Panat in postcardThe Ranums'

Panat Times

Volume 1, redone Dec. 2014

Contents

Volume 1

Panat

Orest's Pages

Patricia's Musings

Marc-Antoine

Charpentier

Musical Rhetoric

Transcribed Sources


 

La maison romane

Voir aussi la description de cette maison par Hippolyte de Barrau

Aux alentours de 1875, le comte de Panat s'est brouillé avec le curé de Panat. À l'époque, le curé disait la messe dans l'église qui s'adosse au château (seule les murs et le clocher subsistent); et il habitait la maison qui donne sur la petite place publique et qui ultérieurement est devenue l'école publique du village (et qu'on voit dans les photos de la place du village. Le curé a pris le partie de, litérallement, se distancier du comte et de son château. Il a convaincu le cardinal Bourret, évêque de Rodez, de donner au village une nouvelle église ­ celle qu'on voit de nos jours à l'entrée du village. (Ou bien, l'impulsion serait-elle venue du cardinal, à propos de qui Louis d'Adhémar de Panat disait souvent: "Il avait une brique dans le ventre"?) Pour rendre moins chère la construction d'un nouveau presbytère, le curé a fait démanteler une maison construite au XIe siècle mais qui tenait toujours debout: la "maison romane."

C'ést du moins l'histoire que nous racontait le comte Louis d'Adhémar de Panat à propos de son grand-père.

Pour illustrer le déroulement de ce regrettable événement, nous nous reposons sur des détails tirés de quelques photos prises par le comte de l'époque. (Ces photos se trouvent ailleurs sur ce site: Les photos de Panat au XIXe siècle.) Sur quelques-unes de ces photos nous avons marqué en couleur quelques détails ou constructions intéressants. Cerclée en violet est la maison romane. Le chemin publique est rehaussé en jaune. Le toit du four Albouy (construit sur les restes d'une tour très ancienne) est indiqué en rouge. Finalement, à gauche de quelques photos, un cercle vert tire l'attention sur l'emplacement d'une fenêtre romane qui a été débouché il y a une dizaine d'années  Sur le détail tiré du cadastre, ces structures sont rehaussées selon la même logique:

Si le curé a osé entreprendre la destruction de la maison romane, cela veut dire que, comme le presbytère et ses annexes, cette maison très ancienne appartenait sans doute à la paroisse, et non pas au comte. On sent la colère et la frustration du comte face à la destruction de ce morceau du patrimoine. Un passionné du nouveau art de la photographie, le comte a pris quelques photos qui préservent, pour nous, cette destruction du patrimoine du village.

Tout d'abord, le comte a pris plusieurs photos de la maison romane, à commencer par une qui la montre intacte et qui s'accompagne ici d'un détail tiré de la photo:

Il a pris aussi des photos de la destruction, dont une qui montrait le curé, en soutane, sur la brèche, une masse à la main, qui faisait semblant de travailler sur ce chantier. Louis d'Adhémar nous l'a montrée à maintes reprises, mais elle semble être perdue au cours du débâcle qui a suivi son décès.

Il reste toutefois quelques photos de ce démantlement. Dans la première photo, on voit un ouvrier sur la maison qui se détruit. Notez, au premier plan, la fenêtre romane et, plus au fond, les restes d'une voûte romane. (La tour ronde qu'on voit au fond est celle du château). 

La seconde photo, prise d'une position à gauche de la première, montre les restes de la partie inférieure  de la maison romane. On y voit toujours la fenêtre romane et les restes de quelques voûtes.

Un certain nombre d'années plus tard, depuis la terrace du château, il a pris une photo de la nouvelle église et du malheureux presbytère. (Le presbytère n'a survécu que plusieurs décennies; il a été vendu à un entrepreneur de Montauban qui l'a démantelée et a emporté les pierres.) La raison d'être de la photo serait la procession qui grimpe au causse et qu'on voit dans la photo.)

Au cours de la destruction du la maison romane, le comte a sauvé ­ on ne sait pas comment ­ des pierres sculptées: une porte romane qu'il a fait insérer à la place d'une porte qui donnait sur la terrace du château, et quatre appuis de fenêtre à palmettes romanes. Il en a posé deux sur des gros balustres de pierre renaissance pour faire une table curieuse qui, jusqu'aux années 1990, ornait l'entrée du château.

Deux autres se trouvent actuellement à l'intérieur du clocher de l'église romane: elles y ont été placées par l'ordre de Louis d'Adhémar de Panat pour décorer le lieu où sont enterrés ses aïeux. Une troisième pierre se trouve au Musée Fenaille de Rodez:

 

 

 

 

 

Une dernière photo prise par le comte montrent comment l'ancien emplacement de la maison romane a été nettoyé et rendu plus commode pour les villageois. Des murs de soutien se sont construits, quelques jardinets ont été créés sur le site où se dressait jadis la maison romane, et un chemin publique aux murs ornés de clouques a remplacé le chaos qui règnait jadis entre l'annexe du presbytère (disparu) et la maison romane.

 

First published as http://ranumspanat.com/patrimoine_maison_romane.htm