A noter d'abord: Cette page, bien trop longue dans le Volume 1, se divise maintenant en trois parties:
1) La Route royale; 2) La "Grande Rampe"; et 3) "Le chemin numéro 17," plus les Notes
Imaginons comment les habitants de Panat se déplaçaient, aux années 1700. On montait et on descendait continuellement, en général à pied mais parfois à cheval ou accompagné d'un mulet qui portait des fardeaux.
Panat était situé au cœur d'un réseau de chemins étroits et bordés de murs. Depuis chaque "porte" du village (le Bac, le Bary, et le "faubourg" qui de nos jours relie l'abreuvoir à l'église) descendait un chemin assez abrupt: parmi les plus utilisés, sans doute, étaient ceux qui menaient à la Frégière, à Clairvaux, à Montfranc ....
D'autres chemins partaient depuis les abords du cimetière actuel. Il y avait une "rampe" (en bleu) assez rude qui menait au causse et qui y rejoignait d'autres chemins en direction d'Issalinie ou de Rodez. S'y trouvait aussi le départ d'un tronçon de chemin qui descendait à la Frégière. (On le voit en rouge dans cette photo prise vers 1893: il passe derrière le cimetière et la nouvelle église avant de commencer sa descente vers la droite. (On le voit mieux sur la photo de la Grande Rampe, ci-dessous, prise en 1890.)
Depuis ce carrefour proche du cimetière partait aussi un chemin étroit et pas toujours facile (également en rouge) qui était situé bien plus bas que la route D 257 actuelle. Il descendait à la fontaine de "Pâris," où il croisait un chemin qui descendait à la vallée. Passant ensuite par des creux, des vignes, et des prés, ce chemin montait à Serres d'où on pouvait sans doute rejoindre un chemin en direction de Nuces. (Aux alentours de la fontaine de Pâris, une partie de ce chemin se voit toujours sur le cadastre. Il est rehaussé en vert sur le détail du cadastre qui accompagne notre article sur la fontaine. La route rehaussée en jaune dans la photo est le "chemin no 17" (la route D 257 actuelle), terminée vers 1887 ou 1888.
Pour aller à la messe à Panat, les paroissiens les plus éloignés du village suivaient ces chemins assez rudes, depuis la Frégière, Montfranc, Serres, Issalinie. Pour livrer du vin à un commanditaire à Rodez, un vigneron de Panat chargeait son mulet avec autant de barricous ou d'outres que la pauvre bête pouvoit supporter, et ensemble ils montaient l'étroite rampe vers le causse.
La carte dite "de Cassini" (1781) permet de voir la rareté de routes dans le Vallon. (Pour aggrandir l'image, cliquez-la.) On y voit une route qui traverse Clairvaux: grâce à cette route (ou plutôt, ce chemin?), le village est lié aux hauteurs des alentours: d'un côté il y a Goutrens et de l'autre, Issalinie — et, au-delà d'Issalinie, il y a Rodez. On y voit aussi une route qui lie Rodez à Valady (avec un embranchement vers Marcillac), et à Saint-Christophe, et qui continue vers le Lot. C'est la nouvelle "route royale" commencé vers 1760 et dont nous ferons bientôt plus ample connaissance. (La forte descente du "tournant du sous-préfet" n'y figure pas. Est-ce l'indice que la carte s'inspire d'un plan plutôt schématique et que les ingénieurs royaux n'avaient pas encore décidé comment vaincre cet obstacle?)
Ce sont les seules routes par lesquelles les habitants de Panat peuvent entrer en contact avec des villages tant soit peu éloignés de leur fin fond du Vallon. En somme, sous Louis XV, Panat n'était guère moins enclavé qu'au Moyen Age.
Vers 1760 la "communauté de Panat" a commencé à s'agiter à propos d'une amélioration des chemins — et vraisemblablement d'un désenclavement avant la lettre. Mais elle agissait par intermittance et parfois sans grande conviction. Nous présenterons ici quelques documents qui permettent d'entrevoir l'histoire de trois tentatives de désenclaver Panat, 1760-1890 .
La Route royale La "Grande Rampe" "Le chemin numéro 17" Les notes.
First published as http://ranumspanat.com/Panat_desenclave.htm