, il y avait, vers l'an 1100, non seulement un cercle de fortifications mais aussi quelques demeures préstigieuses.
First published as http://ranumspanat.com/patrimoine_albouy.htm